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Mission – Vocation – Nom propre

Mission – Vocation – Nom propre


Mission – Vocation – Nom propre

Vocation et Principes GénérauxCes trois mots, Mission – Vocation – Nom propre, se rapprochent de ceux que propose l’Esdac[1] (DiscernEnCommun_MB) :

« Pour être en accord avec soi-même, il ne suffit pas de chercher à bien faire (agir en accord avec la morale) ou à faire mieux (progresser). Il faut encore s’efforcer de découvrir ce à quoi chacun est vraiment appelé, ce qui correspond à sa vocation et à sa mission en ce monde, ce qui donne sens à la vie, en la situant dans un ensemble et une histoire qui la dépassent ».

Trois dimensions de l’existence sont ainsi distinguées : Identité / Vocation / Mission

Elles correspondent à trois questions :

Qui sommes-nous ? / A quoi sommes-nous appelés ? / Comment répondre ?

  • Identité: Qui sommes-nous ? : niveau le plus universel, le plus profond, le plus général : « en tant qu’être humain, je suis quelqu’un qui aspire à contribuer à la vie, celle des autres et la mienne, celle de tous, en particulier des plus faibles. »
  • Vocation: A quoi sommes-nous appelés ? : « mes désirs profonds, mes aspirations les plus grandes, mes « rêves les plus fous » ».
  • Mission: Comment répondre ? : « quels moyens concrets utiliser pour répondre à cet appel ? »

 

« L’identité » telle que définie ici rejoint ce que le concile Vatican II a appelé la « vocation humaine ». Dans le cadre de cette vocation humaine commune à tous, le théologien Christoph Theobald (sj) reconnaît à chacun une « vocation propre (Vocation_CT) », au sens : unique, personnelle, qui lui est spécifique, qui ne peut être saisie dans sa totalité qu’à la mort.

Cette approche rejoint ce que Paul Ricoeur appelle « l’identité narrative (CA519_JMDetAT) », identité acquise grâce à l’élaboration du récit de sa vie. L’élaboration de ce récit nécessite une interprétation des événements vécus et une certaine mise en cohérence qui n’est réellement achevée qu’au moment de la mort.

Les textes de la Communauté (VocationMission_CVX) qui ont trait à la « mission » ou à la « vocation » du membre ne parlent pas explicitement « d’identité ».

En revanche, la dynamique de croissance (2017) fait mention du « nom propre (DC_7b) » que l’Esdac propose, sous l’appellation « nom de grâce », comme la « racine » du triptyque (DiscernEnCommun_MB) Identité/Vocation/Mission : « C’est le nom qui exprime son identité, sa vocation, sa mission… Le nom de grâce est lié à la conversion, à une grâce reçue pour devenir davantage soi-même. »

Ce « nom propre » est de l’ordre du « don de Dieu ». Il « colore » ma vocation et ma mission avec ses lieux, ses manières d’être et de faire.

Chaque être humain reçoit de Dieu une « parole propre », une sorte de « consigne (DivorcésRemariés_PB) » qui oriente toute sa vie dans le sens de la volonté de Dieu (NomPropre_HA1), « un projet unique et inimitable que Dieu a voulu pour lui de toute éternité » (GE13) (ProjetDeDieuPourChacun_GE). (« Chaque être humain a un « nom de grâce »)

En CVX

Chemins multiplesLa période de discernement de la vocation est le temps de la mise en route d’une dynamique spécifique à la Communauté pour discerner sa vocation propre (notamment sa vocation particulière (A4Charisme_CVX) en Eglise), et pour ensuite s’y engager par la dynamique du Discerner / Envoyer / Soutenir / Evaluer

  • Aide au discernement (réciproque): nomme, objective, éclaire, explicite… avant de poser une décision de mission.
  • Envoi (se laisser envoyer et envoyer d’autres en mission): donne la mission de l’un à la responsabilité spirituelle de tous.
  • Soutien (Etre soutenu et soutenir d’autres) : accompagnement spirituel de la mission dans sa durée et ses difficultés.
  • Evaluation (être aidés et aider) : encourage, confirme ou réoriente, déplace… comme une deuxième aide au discernement dans la continuité de la décision première. Pour une deuxième décision et si besoin, un nouvel envoi…

Avec le temps, les évaluations successives de la mission choisie aident à nommer (AudienceSéminaire_François) une ou des constantes que ce soit dans le contenu de la mission, les lieux de mission, les manières de faire, les attitudes spirituelles…

Ce processus se développe à la fois sur un plan personnel et communautaire :

  • D’une part dans mon discernement, ma prise de décision et ma mise en mouvement. Ils n’appartiennent qu’à moi mais j’y laisse à d’autres une part d’influence. J’entends l’Esprit me parler à travers mes compagnons.
  • D’autre part, dans ma participation au discernement, à la mise en route et au suivi d’autres compagnons.

pommier en fleursSur les deux plans, les fruits et les repères du DESE / Discerner-Envoyer-Soutenir-Evaluer pointent vers une fin qui est mon désir profond (SousFiguier_AC), mon moteur intérieur : A travers toutes ces expériences, qu’est ce qui m’est révélé ?

La relecture de mes décisions, de ce que j’ai choisi de faire ou d’être (ma mission), et de mon aide au discernement d’autres compagnons, c’est-à-dire l’approfondissement de mon être communautaire, par la pratique du DESE, me donne de remonter à ce qui m’appelle au fond de moi.

Quand je peux ainsi donner une interprétation à mes choix, ma vie dans sa multiplicité prend une certaine cohérence, ma vocation se précise et se confirme peu à peu… Il y faut du temps. Cependant la recherche elle-même suffit à ma croissance spirituelle. (Vocation_FWF)

Mon nom propre est encore d’un autre ordre. C’est une grâce reçue en vue de devenir davantage ce que je suis sous le regard de Dieu. Je reçois de le découvrir progressivement à travers les différentes expériences de conversion que le Seigneur me donne de vivre.

Il se peut que je ne puisse jamais cerner vraiment cette « grâce ». Ce n’est pas un obstacle à ma vie de relation avec le Seigneur… Certes, comme le dit l’Esdac, connaître son nom propre est une aide pour le discernement mais avoir reçu des lumières même incomplètes sur sa vocation suffit pour s’orienter.

Le nom propre, qu’il soit pour moi clair ou encore très imprécis, n’est pas réellement « partageable » (NomPropre_HA2) dans la mesure où son expression verbalisée est généralement très décevante pour un tiers. Seule la personne qui l’a reçu peut « comprendre » au sens « prendre-avec » tout ce dont il est riche car porteur de la largeur, hauteur et profondeur de son expérience de relation à Dieu.

[1] ESDAC : Exercices Spirituels pour un Discernement Apostolique en Commun : équipe d’animateurs au service de la communion des groupes en tout genre : communautés, couples, jeunes, comités… Ils utilisent un processus de discernement qui s’inspire de la pédagogie de St Ignace et de l’acquis des sciences humaines.
Cf Michel Bach et une équipe, Pratique du discernement en commun, Editions Fidélité, 2006, p.153-154