Christophe, membre de l’administration pénitentiaire et de l’atelier justice de Marseille, nous propose, ce mois-ci, sa méditation de l’Evangile de Matthieu. Puissions-nous y trouver la joie promise aux cœurs simples, ouverts à ce que le Seigneur donne.
Et ces temps de fête de tous les saints, demandons au Seigneur de nous faire goûter le poids d’éternité du moment présent afin de le transformer en action de grâce !
De l’Évangile selon saint Matthieu chapitre 6, versets 33-34
« Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît.
Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine. »
Il est important d’apprécier, de savoir jouir du moment présent en se souciant le moins possible du lendemain. Dieu s’en chargera.
Jouir n’est à conjuguer qu’au présent et il ne s’agit pas d’un plaisir coupable. Il ne faut pas se soucier du futur ou regretter le passé mais bien se laisser saisir par Dieu, lui faire confiance et finalement savoir apprécier les petits bonheurs du quotidien. Le fameux « Carpe Diem » que je détestais auparavant, le considérant à des années lumières des prégnantes responsabilités que nous devons assumer au quotidien, préfigure cette partie de l’évangile de Saint Matthieu. Il s’agit je pense d’être un « gourmet » de la vie loin de la gloutonnerie addictive ; de savourer chaque parcelle de ce qui nous est donné.
De même, cela implique d’être vraiment présent à ce qui s’offre à nous, à l’autre, à tout ce qui nous arrive au quotidien.
Ainsi, lorsque cet accueil est complet et véritable, l’instant devient action de grâce, cette grâce des saints tracée dans la densité du présent, que l’on peut alors appeler « Royaume ».
Psaume 90 (hébreu 91)
Quand je me tiens sous l’abri du Très-Haut et repose à l’ombre du Puissant,
je dis au Seigneur : « Mon refuge, mon rempart, mon Dieu, dont je suis sûr ! »
C’est lui qui te sauve des filets du chasseur et de la peste maléfique ; il te couvre et te protège.
Tu trouves sous son aile un refuge : sa fidélité est une armure, un bouclier.
Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit, ni la flèche qui vole au grand jour,
ni la peste qui rôde dans le noir, ni le fléau qui frappe à midi.
Qu’il en tombe mille à tes côtés, qu’il en tombe dix mille à ta droite, *
toi, tu restes hors d’atteinte.
Il suffit que tu ouvres les yeux, tu verras le salaire du méchant.
Oui, le Seigneur est ton refuge ; tu as fait du Très-Haut ta forteresse.
Le malheur ne pourra te toucher, ni le danger, approcher de ta demeure :
il donne mission à ses anges de te garder sur tous tes chemins.
Ils te porteront sur leurs mains pour que ton pied ne heurte les pierres ;
tu marcheras sur la vipère et le scorpion, tu écraseras le lion et le Dragon.
« Puisqu’il s’attache à moi, je le délivre ; je le défends, car il connaît mon nom.
Il m’appelle, et moi, je lui réponds ; je suis avec lui dans son épreuve.
« Je veux le libérer, le glorifier ; de longs jours, je veux le rassasier,
et je ferai qu’il voie mon salut. »
Christophe et Christine