La prière de cette rentrée de septembre – en forme de méditation sur la justice – nous est proposée par Tristan, de l’atelier justice de Lyon. Merci à lui, comme à chacun de ceux et celles qui se mettront au service du réseau en nous aidant à prier !
La justice est une institution mais aussi une vertu. La justice est à la fois réalisation de l’égalité, fidélité à la Loi, à la volonté de Dieu, foi en Dieu qui libère, foi en son salut, accueil de sa miséricorde, avènement du Royaume de Dieu, grâce divine. Nous sommes à la croisée du monde visible (les règles du droit actuel) et du monde de la grâce (à demander et à recevoir).
Alors nous nous tournons vers le Seigneur, avec toute notre confiance en Lui, si petite soit-elle, pour Le prier de nous éclairer, pour vivre cette année de travail avec Lui et nous laisser enseigner par Lui sur ce qu’est la vraie justice à exercer, à la place qui est la nôtre (la mienne).
L’idée de la justice implique que nous ayons conscience, tant de notre finitude que de l’infini de Dieu.
Bien souvent Jésus lui-même nous rappelle que notre manière humaine d’exercer la justice s’éloigne de celle de Dieu. Même lorsqu’un consensus se dégage de bonne foi dans une société pour déclarer une norme juste, Jésus vient nous surprendre. Comment comprendre les enseignements de Jésus qui ont paru et/ou paraissent encore dérangeants :
« …il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion » (Luc 15, 7) ;
« À celui qui a, on donnera, et il sera dans l’abondance ; à celui qui n’a pas, on enlèvera même ce qu’il a » (Matthieu 13, 12) ;
la parabole des talents qui reprend le même thème, alors que le comportement prudent du serviteur qui a caché le talent pour le rendre entier à son maître, peut paraître louable (Matthieu 25, 14-30) ;
l’ouvrier de la onzième heure payé comme celui qui a travaillé plus longtemps (Matthieu 20, 1-16) ;
« qui est ma mère, qui sont mes frères ? » (Matthieu 12, 46-50) ;
« laisse les morts enterrer leurs morts » (Matthieu 8, 22) ;
la femme adultère coupable selon la loi mais que Jésus ne punit pas, renvoyant ses juges à leur propre péché (Jean 8, 1-11) ;
la Samaritaine, indigne même d’avoir un nom et avec laquelle Jésus se montre, contre toutes les conventions sociales de l’époque qui interdisaient les contacts avec les Samaritains et les femmes (Jean 4, 1-42) ; les pécheurs chez lesquels il s’arrête.
Laissons nous interpeller par ces paroles et ces attitudes dérangeantes de Jésus. Que m’enseignent-elles ? Où suis-je rejoint(e) ?
Nous confions au Seigneur cette année, ce temps ouvert devant nous, nos joies, nos espoirs, nos attentes, nos soucis, nos doutes, nos découragements, les discernements à faire, les aides à oser demander, les relations à établir, à rétablir, …
Nous Lui demandons Sa lumière, Sa force, Son courage, …
Seigneur, « aucun vivant n’est juste devant Toi » (psaume 143), viens à notre secours en ce début d’année.
Viens dessiller nos yeux, ouvrir nos oreilles et nos cœurs, viens assouplir notre nuque, « mets une garde à ma bouche, veille sur la porte de mes lèvres! » (Psaume 140 /141).
Alors nous nous entrerons mieux dans la compréhension de tes Voies, et du sens de nos fonctions.