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Relecture de l’Assemblée plénière des évêques à Lourdes

Chers amis,

Je suis heureuse et dans la joie de vous partager la grâce reçue à l’Assemblée plénière des évêques à Lourdes.

Présente parmi la centaine d’invités les 5 et 6 novembre pour le point concernant le rapport Sauvé, je représentais la CVX d’une part, et d’autre part, la CVX en tant que membre du Copil de Promesses d’Eglise.

 

Nous nous sommes retrouvés, une dizaine de membres du Copil de Promesses d’Église le jeudi soir. Heureux de découvrir enfin, hors zoom, nos vrais visages. Nous avons partagé nos attentes communes de cette assemblée : la reconnaissance de la responsabilité institutionnelle de l’Église, une réponse aux besoins les plus urgents des victimes, notre ardent souhait d’engager une démarche synodale en faisant des recommandations du rapport de la Ciase un point d’appui pour entreprendre ce chemin.

Les évêques allaient-ils accepter notre main tendue ? Suivant les informations des uns et des autres, ce n’était pas gagné !

 

Le vendredi matin d’autres membres de Promesses d’Église se joignaient au groupe, heureux de découvrir d’autres visages et de voir l’importance qu’il prenait.

Quelle ne fut pas notre surprise et notre réconfort, apprenant, peu avant l’office du milieu du jour, la communication des évêques pour :

  • Reconnaître la responsabilité institutionnelle de l’Église dans les violences qu’ont subies tant de personnes victimes,
  • Reconnaître la dimension systémique de ces violences, au sens où elles ont été rendues possibles par un contexte global,
  • Reconnaître que cette responsabilité entraîne un devoir de justice et de réparation qui ouvre la possibilité de demander pardon en vérité.

Dès lors, des visages aux larges sourires naissaient une ambiance mesurée mais fraternelle.

Les différents temps de travail qui ont suivis, d’écoute, de partage, de prière, portés par cette étape décisive, ont été fructueux. J’ai pu entendre des évêques s’exprimer sans langue de buis : « Nous n’avons pas attendu le rapport Sauvé pour agir » ; « On ne peut pas tout seul » ; « Je suis déterminé à intégrer le peuple de Dieu » ; « On a besoin de descendre de notre piédestal». « Il nous faut assumer » « Nous sommes ensemble » …

L’ampleur de la tâche semblait en submerger et en désappointer plus d’un, à juste titre : feuille de route, groupes de travail, compétences à trouver, nombre de domaines impactés (gouvernance, juridique, finances, théologie morale…), les questions et remarques soulevées fusaient. Par où commencer ?

Mais l’Espérance était bien présente. Dans cet hémicycle l’Esprit soufflait. Temps de grâce.

Nous attendait alors le temps mémoriel et le temps pénitentiel. Poignant et émouvant, en présence de victimes une stèle a été dévoilée : un visage d’enfant bouleversant, dont le texte l’accompagnant, « Imbroglio » d’une victime, en exprime l’abîme. De-ci, de-là, les gorges serrées, les visages graves, ne pouvaient cacher le temps fort et profond qui se vivait.

L’une des victime nous partageait : «l’Église m’a parlé comme à une personne ». Enfin !

 

Je repars en rendant grâce pour ce temps d’Église très important. Je vous remercie de m’avoir permis de le vivre, moi qui l’attendais comme beaucoup depuis si longtemps.

L’Église est véritablement en marche, ensemble clercs et laïcs dans la prière nous pouvons la restaurer. Loin d’être angélique, le chemin sera long et rude, mais croyons qu’avec le souffle de l’Esprit, nous allons construire une Église synodale pour le XXIe siècle.

 

Marie-Christine Rozier

7 novembre 2021