Cela fait deux ans et demi que j’ai répondu à l’appel à rejoindre l’équipe service de communauté nationale qui avait été élue au Hautmont à l’épiphanie 2018. Ce chemin se révèle un chemin de joie, d’une manière inattendue.
Avant de décrire cet inattendu, je vis la confirmation de la beauté et la diversité de la Communauté : avec plus de 30 ans en CVX, cela a nourri mon amour de la Communauté au fil des années et n’est pas une surprise.
La joie m’est donnée par et avec les autres :
– Tout d’abord par mes compagnons d’équipe nationale et par la manière dont nous sommes devenus de plus en plus équipe. Alors qu’au début nos réunions comportaient des moments de tension, en particulier pour la régulation de la parole, nous sommes maintenant toujours heureux de travailler ensemble et je ne perçois plus ces tensions. Se rencontrer est une joie, nous connaissons nos points forts et faibles et notre diversité est notre force. Je me réjouis des qualités de chacun, de la créativité qui vient de la co-construction. Les conférences téléphoniques, qui étaient au début difficiles, (au point que j’avais demandé à ma communauté locale de prier pour nous le mardi soir), sont aussi devenues des moments d’échanges paisibles le plus souvent.
-Nos rencontres débutent toujours par un temps de prière et je suis régulièrement nourrie par la proposition de prière de l’un ou par l’intention exprimée par un autre. …
– La joie vient aussi des membres de la Communauté rencontrés : un membre de l’Assemblée de Communauté qui, après un temps d’émotion de ma part, vient me dire combien il a confiance en notre équipe ; une autre compagne qui depuis cette assemblée de mai 2019 envoie très régulièrement à toute l’équipe nationale des petits mots de soutien.
– C’est aussi la joie des passages traversés en lien avec d’autres équipes : une relation de collaboration qui comportait des suspicions et des tensions qui deviennent de plus en plus souples, joyeuses, avec une complicité qui grandit.
La joie m’est aussi donnée dans mon cheminement personnel :
– cet engagement en équipe nationale en plus de mon lourd investissement professionnel, me fait grandir en humilité ; j’ai fait du chemin pour accepter de ne plus lire tous les messages que je reçois, faire confiance à mes compagnons d’équipe nationale sans lire tout ce qu’ils écrivent.
– Ce service est aussi l’occasion de voir l’action de Dieu en moi, de m’appuyer de plus en plus sur lui, de lui faire confiance quand je ne sais pas bien comment nous allons sortir d’une situation ; par exemple pour avancer sur la préparation du rassemblement de Marseille dans le contexte sanitaire incertain.
C’est aussi un chemin de fidélité à l’engagement initial pris, à mes compagnons, à la Communauté, à Dieu: rejoindre la conférence téléphonique les soirs où la journée de travail a été difficile…
Ainsi je reçois la joie, joie de Pâques plutôt que de Noël, joie de traversée plutôt que des commencements…
Christine Beaude