DiscernEnCommun_MB
Mission / Vocation / Nom propre
Pratique du discernement en commun, Michel Bach et une équipe, Editions Fidélité, 2006, p.153-154
Charisme, « Nom de grâce » et « Identité – Vocation – Mission »
Saint François d’Assise est connu comme « Le petit pauvre ».
C’est ce que nous convenons d’appeler son « nom de grâce » ou son « charisme ».
C’est le nom qui exprime son identité, sa vocation, sa mission.
Etre pauvre est son identité.
Etre témoin et signe de la pauvreté est sa mission en ce monde.
Sa vocation, il l’a reçue quand il a donné un baiser au lépreux, quand il a revêtu les vêtements d’un mendiant. Il recevait alors une grâce de conversion.
La dynamique « IDENTITE ➜ VOCATION ➜ MISSION » est interactive [1] :
Bien connaître mon nom de grâce est très important pour le discernement personnel.
Quand je dois prendre une décision, je me demande : « Est-ce en accord avec mon nom de grâce, avec mon charisme, avec ce pour quoi je suis sur
la terre ? ».
Quel est le nom de grâce de Thérèse de Lisieux[2] ?
Quel est le nom de grâce de Charles de Foucault[3] ?
Quel est le nom de grâce du pape François[4] ?
Le nom de grâce de Saint Ignace ? Probablement : « Ad majorem Dei gloriam – Pour une plus grande gloire de Dieu ».
Le nom de grâce est lié à la conversion[5], à une grâce reçue pour devenir davantage soi – même. Saint Ignace a reçu la force de combattre toute sa vie la gloriole qui l’empêchait d’être vraiment et profondément libre.
Quel est le nom de grâce de notre Seigneur Jésus ? Probablement : « Fils ».
Notre nom est lié à la conversion. Mais à la nôtre[6].
« Qui – Quoi – Comment » éclairent « Identité – Vocation – Mission »
______________________________________________________________________
COMMENT répondre ? (Mission) – Moyens
______________________________________________________________________
A QUOI sommes-nous appelés ? (Vocation>) – Fin
______________________________________________________________________
QUI sommes-nous ? (Identité)
______________________________________________________________________
“Identité-vocation-mission” correspond à trois niveaux de questionnement, du plus fondamental au plus concret. Les 3 niveaux sont imbriqués, car on découvre “qui on est” (niveau 1) en prenant les moyens concrets (niveau 3) de répondre à un appel (niveau 2) que l’on a ressenti.
1. Identité = qui suis-je ? C’est le niveau le plus profond, le plus universel, le plus général.
En tant qu’être humain, je suis quelqu’un qui aspire à contribuer à la vie, celle des autres et la mienne, celle de tous, en particulier des plus faibles. C’est la formulation la plus universelle. Cela suppose que le vivre ensemble exige que je me soucie d’autrui mais qu’autrui se soucie aussi de moi.
Cela correspond au précepte évangélique : “faire aux autres ce que j’aimerais qu’ils me fassent”. Les chrétiens (cela précise leur identité), y verront la trace de la Trinité. En effet, ils se savent créés à l’image de Dieu ; or au sein de la Trinité chaque Personne a le souci de l’autre, prend soin de l’autre. C’est en cela que consiste l’Amour. Et Dieu est Amour.
2. Vocation : à quoi suis-je appelé(e) ? = quels sont mes désirs profonds, mes aspirations les plus grandes, mes “rêves les plus fous”. Qu’aimerais-je faire de ma vie aujourd’hui, avoir fait de ma vie le jour de ma mort ? Quelqu’un a dit :
“Jamais tu ne réaliseras les rêves que tu ne t’es pas permis d’avoir”.
On peut avoir la vocation d’éducateur, d’infirmière, de chercheur… (vocare en latin = appeler). C’est quelque chose que l’on ressent en soi : un attrait, une aspiration à contribuer à la vie, de soi et des autres, d’une façon particulière.
Pour le croyant, c’est Dieu qui appelle, qui met dans notre cœur cette aspiration particulière. Pour nous donner quelque chose, Dieu commence par nous le faire désirer.
3. Mission : comment répondre ? = quels moyens concrets utiliser pour répondre à cet appel,
pour incarner mes rêves les plus fous ? Au cours des années les moyens peuvent changer, évoluer, alors que c’est le même rêve qu’on incarne autrement.
Par exemple, mon rêve peut être d’éduquer des jeunes. Le moyen peut être d’enseigner, ou bien d’animer des guides, de faire des vidéos
éducatives sur internet…
Quand on n’y voit pas clair au niveau 3, il est important de se questionner au niveau 2.
Je ne sais plus si je dois faire des vidéos éducatives ou animer des guides. Mais suis-je toujours appelée à éduquer des jeunes ?
Si je ne sais plus ce qu’il en est à ce niveau 2, je reviens au niveau 1 : est-ce que tout en contribuant à la vie (à la joie, au bonheur, au bien-être) des autres, je veille suffisamment à contribuer à la mienne ? Ou bien, est-ce qu’en contribuant à ma vie, je contribue assez à celle des autres ?
Vocation_CT
Vocation humaine et vocation de chacun
Vous avez dit « vocation » ? , Christoph Théobald (sj), Editions Bayard, 2010
« Le concile Vatican II a donné à la notion de
«vocation humaine» son statut central dans le discours
chrétien: «En proclamant la très noble vocation de
l’homme et en affirmant qu’un germe divin est déposé en lui, ce saint Synode
offre au genre humain la collaboration sincère de l’Église pour l’instauration
d’une fraternité universelle qui réponde à cette vocation (GS 3, 2) p.95
La vocation de tout homme est donc de
participer à la fraternité universelle dans le Christ.
