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Espace membres

Jean-Yves, Michel, Pascale, en chemin pour 5 ans avec comme guide Ignace

A l’Ascension, une petite centaine de délégués ont élu à l’Assemblée de Communauté trois membres – parmi onze candidats – pour faire partie de l’équipe service de la Communauté nationale 2022-2027 :

∷ Pascale Zerlauth, de la Communauté d’Alsace, en tant que responsable nationale

∷ Jean-Yves Blanc, de la Communauté d’Alpes Dauphiné Grenoble,

∷ Michel Moutel, de la Communauté Bretagne Occidentale

➡️ Voir la présentation de ces compagnons au service depuis le 1er septembre 2022.

Merci à eux pour ce bel et généreux engagement au service de la Communauté. Pour compléter les charismes des personnes élues, ils peuvent coopter jusqu’à deux personnes, avec même fin de mandat (§27 des Normes Particulières).
Nous vous proposons d’apprendre à les connaître par cet entretien croisé.

 

Lors de l’Assemblée de Communauté 2022 qu’est-ce qui vous a le plus particulièrement touché ?

Jean-Yves Blanc : Il y a bien sûr l’élection de l’équipe service de la Communauté nationale qui était un moment important surtout que tous les trois, nous étions bien concernés. Mais au-delà de cela, ce qui m’a également touché c’est que cette assemblée était l’aboutissement de trois ans de travail sur la gouvernance. J’ai fait partie du groupe qui depuis l’Assemblée de Communauté de 2019 avait travaillé sur la gouvernance de la Communauté pour proposer des modifications aux Normes Particulières. C’était donc un moment fort de faire « accoucher » ce nouveau texte dans l’Assemblée de Communauté de cette année.

Michel Moutel : Dans cette Assemblée de Communauté, j’étais arrivé en tant que candidat à un mandat en équipe nationale tout neuf puisque c’était ma première Assemblée de Communauté. Donc j’étais assez paisible, indifférent, avec l’idée que ce qui sortirait de cette assemblée serait bon. J’ai été touché par trois choses :  la vitalité d’abord de notre communauté à travers les échanges, les partages entre délégués avec un grand respect des différences, c’est un signe de vie important. J’ai été touché par la grande joie qui traversait ces quatre journées. On a abordé des questions très sérieuses, sur la gouvernance, sur la manière d’être en CVX, etc. Les échanges ont été très profonds, très sérieux mais la joie était palpable aussi, la joie des cœurs, sur les visages, au moment des pauses, dans les célébrations, dans les chants et même dans les échanges. J’ai ressenti que cette assemblée était celle d’une communauté vivante, joyeuse. Enfin j’ai été touché par le climat de bienveillance. Cela s’adressait particulièrement à nous les onze candidats – nous avons quand même été assez chouchoutés au fil des journées, surtout le samedi (veille de l’élection, ndlr) – mais d’une manière générale entre les compagnons, même s’il y a pu avoir des échanges quelque peu rugueux, j’ai trouvé que nous étions dans un climat de grande écoute et de bienveillance.

Pascale Zerlauth : Hormis la partie qui concerne l’élection, je pense que c’est la diversité de la Communauté qui m’a touchée. J’ai bien entendu nos compagnes réunionnaises qui pointaient l’homogénéité de la CVX France. Par contre personnellement, à travers les vidéos, les conversations, j’ai ressenti à la fois de la richesse, de la diversité et de l’unité et j’ai trouvé cela très beau. Ensuite, j’ai apprécié l’humour aussi bien dans les dessins, que dans les interventions des clowns, dans les saynètes lors de la remontée des petits groupes. Humour perceptible également lors des relectures ou des paroles d’accompagnement du matin, qui s’accompagnaient souvent d’un trait d’esprit. Donc malgré les thèmes abordés qui étaient parfois sérieux nous, collectivement, étions capable de tourner en dérision nos travers, comme la difficulté d’entrer en CVX. Je trouve que cela est sain et nous permet de relativiser beaucoup de choses.

