Nous te rendons grâce, Seigneur pour les rencontres que nous avons vécues les 24 et 25 novembre 2018, au cours du week-end commun aux ateliers justice et étrangers, pour fêter le 70e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948, qui déclarait tous les hommes égaux en dignité et en droits.
Merci pour les rencontres :
Quelle belle diversité ! Merci pour la multiplication des points de vue, merci pour la grâce d’écoute et de compréhension mutuelle que tu nous as donnée, sans jugement. Merci pour la communion fraternelle vécue grâce à nos corps, malgré leur maladresse, lors des danses méditatives en cercle. Oui, nous avons pu dire, comme Hannah Arendt, « qu’on ne peut que se réjouir que les autres ne soient pas comme nous » !
Nous te rendons grâce pour l’appel entendu à reconnaître la vulnérabilité de nos corps et à ne pas accepter que le droit à l’existence soit ouvertement dénié à de nombreuses personnes qui sont en état de « mort sociale », qui sont superflues, même pas dignes d’être pleurées quand elle meurent ; clandestins condamnés à l’errance, vies « invivables » car tellement précaires, vies indignes de soins, de protection ou de valeur …
Seigneur, que devons-nous faire ? Que dois-je faire à ma mesure, de ma place ? Et surtout, avec d’autres (car on se trompe moins à plusieurs que seul) ?
Alors,
si les leçons de la Shoah sont sur le point d’être perdues (comme le pense Véronique Albanel), si le « choc des civilisations » est en réalité un choc entre les forces qui, en chacun de nous, militent contre le respect mutuel et la réciprocité, pour la peur et le repli sur soi, et celles qui donnent vie, respect et compassion,
s’il y a urgence à défendre l’effectivité du droit et le droit d’asile avec ses institutions, pour que les lois continuent à nous relier les uns aux autres, s’il y a urgence à agir pour que chacun ait le droit d’avoir des droits et ainsi d’appartenir à l’humanité,
quelle souffrance vais-je écouter, qui vais-je appeler par son nom, qui vais-je accueillir, à qui vais-je faire confiance ?
Comment vais-je faire reculer en moi la peur ? Quel petit pas faire, avec d’autres, de manière concrète ?
Seigneur, en ce début d’année 2019, nous te confions le monde que nous contemplons :
– les Etats de droit, les Etats totalitaires, le droit stable et le droit qui change sans cesse (pour les étrangers), le vivre ensemble, les violences, les complicités,
– notre pays, avec la soif de justice sociale qui s’exprime, la soif de réflexion, de délibération et de participation, les tentations des solutions simplistes ou du bouc émissaire,
– la réforme de l’institution judiciaire et de la procédure voulue par le pouvoir exécutif et l’Assemblée nationale, les craintes des avocats et des magistrats de perdre le sens du débat et de la rencontre des acteurs, pour trouver les solutions humainement justes,
– les multiples vies « empêchées », invisibles, les coeurs ouverts de ceux qui se font proches des autres, la tentation de la toute-puissance,
et notre désir de discerner le bon grain de l’ivraie, de nous déplacer de points de vue en points de vue avant de décider et d’agir.
Nous te prions :
fais grandir en nous la foi, en Toi, dans les autres et en nous-mêmes,
guide nous et soutiens nous en cette année 2019, pour que règnent davantage de dignité pour ceux qui en manquent, de fraternité et de paix dans les relations humaines,
que nous luttions contre l’indifférence mortifère,
et que les hommes Te ressemblent un peu plus, pour marcher dans tes pas vers un monde toujours plus fraternel, solidaire et juste !
Marie, montre-nous comment laisser grandir en nous humblement et simplement Jésus, Dieu avec nous !
Les membres de l’équipe service nationale de l’atelier justice présents au week-end