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Un festival éco-spirituel pour les familles cet été !

Entretien avec Véronique Gresset, Responsable de la Pastorale des familles Province EOF, Compagnie de Jésus

Quelle a été l’impulsion de la création de ce festival ?

L’intuition à l’origine de ce festival c’est un temps fort, pour les familles qui vise à la fois à prendre soin des relations en cultivant l’intériorité, mais aussi résolument à regarder les grands enjeux de notre monde et à s’y engager. Le thème « Osons l’espérance » donne le ton !  Tout cela bien sûr selon la spiritualité et la pédagogie ignatienne. C’est d’ailleurs un partenariat dans la famille ignatienne puisque ce festival qui est à l’initiative des jésuites, se prépare avec le Mouvement Eucharistique des Jeunes (MEJ) et avec l’écocentre spirituel du Chatelard. C’est enfin un enjeu d’échelle, on se rend compte que les sessions d’été pour les familles se remplissent très vite donc l’idée était de proposer un format qui permette davantage de participants.

Cultiver l’espérance pour aider à le faire dans le quotidien par la suite ?

Avec ce thème « Osons l’Espérance »,  nous aimerions projeter les familles dans ce mouvement de fond qui est de cultiver l’espérance, dans un monde où précisément la tentation de la désespérance existe et parfois prend le dessus. Tout l’enjeu est d’aider les familles à regarder avec lucidité mais avec espérance ce qui fait nos familles et notre monde d’aujourd’hui, et d’essayer de déceler comment Dieu est déjà à l’œuvre. L’idée est aussi  que ce mouvement ne s’arrête pas pour les familles au périmètre du festival et que nous proposions des outils pour continuer à la maison. Les trois journées centrales auront pour thème  « oser l’espérance dans nos familles », « oser l’Espérance pour le monde » et « oser nous engager avec espérance ».

Oser l’espérance pour notre monde suppose de d’abord regarder de façon assez frontale les grands défis auxquels nous sommes confrontés et voir quelle place les familles peuvent y tenir. Je pense bien sûr à la crise écologique,  à la paix, à la guerre, mais aussi de questions émergentes qui vont modifier de façon profonde et nos vies de famille et le monde. Les défis de l’intelligence artificielle, de l’homme augmenté par exemple. L’anthropologie chrétienne a sans doute des choses à apporter et ce peut-être l’occasion d’une parole forte sur le sens de la famille. La dernière journée « Oser nous engager avec Espérance » invitera les familles à activement jouer un rôle dans ce mouvement d’éspérance.

Et en effet, l’idée c’est de donner à la fois une impulsion joyeuse au moment du festival mais aussi des outils et des pistes pour que les familles prolongent à la maison.

Que va-t-il se passer ? Quels inattendus aimerait-on découvrir ?

Le festival s’articulera autour de temps par groupes d’âge le matin, des temps en famille plutôt l’après-midi et des temps tous ensemble qui rythmeront la journée. Nous proposerons des passage bien balisés mais aussi la possibilité de choisir sur un mode « festival » où l’on va venir butiner en fonction de notre goût et de ce qui fait du bien à notre famille. C’est un défi pour nous de tenir des tensions faire à la fois riche et profond et avec des contenus et en même temps qui laisse place à l’inattendu justement, à la liberté de chaque famille d’investir plutôt tel ou tel sujet.

Nous aimerions pour ce festival tenir des tensions que nous espérons fécondes, par exemple entre profondeur et légèreté, grand rassemblement et soin de chaque famille, sobriété et  confort nécessaire à des familles avec des petits notamment, mais aussi propositions ambitieuses, travaillées et en même temps qui laisse de la place à la liberté et au surgissement de l’inattendu. Un vrai défi !

Quels inattendus aimerait-on découvrir ? Celui sans doute qui surgira des familles participantes elles-mêmes qui seront sollicitées pour partager leur propre vision de l’Espérance, leurs propres expériences familiales. C’est aussi par ce partage d’expérience au plus près de ce que chacun vit qu’on espère que les familles s’enrichissent mutuellement et que ce ne sera pas seulement un festival avec du contenu descendant.

