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Prière de l’atelier justice pour le mois de novembre 2020

En cette fête de Toussaint, qui suit de près notre session nationale à la Pourraque du 17 au 21 octobre 2020, nous vous invitons à prier avec les mots de Marc-Emmanuel, magistrat.  Il nous a proposé cette prière le dimanche 18 octobre au matin, pour nous disposer ensemble à recevoir du Seigneur la grâce de tenir l’espérance dans les difficultés de nos vies.

Cette prière a trouvé un écho dans l’intervention de Gilles Rebeche, diacre responsable de la diaconie du Var qu’il a fondée il y a plus de 30 ans. Il a témoigné de l’importance de nommer de manière juste les situations, surtout quand elles sont chaotiques ; comme dans le récit de la Genèse,  Dieu fait peu à peu émerger la création du chaos, le Verbe produisant la lumière, les mots mis sur une situation éclairent celle-ci et redonnent sens.

Jean 12 v35 &36 :
Jésus leur dit: « Pour peu de temps encore la lumière est parmi vous.
Marchez tant que vous avez la lumière, de peur que les ténèbres ne
vous saisissent: celui qui marche dans les ténèbres ne sait pas où il va.
Tant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin de devenir des
fils de lumière ». Ainsi parla Jésus et, s’en allant il se déroba à leur vue.

   Seigneur tu nous réunis ce matin, loin de nos terres d’engagement, qui sont lumières parce qu’elles orientent nos existences, mais qui sont aussi obscurités à divers égards. Nous avons parfois, souvent peut-être, le sentiment de remplir une mission impossible, ou de travailler à une fin qui n’est pas celle que nous aurions souhaité poursuivre ou qui ne correspond pas à notre idéal de société, ou encore de négliger d’autres aspirations personnelles. Il a pu nous arriver de nous sentir pris dans un monde judiciaire qui fonctionne davantage comme une machine à broyer son public et ses propres acteurs que comme une voie de salut pour l’homme.

            Seigneur, enseigne-nous, rappelle-nous que rien, ni personne en ce monde n’est jamais perdu à Tes yeux; permets-nous de sortir de l’obnubilation de nos impasses et de remarquer qu’autrui, croyant ou non, peut nous aider à sortir du dédale institutionnel dont le plan nous échappe ; redis-nous que tu es précisément présent au coeur de nos
fractures et nous proposes Ton espérance quand la raison et les sens perdent courage ou clairvoyance; montre-nous que Ta lumière est suffisamment éclatante pour ranimer les nôtres quand elles vacillent afin qu’elles rayonnent à leur tour au milieu de nos vies.

            Seigneur, que cette journée en particulier nous permette de prendre conscience ou de nous remettre en mémoire qu’il y a eu récemment des moments d’accablement devant le manque d’humanité vécu dans notre engagement au service de la justice, mais aussi que déjà Tu te manifestais discrètement à notre coeur en vue de nous relever. Donne-nous de savoir dire, à nous-mêmes et à nos compagnons d’échange, les fardeaux récurrents, liés au fonctionnement des corps et fonctions auxquels nous appartenons, que nous sentons nous encombrer sur notre route, ainsi que les soulagements qui ont été les nôtres.

Nous pouvons nous approprier cette prière en la relisant lentement, laissant monter en nous les souvenirs qu’elle suscite, pour présenter toutes les difficultés rencontrées au Seigneur qui est présent à nos côtés dans notre barque, les Lui remettre, Lui parler comme à un ami, et Lui demander de nous apaiser dans les difficultés présentes et d’augmenter en nous la confiance en Lui.

Nous pouvons terminer par un Notre Père ou par la Prière de Saint Ignace :
“Prends Seigneur, et reçois
toute ma liberté, 
ma mémoire, mon intelligence
et toute ma volonté.
Tout ce que j’ai et tout ce que je possède.
C’est toi qui m’as tout donné, à toi, Seigneur, je le rends.
Tout est à toi, disposes-en selon ton entière volonté.
Donne-moi seulement de t’aimer 
et donne-moi ta grâce, elle seule me suffit.”