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Vivre les Exercices Spirituels

Une retraite au Prieuré Saint-Thomas, à Épernon, en juillet 2019

La mise en route

Après une année de découverte et deux ans d’enracinement dans ma communauté locale, le temps était venu de mieux connaître la spiritualité ignatienne et de répondre à la proposition d’un temps de retraite de cinq jours axé sur les Exercices Spirituels. J’avais en effet le désir de faire un pas de plus sur mon chemin de foi, de me tourner plus résolument vers le Christ, de répondre de cette façon à son invitation. J’avais aussi besoin de vérifier si la CVX était bien le lieu où j’étais appelé à vivre.

Les conditions

Dès l’arrivée au Prieuré Saint-Thomas, j’ai trouvé que les conditions étaient favorables : l’entrée dans le silence ; la perspective d’un temps suffisamment long pour se poser et vivre cette expérience dans la durée ; l’opportunité de se mettre à l’écart, de rompre avec ses préoccupations, ses habitudes, ses centres d’intérêt, afin de rester disponible à ce qui allait se présenter ; le nombre réduit de retraitants (une dizaine) ; l’organisation des jours (présentation des exercices, temps de prière et de solitude, temps d’accompagnement individuel) ; la clarté des propositions ; la précision du cadre et, à l’intérieur du cadre, un sentiment de liberté. J’ai donc abordé la semaine dans la confiance et la sérénité.

De surcroît, nous pouvions bénéficier de l’accueil des sœurs, discret et attentif, ainsi que de la beauté du lieu : c’était l’été, nous avions le parc, la douceur de la température, les nuits étoilées… Nous n’étions pas à côté de la vie. La retraite, au contraire, nous l’offrait déjà sous ses formes les plus simples.

Le chemin

Je fais alors, au fil des jours, deux découvertes essentielles. La première porte sur la prière ignatienne, en particulier la contemplation. L’expérience que j’en avais n’était pas suffisante. Peut-être n’avait-on pas su me la présenter. Peut-être n’avais-je pas compris ce qui était proposé. Toujours est-il que, cette-fois-ci, je reçois les moyens d’y entrer, que je peux m’y appliquer de manière plus ajustée, étape par étape, et en percevoir les bénéfices.

En lisant l’Écriture, j’apprends à ne pas aller vers le texte avec mes outils d’analyse habituels mais à le laisser venir vers moi, à le laisser résonner, à écouter son écho dans ma vie, à le laisser m’interpeller. Dans ce que Dieu dit à Moïse, dans ce que Jésus dit à Zachée, au paralytique ou aux pèlerins d’Emmaüs, il y a une parole pour moi. Elle me rejoint personnellement, je peux l’accueillir, elle me montre le chemin. Je comprends alors que la parole de Dieu est une parole vivante.

La seconde découverte est le profit que je peux tirer de ce temps prolongé au cours duquel je m’efforce de repérer ce qui se passe en moi. Il ne s’agit pas d’examiner encore une fois mon histoire, mes blessures, les choix que j’ai faits, mais, au fur et à mesure des exercices, de repérer ce qui est touché, ce qui réagit, ce qui entre en mouvement, de le nommer et de percevoir alors quel chemin peut s’ouvrir, un chemin personnel, un itinéraire particulier. Si je m’appuie sur ce que j’ai vécu, je peux dire que la pratique des exercices ne force pas à entrer dans un moule mais qu’elle appelle chacun, au contraire, à tracer sa propre route.

Pascal