En ce premier jour du mois, où nous unissons nos voix pour rencontrer Celui qui nous réunit et nous appelle aux quatre coins de la France, nous sommes invités à nous arrêter un instant, à prendre le temps devant cette représentation de la balance de la Justice, œuvre du peintre BENN, peintre juif immigré russe, artiste qui a illustré notamment les psaumes.
Je me pose et je contemple cette œuvre,
Je regarde la balance, les plateaux, l’offrande de nos vies, de notre travail avec les codes, les dossiers si volumineux, si lourds, si imposants…, ces rencontres humaines…
Sur un plateau, les tables de la Loi, la Loi de Dieu, tous ces codes, toutes ces prescriptions, tous ces commandements…
Sur l’autre plateau l’Homme : l’homme et la femme, tous nus, dépouillés de tout, qui comparaissent en jugement…
Et l’Homme pèse plus lourd que les Tables de la Loi…
pèse plus lourd que les tables de la Loi de Dieu dont les ailes expriment le caractère vivant et divin !
Le Seigneur est là pour alléger le fardeau, pour interpréter la Loi en faveur de l’homme qu’il créa à Son image et pour inviter à la Vie, à Aimer…
En contemplant cette image de la justice, je porte devant le Seigneur toutes nos vies professionnelles, nos engagements, ceux de nos compagnons, policiers, greffiers, visiteurs et aumôniers de prisons, éducateurs, médecins et personnels travaillant en détention, avocats, juristes d’entreprise, notaires, huissiers, auxiliaires de justice, magistrats, assistants parlementaire…
J’offre ma vie professionnelle,
J’offre ce monde judiciaire que je ne comprends pas toujours, qui me dépasse,
J’offre cette justice terrestre, ce monde semblable aux plateaux de la balance…
Et je demande au Seigneur une grâce,
Peut-être la grâce dont j’ai besoin aujourd’hui pour faire resplendir Sa Présence dans notre travail,
Je demande une grâce… une force…
En prenant le temps de porter devant le Seigneur nos vies, ces dossiers, je relis mes engagements professionnels et j’exprime le désir qui m’habite,
Et moi, suis-je parfois cet ange venu du ciel qui vient alléger le fardeau du justiciable, du prévenu, du prisonnier, de l’immigré, du client… ? Suis-je parfois cet ange ou cet instrument de Notre Seigneur qui redonne espoir, qui redonne vie ?
En cette année de la miséricorde, je demande au Seigneur que souffle dans nos vies Son Esprit pour qu’à notre tour, nous devenions acteurs de Sa Justice, de la Justice de Dieu, guidés par Sa Parole, par ses commandements :
« Voici le premier : Écoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l’unique Seigneur et :
Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force.
Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Il n’y a pas d’autre commandement plus grand que ceux-là.… » (Marc 12, 29-31)
Avant de prendre congé de notre ami le Seigneur, je Le remercie de cette union avec Lui et tous nos compagnons de l’atelier en ce jour et je rends grâce pour cette rencontre.
Déjà, je Lui donne rendez-vous pour une nouvelle rencontre, pour puiser à la source…
Bien fraternellement,
Paula, Dominique et Hugues