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4ème fiche : VERS UNE ÉCOLOGIE INTÉGRALE

Dans la fiche 3, nous avons abordé la conversion écologique et le souci de préserver notre « maison commune ». Dans Laudato si’, le pape François va plus loin en incluant l’homme comme partie intégrante de la nature, en rappelant que « tout est lié ».

L’écologie intégrale associe de façon indissociable l’environnement aux questions sociales et migratoires.  « Répondre à la clameur de la terre et à la clameur des pauvres ».

 

Téléchargez la fiche (format pdf)

Comme pour les fiches précédentes, il ne s’agit pas pour vous de traiter tous les points, mais de faire un choix parmi les différentes propositions.

 

TEXTES PROPOSES POUR LA PRIERE, AU CHOIX

Les Béatitudes                       Mt 5, 3-11

Le lavement des pieds           Jn 13, 1-16

Le Bon Samaritain                 Lc 10, 29-37

Psaume 8

 

CHANTS

Qu’exulte tout l’univers

Que ma bouche chante ta louange de Glorious

Que tes œuvres sont belles

Proposition musicale : écouter un passage de         La Création de Haydn

 

 

PISTES POUR LE PARTAGE

Les 5 composantes de l’écologie intégrale sont détaillées dans le chapitre 4 de Laudato si’ (vous en trouverez un « digest » en annexe, pages 5 à 7) :

  • L’écologie environnementale, économique et sociale (§ 138 -142)
  • L’écologie culturelle (§ 143-146)
  • L’écologie de la vie quotidienne (§147 -155)
  • Le principe du bien commun (§156 -158)
  • La justice entre générations (§159 -162)

 

 

Diverses pistes pour un premier tour :

  1. Je m’arrête sur ces 5 composantes de l’écologie intégrale : pour chacune je cherche si elle a un lien avec ma réalité personnelle, ma vie quotidienne, ma vocation de chrétien, mes engagements.
    Je note les motions que suscitent ces 5 points. Est-ce que j’envisage une manière de progresser dans mes responsabilités envers la création ?

 

  1. François parle de travailler avec et non seulement pour les pauvres ; il nous dit que Dieu nous parle et nous enseigne depuis les périphéries, depuis ces lieux de pauvreté. Méditons avec Saint Vincent de Paul : « Ce n’est que pour ton amour et ton amour seulement que les pauvres te pardonneront le pain que tu leur donneras »Par rapport à une expérience de pauvreté (matérielle, psychique, physique ou/et spirituelle), je situe et décris mes émotions, voire mes réactions « épidermiques ».
    Par exemple :
  • Suis-je à la bonne distance, ni trop près, ni trop distant ?
  • Qu’est-ce que je regarde en premier chez quelqu’un ? Vêtement, mains, visage, yeux ? Qu’est ce qui m’attire ou risque de me rebuter ?
  • Comment cette rencontre avec la pauvreté m’interpelle ?

 

  1. Où se situent mes résistances, mes contradictions éventuelles ? Quels mouvements intérieurs m’habitent ? Ai-je du goût à parler de cela ? Est-ce que je vois des signes du travail du Seigneur à l’œuvre ?

 

  1. Il ne s’agit pas seulement de la relation avec les pauvres, mais avec tous ceux qui sont différents de moi. Comment je vis la différence dans les opinions, les engagements ?
    Quel pas de plus suis-je prêt à faire pour aller vers les autres, en me dépouillant ? Est-ce que cela change ma relation au Seigneur ?

 

Parmi ces quatre points, je peux en choisir un en particulier.

 

RESSOURCES POSSIBLES POUR PREPARER VOS RENCONTRES ET AIDER A LA REFLEXION

 

« Tout est lié ». L’homme est au centre des 4 dimensions de l’écologie intégrale :

Voici le tétraèdre trouvé sur le site : Ecologie intégrale

(on y trouve aussi la vidéo « Que faut-il retenir de Laudato si’ » qui nous rappelle que le cri de la terre et celui des pauvres se rejoignent)

 

Ecouter ce podcast de 10 minutes Fabien Revol émission RCF octobre 2019

Comment ma relation à Dieu est-elle en lien avec ma relation à moi-même, aux autres, à la nature ?

Comment cette phrase : « participer de manière responsable à l’action créatrice de Dieu dans le monde » (Laudato si’ §131) m’interroge et me déplace.

Autres ressources que je peux utiliser pour m’informer, réfléchir, discuter :

 

Qu’est-ce que cela m’inspire ?

 

ACTION CONCRETE

 

Chaque Communauté Locale est invitée à trouver une action modeste et réalisable en direction des pauvres, à mener en équipe.

