Ce début d’automne c’est un peu comme la nouvelle année, comme si nous n’étions pas les mêmes qu’un ou deux mois plus tôt, comme s’il fallait pour la énième fois prendre de grandes résolutions.
« C’est sûr à la rentrée je serai plus assidu dans ma relecture ; oui, oui je vais télécharger « Prie en chemin » ; la formation devenir une communauté apostolique évidemment que toute la CL va s’inscrire … »
Et voilà qui ne cesse de me questionner. Avons-nous besoin de « rentrer » dans notre relation au Christ, d’y « rentrer » comme si elle avait été suspendue, interrompue ?
Me reviens alors en mémoire une expression que beaucoup m’ont déjà entendue citer « Finissez d’entrer » qu’on semblait dire dans le Limousin lorsqu’on accueillait l’invité sur le pas de sa porte. Et en cette automne elle me conduit vers deux réflexions.
D’abord elle m’invite à considérer le Christ comme Jean l’évoque dans le livre de l’Apocalypse : celui qui frappe à la porte. J’ai pu ouvrir plus grande ma porte pendant l’été à l’occasion d’une retraite, d’une session, d’une improbable rencontre. J’ai aussi pu débrancher, déconnecter le fil de mes habitudes, laisser prière et célébrations de côté et dans le fond ça ne m’a pas manqué.
Alors la première invitation que j’ai le désir de formuler pour nous c’est que nous continuions à le laisser entrer lui, ce Dieu fait homme qui nous précède dans nos Galilée. Il était là, il est toujours là, osons lui dire à lui qui n’a pas pris de vacances « Seigneur continue d’entrer dans notre cœur »
Ce que je voudrais considérer dans un second temps c’est l’invitation que nous pouvons porter les uns et les unes pour chacune et chacun de nous. Une invitation à « poursuivre d’essayer d’entrer » dans la suite de ce Christ si dé-routant comme l’écrit Raphaël Buyse dans le dernier numéro de la revue. Essayer d’entrer avec ce que nous sommes sans illusion mais aussi sans crainte. Entrer et le laisser nous dé-router, c’est-à-dire nous aider à passer à l’écart de nos craintes, de nos hésitations, de nos découragements. Nous aider à discerner les routes imprévues où son amour nous appelle.
Alors, en ce mois de rentrée, poursuivons simplement notre « entrée sans fin » dans la suite et le mystère de ce Dieu qui nous précède, qui nous accompagne. Nous ne savons pas tout du chemin, lui non plus puisqu’il nous laisse libre mais nous savons comme le psalmiste qu’il y a des « près d’herbe fraiche » pour que nous puissions nous y reposer.
Christian, assistant régional