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Comment passer d’une attitude de jugement à une attitude d’ouverture à l’autre, particulièrement aux plus pauvres.
Ne nous faut il pas sur ce chemin reconnaître nos fragilités personnelles et institutionnelles ?
Témoignages de Caroline et Paula , en charge de la responsabilité de l’atelier :
Nous étions vingt et un, situés à des places très différentes au sein de l’institution judiciaire et de son environnement ( magistrats, avocats, aumôniers de prison, juriste d’entreprise, officier de police, greffier en chef, médiateur, psychologue dans le domaine de l’enfance en danger) et nous avons cheminé, accompagnés par Dominique GONNET sj, à partir de ce thème un peu provocateur du 21 au 25 août dans le beau cadre de Biviers. Trois jours pour prier, prendre des temps personnels de relecture, vivre des temps de partage à partir du Merci, du Pardon et du S’il te plait de la prière d’alliance.
Trois jours pour reconnaître et partager nos fragilités personnelles et celles des institutions et structures auxquelles nous appartenons , et plus particulièrement, à partir du témoignage de Laurence, magistrat détaché auprès d’ATD Quart monde, s’agissant du ressenti d’injustice et d’écrasement des plus pauvres face à l’institution judiciaire.
Trois jours pour sentir que ce chemin était source d’ouverture, de libération et de grâce, pour se décentrer du mental et rejoindre davantage nos émotions et notre corps et pour nous soutenir les uns les autres dans l’envoi dans nos lieux de mission respectifs, portés par l’Esprit Saint, dont la présence était palpable tout au long de la session !
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Témoignage de Marie-Annick , Aumônier de Prison au CPA (Centre pour Peines Aménagées) de Luynes, non CVX :
« Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés » Saint-Hugues du 21 au 25 août 2014.
Beau programme pour une belle rencontre entre « professionnels et bénévoles agissant au sein de l’institution judiciaire ou à proximité de celle-ci » selon les termes de la convocation. Nous étions une vingtaine.
« De la solitude à la Communauté, l’Homme n’est pas fait pour vivre seul. »
Tel fut mon sentiment en repartant. Ce que nous avons vécu fut d’une très grande richesse, dans la joie et la paix.
La diversité des participants tant sur le plan professionnel que géographique a fait de ces journées un terreau où l’Esprit était à l’oeuvre.
Tout fut conjugué pour que nous repartions avec un Trésor à partager. Avec l’attention aux plus pauvres. « Mets ta joie dans le Seigneur, compte sur lui et tu verras : Il agira et t’accordera plus que les désirs de ton cœur ». Avons-nous chanté.
Tel fut bien le fruit de cette session en ce qui me concerne, qui par grâce avec le support de la prière m’a permis d’accompagner une personne dans la reconnaissance de ses droits. Et auprès d’autres personnes détenues tenter d’apaiser leur révolte.
L’impression d’être entre le marteau et l’enclume me revient
Marie-Annick
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Témoignage de Myriam , membre de CVX, juge aux affaires familiales :
« Ne jugez pas et vous ne serez pas jugé » : pour le juge que je suis, l’intitulé de la session de l’Atelier justice de cet été était une provocation. Je m’y suis risquée et j’en reviens, certes un peu bousculée mais aussi pleine d’un nouvel élan pour ma pratique professionnelle.
Comment exercer nos fonctions de magistrat, avocat, policier, aumônier de prison, juriste en entreprise à la manière du Christ, malgré le poids des habitudes, la course à la rentabilité, et au sein d’un système judiciaire qui est en lui-même source d’injustice pour les plus pauvres ?
Ces quelques jours ont été précieux pour nous, professionnels et intervenants bénévoles de la justice, qui n’avons pas beaucoup d’espace pour partager en profondeur avec des collègues, sur le sens de nos missions et encore moins sur la foi qui nous anime.
L’aumônier nous a renvoyé chacun comme des sentinelles dans nos lieux d’exercice. Je crois que, imperceptiblement, mon regard a déjà changé sur les justiciables et j’ai davantage compris que le Seigneur ne demandait qu’à me rejoindre dans ce que je vivais au travail. Merci vraiment à la CVX pour cet atelier,où l’esprit saint a vraiment soufflé.
Témoignage de Véronique , avocate, non CVX :
Je recherchais à faire une pause avec une coloration spirituelle, ignatienne si possible, avant de reprendre le travail. Le format session retraite de 3-4 jours, fin août, m’a tout de suite convenu.
Cette invitation de l’atelier CVX Justice je la reçus comme une réponse à mon désir detrouver un lieu et un moment, où sous le regard de Dieu, en liberté et en confiance je pourrai relire ces derniers mois de ma vie professionnelle, échanger et partager.
Je trouvais le titre retenu pour cette session particulièrement audacieux, et la courte présentation certainement encore plus !
Puisque cette session était bâtie comme une prière, je formulais la grâce de vivre davantage en artisan de Paix.
En effet, au bout d’une dizaine d’année d’exercice professionnelle je commençais à sentir monter en moins une certaine lassitude, face à des situations de plus en plus complexes et contentieuses, où tout dialogue était rompu et où finalement aucune solution imposée par le pouvoir judiciaire ne satisferait réellement aucune des parties. La conviction profonde qu’il faut passer de l’attitude du « guerrier solitaire » allant au combat pour défendre son dossier et son client à un véritable travail d’équipe basé sur la communication.
Je repartais de Saint Hugues de Biviers, apaisée intérieurement et confortée dans l’idée que ma pratique professionnelle devait davantage reposer sur des procédés consensuels pour parvenir à une solution constructive, apaisante et pérenne des différends dans le respect de l’autre.
Véronique