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Relecture en équipe service CVX de la décision de fermer le centre pastoral Saint-Merry

Au sein du diocèse de Paris, le Centre pastoral Saint-Merry incarne depuis près de cinquante ans un lieu de rencontres hors normes, innovant, pour témoigner de l’Évangile, selon la Lettre de mission du Cardinal François Marty (1975). Cette communauté vivait une pastorale « autre » dans la liturgie et dans une gouvernance fondée sur la coresponsabilité prêtres et laïcs, ouverte sur la culture et l’art contemporain ; une pastorale de la rencontre privilégiant l’écoute et l’accueil inconditionnel (immigrés, personnes LGBT, etc.), et la solidarité ancrée dans les réalités du monde.

Depuis ce temps, il y a eu des hauts et des bas, des difficultés et incompréhensions, mais aussi de très belles grâces et œuvres, et une fraternité vivante.

L’archevêque de Paris vient de mettre un terme à cette mission par une lettre du 7 février : « je vous annonce mettre fin à dater du 1 mars 2021 à la mission confiée par le Cardinal Marty en 1975 au centre pastoral Saint-Merry ».  cet arrêt est complété par l’effacement des éléments contenus dans le site internet du centre pastoral.

La brutalité de cette décision, la fermeture de l’Eglise de Paris sur un repli identitaire unique, a provoqué une grande souffrance et une incompréhension des membres de cette communauté, et des personnes qui participent aux célébrations et aux activités de la communauté.

La presse a fait écho de cette crise par de longs articles. Ceux-ci ainsi que de nombreux témoignages sont disponibles sur le nouveau site « saint merry-hors-les-murs ».

Nous nous sommes réunis quelques compagnons CVX de l’ile de France touchés par cette crise, et l’équipe service nationale. Après avoir prié avec Fratelli Tutti : « Jésus Christ n’a jamais invité à fomenter la violence ou l’intolérance. Il condamnait ouvertement l’usage de la force pour s’imposer aux autres… » nous avons partagé nos ressentis et nos essais de comprendre : que s’est-il passé et qu’est-ce que cela me fait.

Nous souhaitons « exprimer notre tristesse que les lieux d’inventivité ferment et que le dialogue ne fonctionne pas. Nous espérons avec le Pape François une Eglise non cléricale où chacun, prêtres et laïcs, puissent mieux trouver leur juste place et donner leur pleine fécondité… » selon Hervé Le Houérou

Et maintenant nous nous posons la question : que pouvons-nous faire, avec le Christ, nous compagnons de Vie Chrétienne pour manifester notre empathie avec tous ceux qui souffrent, pour garder notre confiance à notre Eglise, pour apporter nos trésors ignatiens : notre liberté, notre diversité, notre écoute et notre accueil de toute personne en recherche de Dieu, notre discernement sur les événements.

Comment apporter une fécondité à ces souffrances en temps de carême, et célébrer la résurrection à Pâques ? Peut-être dans un 1er temps en s’invitant à partager un temps de prière pour ceux qui restent (ou sont laissés) aux marges de l’Eglise… en présentiel, en visio… en ayant le souci de vivre ce temps en plusieurs lieux ou visio au même moment, au niveau de sa ville, du diocèse, de la CR ?

Catherine Colin de Verdière, ESGR Ile de France

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