« Nous étions une petite vingtaine CVX et non CVX à avoir vécu ce temps fort et riche de session d’été 2017 de l’Atelier justice autour du thème :
« « Suis-je le gardien de mon frère? » (Livre de la Genèse Chapitre 4, verset 9).
De qui suis-je le prochain dans mon activité au service de la justice ?
Prendre soin de mon frère comme de moi-même.
Beaucoup d’entre nous exerçant une mission auprès des personnes incarcérées ou sortante de prison, le monde carcéral , sa souffrance et sa grande misère , a été plus particulièrement au cœur de nos échanges et de nos prières.
Au rythme de la prière d’alliance, nous avons dit merci pour ce beau cadeau de l’atelier justice né il y a juste vingt ans grâce aux témoignages d’Agnès et de Jean , présents au tout début de l’atelier en prenant conscience de ce que les intuitions en 1997 restent au centre de la vie de l’atelier en 2017 : désir d’unifier sa vie personnelle et d’engagement professionnel ou bénévole , désir de relire son engagement professionnel ou bénévole à la lumière des exercices spirituels et ainsi de nous enraciner toujours davantage dans la communauté.
Un Merci également, partagé en petits groupes , pour les marques d’attention que chacun d’entre nous a reçues et les situations où nous nous sommes sentis le prochain de quelqu’un dans notre activité ou nos engagements au service de la justice.
Guy Aurenche nous a préparé à la démarche de pardon vécu au cours de la deuxième journée en évoquant les causes de rupture de fraternité et plus particulièrement nos tendances faciles à enfermer l’autre dans une étiquette, nos regards déshumanisants sur l’autre et au premier chef sur l’étranger, nos mauvais positionnements dans les situations de conflit, les structures de péché dans nos fonctionnements sociétaux.
Il nous a donné aussi des pistes pour épanouir nos capacités à vivre en fraternité : accepter chaque matin que le monde peut changer, développer notre intelligence des situations d’injustice, être attentif à la place du temps, être des briseurs inconditionnels de solitude, prendre le risque de porter ces questions sur le terrain politique.
Il nous a enfin incité à ouvrir des voies de pardon et à célébrer chaque signe sacré d’une naissance.
Nous avons pu ensuite partager en petits groupes sur les moments où nous ne parvenons pas, ou les institutions auxquelles nous appartenons ne parviennent pas, à prendre soin de nos frères puis vivre un temps fort de démarche pénitentielle.
Le « s’il te plaît », vécu au cours de la troisième journée , nous a ouvert sur d’autres possibles dans nos pratiques au sein de l’institution judiciaire et notamment des expériences de justice restaurative, inscrite désormais dans notre code de procédure pénale , au travers des témoignages de Geneviève, avocate, et du Père Simon, tous deux très engagés dans cette démarche.
Quelques paroles retenues lors du temps d’évaluation de la session : « j’ai vécu la diversité de nos engagements et le décloisennement ainsi possible comme une grâce de pouvoir revenir à notre humanité » « j’ai été touché par les témoignages profonds de chrétiens engagés », « j’ai vécu des rencontres chaleureuses et éclairantes », « joie de pouvoir se dire en profondeur dans les groupes » « je repas avec plus de courage pour reprendre le quotidien de la vie professionnelle »
et la parole de Chantal avec laquelle chacun est reparti : « comment être le gardien de mon frère dans mon nouveau poste à la rentrée ??? »
Pour tout ceci , Seigneur, nous te disons MERCI