 

LE 4E VERBE DE MONTEE VERS LE RASSEMBLEMENT 

Fructifier

Nous grandissons enseignés par ces pauvres, ces périphéries où François nous appelle à aller avec confiance. Conversion radicale où nous devons désapprendre : il n’est plus question de faire fructifier, mais simplement de fructifier, de recevoir fruits et amour : apprendre à recevoir pour pouvoir donner.

Après les 3 verbes de Buenos Aires : Partager, approfondir, sortir, le Rassemblement Ignace 2021 à Marseille cherchera à nous faire goûter l’articulation très forte entre les Exercices spirituels et l’écologie autour de cinq verbes : prendre l’initiative, s’impliquer, accompagner, fructifier, fêter.

Cinq verbes à vivre chaque jour durant le Rassemblement, qui donneront le rythme, pour planter des graines, donner envie de sortir, d’aller au large avec Ignace. On vous en dira plus la prochaine fois !

 

 

ANNEXE

« Digest » du chapitre 4 de Laudato si’        Une écologie intégrale

 

137      Comme tout est intimement lié, je propose de voir les diverses composantes d’une écologie intégrale qui a des dimensions humaines et sociales

1)        L’écologie environnementale, économique et sociale

138      L’écologie étudie les relations entre les organismes vivants et l’environnement. Comme les différentes composantes de la planète, physiques, chimiques et biologiques sont reliées entre elles, les espèces vivantes constituent un réseau que nous ne connaissons pas encore suffisamment.

139      « L’environnement » désigne une relation entre la nature et la société qui l’habite. Nous ne sommes pas séparés de la nature, nous y sommes inclus. Il n’est plus possible de répondre à une partie du problème, nous devons chercher des solutions intégrales en prenant en compte les interactions des systèmes naturels et les systèmes sociaux. Il y a une crise socio-environnementale.

140      Nous devons donner aux chercheurs un rôle plus important en vue de mieux cerner « les écosystèmes ». L’ensemble des organismes dans un espace déterminé est une créature de Dieu. Nous ne connaissons pas assez l’utilité des écosystèmes : capture du dioxyde de carbone, purification de l’eau, contrôle des maladies et des épidémies, formation du sol, décomposition des déchets… En parlant d’ « utilisation durable » nous devons  inclure la possibilité de régénération de chaque écosystème.

141      La croissance économique tend à utiliser l’automatisme et la réduction des coûts. Une écologie économique est nécessaire pour la protection de l’environnement en y incluant l’humanisme pour un objectif plus intégral et plus intégrant. Nous devons analyser les contextes humains, familiaux, de travail, urbains, et même la relation de chaque personne avec elle-même qui entraine son rapport aux autres et avec l’environnement. Il s’avère que « le tout est supérieur à la partie ».

142      L’état des institutions est aussi important pour l’environnement et la qualité de vie humaine. L’écologie sociale est institutionnelle et atteint toutes les dimensions : la famille, la communauté locale, la nation et la vie internationale. A tous ces niveaux, nous constatons des conduites éloignées des lois et induisent des souffrances des populations. Pouvons-nous espérer que la législation et les normes relatives à l’environnement soient réellement efficaces ? Voir les conséquences de la consommation de narcotiques dans les pays opulents sur les régions appauvries.

 

2)        L’écologie culturelle

143      Le patrimoine historique, artistique et culturel est également menacé. Il faut prendre en compte ces aspects et maintenir l’identité originale d’un lieu. C’est la culture au sens large qui doit être prise en compte pour repenser la relation de l’être humain avec l’environnement.

144      La consommation tend à homogénéiser les cultures et des règlementations uniformes et négligeant l’intervention active des citoyens. La préservation du monde doit être flexible et dynamique. Il faut agir à partir de la propre culture des acteurs sociaux locaux. La qualité de vie doit se concevoir pour chaque groupe humain.

145      L’exploitation et la dégradation de l’environnement peuvent épuiser aussi les capacités sociales. « La disparition d’une culture peut être aussi grave ou plus grave que la disparition d’une espèce animale ou végétale »

146      Il faut accorder une attention spéciale aux communautés aborigènes et à leurs traditions. Leurs terres sont un don de Dieu et les ancêtres qui y reposent un espace sacré. Dans certains endroits elles sont chassées pour des projets d’extraction ou des projets agricoles dégradant la nature et la culture.

 

3)        L’écologie de la vie quotidienne

147      Pour un authentique développement il faut une qualité de vie d’où l’analyse de l’espace de vie. De même nous utilisons l’environnement pour exprimer notre identité. Nous nous efforçons de nous adapter au milieu et nous nous tournons vers l’excès de stimulations pour construire artificiellement une identité intégrée et heureuse.

148      La créativité et la générosité de personnes ou de groupes peuvent transcender les limites de l’environnement en apprenant à orienter leur vie au milieu du désordre et de la précarité. La vie sociale peut répandre une lumière sur un environnement défavorable. La surpopulation dans des espaces peut être contrebalancée par des relations humaines conviviales. Un endroit peut cesser d’être un enfer et devient le cadre d’une vie digne.