Les enfants et les ados sont-ils accueillis à tout âge ?

Oui, encore un défi ! A la fois un soin des tout petits, et de belles propositions pour les enfants, mais le MEJ a à cœur de proposer aussi aux grands enfants et aux ados des parcours qui leur sont propres avec beaucoup de temps entre jeunes et en vie de groupe dans la pédagogie et la spiritualité du MEJ. Les jeunes de 10 à 17 ans sont d’ailleurs invités à dormir sous tente avec leurs animateur ! Ce festival s’adresse à toutes les familles et il sera construit de telle façon que chaque famille quel que soit sa configuration puisse y trouver son compte. Les familles elles, dormiront « en dur » dans des chambres, avec leurs enfants de moins de dix ans.

Et toutes les familles, dans leur plus grande diversité sont les bienvenues !

Organiser le festival dans un éco-centre, un souhait d’éveiller à la protection de la Maison commune ou de pérenniser le lien à la Terre ?

Oui bien entendu, un des grands sujets sur lesquels nous travaillons et qui est d’ailleurs une préférence apostolique de la compagnie de Jésus, c’est entendre l’appel de Laudato si’ et travailler avec d’autres à la sauvegarde de la maison commune et faire -en ce qui concerne les familles – de nos vies familiales un lieu de conversion écologique,. Ce n’est évidemment pas tout à fait un hasard que le festival ait lieu dans l’éco-centre du Chatelard avec encore une fois l’idée de permettre aux familles de réfléchir sur des grands enjeux de la Terre et de la société, en essayant de les rendre acteurs, ne pas dissocier ces enjeux du rôle que peut avoir la famille dans ces enjeux.

Et bien sûr, sur place d’incarner ce  mouvement et pas seulement parler  ! Cela va se traduire par des choses assez pratiques, en particulier la nourriture l’éco-centre du Chatelard étant d’ailleurs dans une démarche de renouvellement de sa restauration. L’objectif est donc de concilier une certaine forme de sobriété mais aussi le confort nécessaire à des familles notamment avec des tout jeunes enfants.

Avez-vous d’ores et déjà d’autres projets de collaboration avec le Mouvement Eucharistique des Jeunes (MEJ) ?

Nous avons déjà eu l’occasion de travailler avec le MEJ sur  une proposition de  retraite numérique lors du dernier Carême mais ce festival c’est notre grand projet de collaboration avec le MEJ. Leur pédagogie, leur style, leur savoir faire avec les jeunes a rendu possible ce que nous n’aurions pas su faire à cette échelle. Pour eux cela suppose plusieurs ajustements : en plus des tranches d’âge dont ils ont l’habitude, il faudra s’ouvrir à des plus petits, mais aussi passer des camps MEJ traditionnels à ce qui est d’abord un festival à vivre en famille. C’est un défi qu’ils relèvent avec enthousiasme et joie ! Et c’est une occasion de faire connaître plus largement le MEJ à des familles qui ne le connaissent pas et pourquoi pas de proposer aux familles à l’année ?

Quel serait votre rêve le plus fou comme fruit de ce festival ?

Que les familles repartent remplies d’Espérance, une Espérance lucide, pas un fol espoir que le monde s’arrange tout seul ou, pire encore que « tout est fichu ». Qu’elles partent avec la conscience d’une Espérance qui serait celle qui ouvre sans cesse des passages, qui renouvelle à la fois dans leurs familles et pour le monde des liens fragiles et abimés et d’une certaine façon qui garde allumé le feu qui ne s’éteint jamais. Et qu’elles aient envie de s’engager pour cela ! Alors, en famille, envie d’être les artisans d’un monde porteur d’espérance ? Quels que soient le visage et l’histoire de votre famille, soyez les bienvenus. C’est le moment de vous inscrire !

> Information et inscription

>Contact : festival.familles@jesuites.com

Propos recueillis par Pauline Nardese