Quelles convergences avec notre visée apostolique ? En 2024 comme depuis 1961, le CCFD-Terre Solidaire interpelle tous les catholiques :
« D’ici 2030, plus de 840 millions de personnes souffriront de la faim si nous n’agissons pas. Et si nous profitions du carême pour faire un pas de côté ? Du 14 février au 28 mars, nous vous invitons à vivre un carême contre la faim et pour construire une justice économique, qui soit : au service du bien commun, pour un juste partage des richesses, une protection des droits fondamentaux et de l’environnement. »
Et si pour les bénévoles du CCFD, la Communauté de Vie Chrétienne pouvait aider à trouver du sens aux projets ?
Dans nos principes généraux, nous avons écrit :
« La loi intérieure de l’amour […] que l’Esprit grave en nos cœurs […] nous aide […] à travailler ensemble avec tout le Peuple de Dieu et tous les hommes de bonne volonté pour le progrès et la paix, la justice et la charité, la liberté et la dignité de tous les hommes. » (PG 2)
« servir les personnes et la société en ouvrant les cœurs à la conversion et en luttant pour changer les structures d’oppression. […] Nous pratiquons l’apostolat de groupe sous de nombreuses formes, soit par une action de groupe mise en route ou soutenue par la Communauté grâce à des structures adaptées, ou par l’engagement de membres dans les initiatives prises par des organisations séculières ou religieuses déjà existantes. » (PG 8)
Au nom de ces principes, au-delà de nos engagements individuels soutenus par nos Communautés Locales, la CVX en France a choisi en 2011 de nous inscrire dans la collégialité de gouvernance du CCFD-Terre Solidaire. Cette collégialité, les évêques de France l’avaient souhaitée en 1961, pour que la solidarité dépasse la seule juxtaposition d’initiatives généreuses, mais isolées, et pour que la charité des chrétiens aide à faire bouger les structures.
Dans ce but, l’action du CCFD-Terre Solidaire est fondée sur le soutien à des associations partenaires dans 70 pays ( « les hommes de bonne volonté » ), qui savent mieux que nous ce qui est bon chez elles.
Elle est fondée aussi sur l’appel lancé à nous tous, dans les pays dits riches, à interroger nos modes de vie : le pape François a insisté sur le fait que « tout est lié » (Fratelli Tutti), et nous savons en CVX qu’un « style de vie simple exprime notre solidarité. »
Elle est fondée enfin sur des actions de plaidoyer auprès des décideurs politiques et économiques, en lien souvent avec d’autres « organisations séculières ou religieuses ».
En août dernier à Amiens, l’Assemblée mondiale de la CVX a confirmé la priorité donnée aux quatre frontières repérées par l’Assemblée du Liban en 2013 : écologie intégrale, famille, mondialisation et pauvreté, les jeunes. Chacune d’elles est concernée par la mission du CCFD-Terre Solidaire, car les structures qui entretiennent la pauvreté et aggravent la faim dans le monde sont aussi celles qui fragilisent les familles, détruisent la maison commune, et compromettent les espoirs des jeunes.
L’Assemblée d’Amiens a nommé une cinquième frontière : « répondre à la quête spirituelle des personnes de notre temps. Nous avons des outils pour accompagner les personnes qui cherchent à approfondir le sens de leur vie et à mettre en lien la vie et la foi ».
Cette frontière rejoint les besoins du CCFD-Terre Solidaire : depuis plusieurs années, de nouveaux bénévoles se proposent, plein de générosité, mais souvent aux marges de l’Église et de la foi. Est-ce que nous n’avons pas là un appel à partager notre trésor ignatien ?
Et si chaque compagnon, chaque ESCR, montrait de la curiosité pour faire connaissance avec les équipes locales ou diocésaines du CCFD-Terre Solidaire ? Des liens pourraient se créer, et nos charismes spirituels pourraient se mettre au service sur cette cinquième frontière, et ainsi, donner un sens spirituel à la solidarité internationale…
Dans la joie de tels partages, bonne route vers Pâques !
Jean-Yves, délégué de la CVX-Loire-Océan à l’équipe diocésaine du CCFD-44