149      L’extrême pénurie dans certains milieux facilite des comportements inhumains et l’apparition d’organisations criminelles. Dans des quartiers très pauvres, la sensation de déracinement favorise les conduites antisociales et la violence. Mais j’insiste l’amour est plus fort. Beaucoup de personnes tissent des liens et transforment l’entassement en expérience communautaire qui suscite la créativité (expérience des favelas).

150      Etant donné la corrélation entre l’espace et la conduite humaine, il ne suffit pas d’édifier des quartiers avec la recherche de beauté mais il est encore plus précieux de voir la qualité de vie des personnes, leur adaptation à l’environnement, la rencontre et l’aide mutuelle d’où voir les perspectives des citoyens.

151      Importance de soigner les lieux publics, le cadre visuel et les signalisations urbaines qui permet de nous aider à vivre en nous faisant réaliser que nous sommes en un tout comme un cadre cohérent non étranger. Nous vivons avec d’autres.

152      Le manque de logements est grave non seulement pour les pauvres car il est parfois difficile d’accéder à son propre logement. Pour la dignité des personnes, c’est une question centrale de l’écologie humaine. Si des transferts de logements insalubres sont nécessaires, il faut au préalable informer correctement les populations concernées et les impliquer. « Qu’elles sont belles les villes … qui favorisent la reconnaissance de l’autre » (Joie de l’Evangile n°210).

153      La qualité de vie est liée aux transports. Des voitures nombreuses et à moitié vides, pollution élevée, lieux de stationnement nuisant la qualité des villes. Nécessité de développer les transports publics mais en améliorant les désagréments dans beaucoup de villes : entassement, faible fréquence et insécurité.

154      Même si nous reconnaissons la vie chaotique de certaines personnes en ville, il ne faut pas oublier l’état d’abandon et d’oubli dont certains vivent en zone rurale où les services essentiels n’arrivent pas et peu d’évolution vers une vie plus digne.

155      L’écologie humaine implique « une acceptation de son propre corps comme don de Dieu pour accueillir et accepter le monde entier comme don du Père et maison commune ». La valorisation de son propre corps dans sa féminité ou dans sa masculinité est nécessaire pour se reconnaitre soi-même dans la rencontre avec celui qui est différent.

 

4)        Le principe du bien commun

156      L’écologie humaine est inséparable de la notion de bien commun.

157      Le bien commun est possible si la personne humaine est respectée. Il exige le bien-être social et le développement des groupes intermédiaires selon le principe de subsidiarité. La famille est la cellule de base de la société. Toute la société et spécialement l’Etat à l’obligation de défendre et promouvoir le bien commun.

158      Dans les conditions actuelles, avec beaucoup de marginalisés, le principe du bien commun implique un appel à la solidarité et à une option préférentielle pour les plus pauvres. Cela implique de tirer les conséquences de destination commune des biens de la terre. Il faut considérer avant tout l’immense dignité du pauvre à la lumière des convictions de foi les plus profondes.

 

5)        La justice entre générations

159      Il faut inclure les générations futures. On ne peut plus parler de développement durable sans une solidarité intergénérationnelle. Nous avons reçu un don gratuit que nous communiquons. « La terre que nous recevons appartient aussi à ceux qui viendront ». L’écologie intégrale possède cette vision ample.

160      Quel monde voulons-nous laisser ? Nous parlons de son orientation générale, de son sens de ses valeurs. Cette question doit être prise en compte dans notre réflexion sur l’écologie intégrale.  « Pourquoi venons-nous à cette vie ? Pourquoi travaillons-nous et luttons-nous ? Pourquoi cette terre a-t-elle besoin de nous ? ». Ce qui est en jeu est notre propre dignité. Cela met en crise le sens de notre propre passage sur cette terre.

161      Les prévisions catastrophiques ne doivent plus être méprisées ou ironisées. La planète a dépassé les limites du possible. L’atténuation des effets dépend de nos conduites immédiates surtout si nous pensons aux générations futures.

162      Nous sommes face à une détérioration éthique et culturelle qui accompagne la détérioration écologique. Beaucoup de problèmes sociaux sont liés à la vision égoïste axée sur l’immédiateté, aux crises des liens familiaux et sociaux, aux difficultés de reconnaissance de l’autre. Ne pensons pas seulement aux pauvres de l’avenir, souvenons-nous déjà des pauvres d’aujourd’hui. La solidarité intra générationnelle renouvelée doit être réaffirmée.

 

 

Bénédicte & Vincent Bidart, Alain David, Marie & Thierry Eguireun, Agnès & Christophe Gros, Corine Robet

avril 2021

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