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Eco Summer Camp : une expérience puissante (écologique, inter-générationnelle, interculturelle)

J’ai participé à l’Eco Summer Camp organisé par un jésuite pour commencer à trouver ensemble des réponses à la crise écologique. Les organisateurs avaient souhaité faire se rencontrer les générations en intégrant une dizaine de participants plus âgés au groupe de 18-35 ans. Je suis reconnaissante d’avoir vécu cette semaine qui continue de me porter.

Du 20 au 27 août 2023, plus de 50 personnes – pour la plupart âgées de 20 à 35 ans – se sont réunies à l’Eco Camp d’été (Eco Summer Camp) à l’Institut Lassalle en Suisse (organisé par Valerio Ciriello sj).  En tant que participante plus âgée, je suis reconnaissante d’avoir eu la chance d’y être. Ce fut une semaine inspirante pour moi : voir le désir de ces jeunes participants qui s’engagent à donner une réponse pleine d’espoir à la crise écologique. Plus que jamais, j’ai vu à quel point il est urgent d’avoir une nouvelle vision de notre relation avec la nature, mais aussi de faire en sorte que ce désir soit partagé par d’autres. J’ai appris des jeunes participants que pour eux la question centrale n’est plus de savoir si une crise écologique et un besoin de transition sont en jeu mais plutôt de savoir comment s’y préparer. Ensemble, nous avons pris connaissance de la situation actuelle et des scénarios futurs, qui ne sont pas toujours optimistes.

Nous avons écouté des experts en la matière, comme Gaël Giraud sj, Christian Felber (professeur autrichien et activiste) et Pedro Walpole sj et nous avons appris à changer de perspective et à réfléchir à comment faire autrement.
Par exemple :

– travailler en étroite collaboration avec les populations (autochtones) qui sont encore étroitement liées à la nature

– adapter notre consommation à ce que la terre peut nous donner

– éviter la surconsommation.

Il s’agit alors de trouver comment remettre le concept de bien commun au centre de notre économie et de nos systèmes juridiques. L’objectif serait alors, au lieu de faire du profit, de permettre le partage des ressources naturelles entre nous tous, y compris avec la nature elle-même.

Il y avait aussi des petits ateliers comme celui auquel j’ai participé intitulé « marcher dans la forêt » par le forestier Kari Müller et qui a été pour moi l’un des points forts de l’Eco Summer Camp. Il nous a expliqué et montré l’importance d’avoir une forêt composée d’une grande diversité d’arbres (grands, moyens et petits) et d’avoir une écoute attentive des changements et du renouvellement qui se produisent dans la forêt, afin de soutenir les forestiers dans leur effort de préserver les processus naturels.

Outre les conférences et les ateliers qui ont permis de transmettre des savoir-faire, nous avons également appris qu’avant de penser à des initiatives plus respectueuses de l’environnement ou écocentriques, il est important de commencer à renouer notre lien avec la nature en contemplant simplement sa beauté et de prendre conscience de ce que nous sommes sur le point de perdre. Pour partager ouvertement cette expérience, y compris notre culpabilité, notre honte et notre chagrin, nous avons été guidés par des sessions collectives fondées sur le travail de Joanna Macy, « le travail qui reconnecte, qui ramène à la vie ». Cette série d’exercices a une dynamique similaire à celle des Exercices spirituels (de la connexion profonde à l’action en passant par le deuil et la réconciliation). Contrairement à la contemplation dans les Exercices spirituels, ces exercices – qui ne sont pas nécessairement des méditations chrétiennes – sont principalement pratiqués en groupe. Nous étions donc dans le même bateau.

Quatre mois et demi plus tard, je relis cette semaine qui a vraiment donné une réponse à ma quête en matière de conversion écologique. Bien sûr, le chemin est encore long mais j’ai pu prendre de petits engagements, comme beaucoup d’entre nous. Pendant une semaine, nous avons tissé des liens et nous nous sommes inspirés les uns les autres pour faire ces premiers pas. Je suis toujours en contact avec les personnes rencontrées pendant la semaine et grâce à plusieurs initiatives prises sur mon chemin, j’ai une petite idée de la fécondité que cette semaine pourra avoir dans le futur.

Marielle, déléguée CVX des Pays-Bas et représentante de l’Europe aux côtés d’Hugues dans le Groupe de travail écologie pour la CVX Monde

 

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