JYB : Je partage ce que disent mes collègues, je trouve qu’effectivement la joie a un peu dominé dans cette Assemblée. J’ai participé à plusieurs Assemblées de Communauté et les deux dernières, dont celle-ci en particulier, étaient vraiment marquées par la joie.

 

Comment les œuvres (les centres spirituels : Saint-Hugues à Biviers, le Hautmont, les Éditions Vie Chrétienne, la Fondation Amar y Servir) ont-elles accompagné votre chemin en CVX ?

PZ : La première œuvre dont je vais parler c’est le centre spirituel de Saint-Hugues, là où j’ai fait ma première retraite de 8 jours selon les Exercices. Cette retraite a été un moment très spécial, véritablement fondateur. En grande partie, je pense que si je suis en ESCN aujourd’hui, c’est à cause ou plutôt grâce à cette retraite. Lorsque je suis arrivée le soir, au centre spirituel, dans le couloir un livre était ouvert, avec une photo de drapeaux à prière bouddhistes qui flottaient au vent dans un paysage himalayen. J’ai reçu cela comme un signe d’ouverture. Le lieu et l’accompagnateur ont fait que ce temps m’a ouvert à un plus de liberté intérieure et cela a été très bon pour moi. Ensuite un petit mot sur les Éditions : j’apprécie de pouvoir feuilleter les livres lors des week-ends régionaux. Les avoir en mains, lire le résumé les font de temps en temps rejoindre ma bibliothèque. Leur manière de présenter la spiritualité ignatienne appliquée au quotidien et au monde d’aujourd’hui est précieuse dans mon cheminement spirituel.

MM: Moi aussi, j’aime beaucoup le centre spirituel de Saint-Hugues, parce que c’est celui où j’ai fait plusieurs retraites qui m’ont aidé à grandir dans ma vie spirituelle. J’ai aussi goûté à Saint-Hugues d’être au service cette année dans une semaine Amar y Servir, au service des retraitants dans l’équipe de bénévoles qui accompagnent l’équipe du centre. C’était une autre manière de découvrir Saint-Hugues et j’ai trouvé cela très beau, très intéressant. Du Hautmont dont je faisais la découverte lors de l’Assemblée de Communauté, je retiens le très bon accueil des personnes salariées ou bénévoles, le grand parc arboré, la belle chapelle. Je n’oublie pas d’autres centres spirituels comme Penboc’h dans lesquels beaucoup de compagnons CVX sont animateurs et œuvrent aussi au fonctionnement de ces centres. Ces temps d’arrêt m’ont permis de me recentrer sur le Christ qui nous accompagne sur nos chemins de vie. Je ressens que c’est à chaque fois un très grand bonheur de vivre ces moments et je rends grâce de pouvoir en bénéficier dans les centres spirituels. Je voulais ajouter que comme tout compagnon CVX, je me nourris au fil des mois des articles divers et variés qui sont publiés dans la Revue Vie Chrétienne et j’aime bien aussi découvrir certains livres ou en relire d’autres qui eux aussi permettent d’avancer et de grandir dans ma vie spirituelle et dans la découverte de la spiritualité ignatienne. J’ai beaucoup à apprendre sur la Fondation Amar y Servir.

JYB : Je suis à Grenoble, j’ai connu Saint-Hugues avant qu’il soit repris par la Communauté de Vie Chrétienne. J’ai suivi tout ce passage de la Compagnie de Jésus à Vie Chrétienne et puis ce qui est arrivé après : le développement du centre, etc. Pour moi, c’est un lieu important, je me suis beaucoup investi au centre. C’est là où j’ai été formé à l’accompagnement, c’est là où j’accompagne des retraites et où je suis moi-même en formation continue et supervisé, donc évidement Saint-Hugues a une place très particulière pour moi. Le Hautmont est également un centre que j’aime bien même si ma priorité est à Saint-Hugues. Le Hautmont, est aussi un lieu de formation, c’est là où j’ai été formé à l’accompagnement de communauté locale et puis j’y ai participé à plusieurs réunions dans mon parcours Vie Chrétienne et j’y ai vécu de belles rencontres, de belles expériences. Il se vit dans ces deux centres de belles choses tant au niveau de l’accompagnement de retraites, que de la formation, et qu’en matière d’écologie.

