Avez-vous en mémoire ce petit instant de grâce que nous a offert l´été olympique ?
Le 9 août, en beach-volley, les Brésiliennes et les Canadiennes se disputent la médaille d´or. Le score se resserre. Un point litigieux, des mots vifs entre les joueuses, le public s´en mêle, l´arbitre intervient et calme un peu les choses. La tension demeure.
Triste spectacle ? Montent alors quelques notes lancées par le DJ. C’est “Imagine”, de John Lennon, que les spectateurs reprennent en chœur. Tout s´apaise et se recentre, le moment s’accorde au désir de fraternité des JO.
Il suffit donc d´un rien ? De quelques notes, qui de longue date ont fait leur chemin dans le cœur de chacun, et qui s´élèvent au bon moment ?
On se prend à rêver mais…
Mais ne sommes-nous capables que d´un instant de rémission ?
Autres réalités de l´été, tellement plus sombres : des ruines, des corps sous bâches, des hommes et des femmes en pleurs. L´homme frappe l´homme, à nouveau. A Gaza, en Ukraine, au Soudan, ailleurs encore. Hélas il y a tant de lieux, dont on parle, ou que l’on tait… Et tant d´autres violences où nous avons notre part.
Cette violence a habité l’été, elle aussi ; on a peur qu’elle s’étende.
Et l’on n’y pourrait rien ? On se prendrait à désespérer.
Mais un soir, cet été, un psaume (45, 10-11) a rappelé une promesse :
« Le Seigneur détruit la guerre jusqu’au bout du monde, il casse les arcs, brise les lances, incendie les chars. »
L´entendons-nous, cette promesse ? Confiants, comme en regardant dans les yeux celui qui la fait ?
« Sachez que je suis Dieu. »
En confiance, laissons-le prendre sa place en nous.
Et puisque le congrès de Strasbourg, en juillet prochain, propose un chemin, pourquoi ne pas l’emprunter dès aujourd’hui ? Faire ce choix intime, dans l’ordinaire de nos vies, au milieu de la foule : « défricher en nous-mêmes de vastes clairières de paix, et les étendre de proche en proche », selon les mots d´Etty Hillesum lus dans l´édito de juillet ?
Et puis ?
Et puis Dieu sait ce que pourront des cœurs paisibles.
Cyrille, secrétaire général de CVX en France
PS : “Game is not over”, lit-on dans les rues de Paris. Les jeux paralympiques sont des journées de grâce…