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Le 23 septembre dernier, dans son homélie au stade vélodrome de Marseille le pape François nous invitait à reconnaître les mouvements spirituels qui nous traversent, à « discerner si nous avons (…) confiance dans le Seigneur » en reconnaissant en nous le « tressaillement intérieur », le « tressaillement de la foi ». Ce « tressaillement » qui nait de la rencontre, de toute rencontre. Qui « est le contraire d’un cœur plat, froid, installé dans la vie tranquille, qui se blinde dans l’indifférence et devient imperméable, qui s’endurcit, insensible à toute chose et à tout le monde, même au tragique rejet de la vie humaine qui est aujourd’hui refusée à nombre de personnes qui émigrent… »
Avec amitié, il nous disait combien notre vie, la vie de l’Église, la France, l’Europe « avons besoin de retrouver passion et enthousiasme, de redécouvrir le goût de l’engagement pour la fraternité, d’oser encore le risque de l’amour dans les familles et envers les plus faibles, et de retrouver dans l’Évangile une grâce qui transforme et rend belle la vie. »
Le matin même, dans son discours au palais du Pharo, François voyait la Mer Méditerranée comme une extension de la Mer de Galilée où avait vécu Jésus, un « miroir du monde », un nouveau « lieu de la proclamation universelle des Béatitudes, au nom d’un Dieu Père de tous. » Jésus, rappelait-il, « commença par donner de l’espérance aux pauvres, en les proclamant bienheureux : il écouta leurs besoins, il soigna leurs blessures, il leur annonça avant tout la bonne nouvelle du Royaume. »
Notre Communauté de Vie Chrétienne peut laisser résonner les paroles du pape et s’en inspirer, attentive aux tressaillements : cette vie en nous, plus que nous. A sa manière, dans les lieux de vie de chacun d’entre nous, elle est cette Galilée et cette Méditerranée où s’entendent les appels, où se vivent les rencontres.
Confirmons-le et laissons-nous gagner par la passion et l’enthousiasme. Cet été, l’Assemblée mondiale d’Amiens avait pour but d’ouvrir des chemins pour l’espérance et cherchait à se laisser bouger par l’Esprit. A l’Ascension prochaine, l’Assemblée de Communauté* pourra s’inspirer de la façon qu’a François de prendre la parole, profonde et claire, et nous placer dans cet élan.
L’espérance passe par chacun de nous dans la Communauté. Cultivons-la en consentant à nous laisser « visiter», c’est-à-dire pour reprendre les mots du pape à « être des chrétiens qui rencontrent Dieu par la prière et nos frères par l’amour, des chrétiens qui tressaillent, vibrent, accueillent le feu de l’Esprit pour (nous) laisser brûler par les questions d’aujourd’hui, par les défis de la Méditerranée, par le cri des pauvres, par les “saintes utopies de fraternité et de paix qui attendent d’être réalisées. »
Risquons-nous à demander au Christ, pour nous, pour la Communauté, pour l’Eglise, la grâce de mieux vibrer à l’unisson de l’Esprit afin d’être davantage à notre place au diapason de Dieu et de l’humanité qu’il suscite.
Hervé Le Houérou sj et Cyrille de Billy
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* du jeudi 9 mai au dimanche 12 mai 2024 au centre spirituel du Hautmont