Je lis aussi, depuis que je suis à Vie Chrétienne, la Revue et les suppléments à l’époque puis maintenant les Éditions. J’ai plaisir à découvrir des ouvrages de la spiritualité ignatienne parce qu’il y a quand même peu de maisons d’éditions dans lesquelles on peut trouver le trésor de la spiritualité ignatienne. J’apprécie également les témoignages, j’ai en particulier en mémoire le livre sur Óscar Romero qui pour moi a été vraiment important. Découvrir cet homme et voir ce qu’il a vécu et le témoignage de sa vie donnée m’a marqué.

Je ne m’arrête pas là car j’ai aussi eu la chance de faire partie du lancement de la Fondation Amar y Servir, j’ai été dans le conseil pendant trois ans. C’était très riche de vivre ce démarrage, il y avait tout à inventer. C’était une belle expérience d’équipe en Communauté.
Enfin, je suis très touché par d’autres œuvres dont on parle beaucoup moins souvent. Ce sont des œuvres en partenariat avec d’autres au niveau de l’aide aux étudiants en difficulté que ce soit à Saint-Denis, à Lyon, à Grenoble, à Marseille et peut-être ailleurs. En tout cas, je suis cela, même si je ne participe pas directement mais je m’intéresse beaucoup à ce qui se passe vis-à-vis de ces personnes dont beaucoup sont étudiants étrangers de pays souvent non-francophones, c’est aussi une porte ouverte sur d’autres réalités que celles que l’on peut vivre en France.

 

Aujourd’hui quel est votre désir pour la Communauté ?

MM : Je me disais, d’abord dans notre mandat et dans notre service mais c’est aussi valable pour tous les compagnons de la Communauté, avoir le désir de ne jamais oublier que le Christ nous précède, qu’Il est devant nous et que nous, nous mettons à sa suite pour un monde meilleur, ça me semble primordial. Après, j’ai envie d’une communauté qui reste largement ouverte, qui travaille sa manière d’accueillir pour « un toujours plus », qui sache prendre soin de chacun des compagnons et qui permettent à chacun d’entre eux d’avancer dans son appropriation de la spiritualité ignatienne et en particulier des Exercices Spirituels.

PZ : J’ai un rêve, j’aimerais ouvrir la Communauté aux chercheurs de sens. Je suis persuadée que la spiritualité ignatienne a beaucoup à apporter au monde d’aujourd’hui, un monde désorienté où tout va trop vite. Pour cela, il me parait souhaitable que nous continuions à nous former, à lire ou à relire nos textes comme par exemple « Un langage de sagesse pour les frontières » d’Adolfo Nicolás (Assemblée du Liban). J’aimerais que nous approfondissions notre spiritualité, pour aller vers les autres, aller vers ceux qui cherchent. Et puis, j’ai le désir que la pratique du DESE soit de plus en plus vécu dans les communautés locales et que nous prenions tous ensemble conscience de ce que signifie Envoyer/être Envoyé. L’envoi se célèbre, il engage la compagne, le compagnon qui en fait la demande mais également toute la communauté locale.  L’envoi est quelque chose de fort et de beau à vivre ; il  fait grandir toutes les communautés locales et par là-même la CVX dans son entier.

JYB : Je souhaite vraiment que chaque compagnon, que chaque compagne puisse approfondir les Principes généraux et en particulier, puisse faire un pas de plus dans la pratique des Exercices Spirituels, qui pour moi sont vraiment le lieu où je peux trouver le chemin sur lequel le Christ m’attend afin d’aller à Sa suite, de L’aimer et de Le servir. Et puis je dirai quelque chose d’un peu plus conjoncturel : CVX, c’est une Communauté mondiale et nous avons la chance d’avoir l’Assemblée mondiale en 2023 en France, cela pourrait être l’occasion que chacune, chacun puisse davantage prendre conscience de la dimension mondiale de la Communauté.

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