La belle prière que nous propose Bertrand, juriste de droit public, nous parvient au début de l’Avent ; à nouveau, nous prenons conscience en Eglise, que nous sommes un peuple en attente pour nous-mêmes et pour notre monde, en proie à tant d’incertitudes et de souffrances.
Ainsi, l’Avent nous invite à nous ancrer fermement dans le Christ, et en Lui, à ne désespérer de rien ni de personne. Bonne route vers Noël !
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens (2 Co 5, 14-17) :
« Car le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux.
Désormais nous ne regardons plus personne d’une manière simplement humaine : si nous avons connu le Christ de cette manière, maintenant nous ne le connaissons plus ainsi. Si donc quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né. »
Emmanuel Mounier, in L’évènement sera notre maître intérieur, Pages choisies, Paris, Paroles et Silence ; 2014, p. 92 (extrait tiré de Le Personnalisme, 1949) :
« Je traite autrui comme un objet quand je le traite comme un absent, comme un répertoire de renseignements à mon usage ou comme un instrument à ma merci ; quand je le catalogue sans appel, ce qui est à proprement parler désespérer de lui. Le traiter comme un sujet, comme un être présent, c’est reconnaître que je ne peux le définir, le classer, qu’il est inépuisable, gonflé d’espoirs, et qu’il dispose seul de ces espoirs : c’est lui faire crédit. Désespérer de quelqu’un, c’est le désespérer »
Seigneur, aide-moi à regarder le justiciable, non comme « un dossier », mais comme un être humain, comme une créature nouvelle, comme le visage même du Christ.
Rappelle-moi, Seigneur, de regarder les textes de loi, non comme des Lois qui tombent d’en haut ou des prouesses techniques pour discipliner nos semblables mais comme des instruments à interpréter pour « faire crédit » aux personnes humaines qui constituent notre société.
Soutiens-moi Seigneur, pour construire, pas à pas, ce monde nouveau auquel tu nous appelles.