«L’aspect le plus sublime de la dignité
humaine se trouve dans la vocation de l’homme à communier avec Dieu.
Cette invitation que Dieu adresse à l’homme de dialoguer avec lui commence avec
l’existence humaine. Car si l’homme existe, c’est que Dieu l’a créé par amour
et, par amour, ne cesse de lui donner l’être; et l’homme ne vit
pleinement selon la vérité que s’il reconnaît librement cet amour et
s’abandonne à son Créateur. (GS 19, 1) »
➜ L’appel s’adresse à tout homme et rejoint
le tout de sa vie (depuis sa naissance jusqu’à sa mort).
« Toutes ces réflexions resteraient lettre morte si
elles ne conduisaient pas le lecteur à se demander concrètement ce que Dieu lui
donne, de manière unique, et comment ce don contribue à édifier l’Église ;
bref, s’il n’en venait pas à se poser la question de sa propre
« vocation »p150. »
➜ Dans le cadre de cette affirmation d’une
vocation universelle, au sens adressé à tous les hommes et commune à tous les
hommes, chaque homme a une vocation « propre » ou unique.
Chaque être est unique parce qu’il est né à telle date, en tel lieu, dans telle
famille, dans tel pays… avec tel « héritage génétique »…
Mais l’unicité de chaque être est plus que des données génétiques et spatio-temporelles.
« La singularité est fondée sur le débordement
ou l’excès qui se manifeste dans le caractère insaisissable d’une vie en sa
totalité » p70.
➜ De ce fait, la vocation de chaque être
est « propre » parce que personne d’autre ne peut le remplacer
puisque chacun est seul à avoir reçu de Dieu ce qu’il a reçu, à la place où il
se trouve…
CA519_JMDetAT
Identité narrative
Topo aux bénévoles du Secours
Catholique – 2004 -Sources :
CA 519 – JM. Donégani et A. Thomasset / Supplément à la revue Vie Chrétienne
n°354
La
question de la conception de l’identité.
Comment le sujet peut-il définir son identité de sujet ? Cela revient à poser la
question de ce qui fait qu’une vie demeure identique dans le cours du
temps. Comment comprendre la permanence dans le temps d’une identité qui
fait que tout un chacun l’identifie et le ré-identifie comme la
même personne ?
Il faut tout d’abord noter deux aspects différents de l’identité : l’idem et
l’ipse.
L’idem :
c’est la « mêmeté », ce qui fait qu’une personne peut être identifiée
comme la même, par la police, par exemple. Quand bien même son apparence
changerait, son groupe sanguin, son code génétique, ses empreintes digitales…
resteraient identiques. La permanence de l’idem est donc une permanence de
substance.
L’ipse :
c’est le soi, ce qui est propre à chacun et se maintient en dépit des
variations, en dépit des changements dans le temps. La permanence est ici plus
problématique à définir. Le « soi », c’est celui qui répond à la
question : « qui agit ? », « qui parle ? »,
« qui est responsable ? » et non à la question
« quoi ? ». Il ne peut pas être réduit à une chose.
➜ Comment articuler ces deux
permanences ? Pour un certain nombre de philosophes dont Paul Ricoeur, l’articulation
de la permanence du même individu (idem) et du « je » identique au
long de son histoire (ipse) se noue dans l’identité narrative.
L’identité narrative est l’identité
acquise grâce à la médiation du récit c’est-à-dire grâce à la narration de sa
vie. D’où le qualificatif de narrative. L’homme, en effet, ne peut pas avoir
directement accès à lui-même, à son identité, il serait alors une chose. Il ne peut se comprendre, se trouver, trouver son
identité, qu’en faisant le récit de sa vie. Son ipséité, son Soi, émerge
comme le « qui » dans l’histoire qu’il raconte. L’individu s’atteste
comme sujet de paroles et d’actions tout au long de sa vie au-delà des
discontinuités, des ruptures voire des fractures. Ce faisant, il désigne
lui-même sa permanence dans le temps.
VocationMission_CVX
Vocation et mission du membre
Florilège de textes de la CVX : PG, NP, Processus de croissance, Charisme 2001
PG
2. Puisque notre Communauté est un mode de vie chrétienne, ces principes (les PG) doivent
être interprétés non pas tant selon leur lettre que selon l’esprit de l’Evangile
et la loi intérieure de l’amour. Cette loi, que l’Esprit grave en nos cœurs, s’exprime
en termes toujours nouveaux dans chaque situation de notre vie quotidienne.
Elle respecte le caractère unique de chaque
vocation et nous rend capables d’être ouverts, libres et toujours disponibles
à Dieu.
12. c) Enfin chaque membre assume la responsabilité de participer aux réunions
et aux autres activités de la Communauté, d’aider et d’encourager d’autres membres à
réaliser leur vocation personnelle,
toujours prêt donner et à recevoir un conseil et une aide, comme le font des amis dans le Seigneur.
NP
2. Chaque membre de la Communauté est invité, à travers le
cheminement proposé, à vérifier l’adéquation entre sa propre vocation à suivre le Christ dans Sa mission et la
vocation de la CVX.
Processus de croissance
6. Les Communautés, à l’écoute de l’Esprit, … mettent en place
des structures permettant d’aider les personnes à découvrir leur vocation et à être disponibles pour leur propre mission (Christifideles Laici, 58).
42. Nous nous réunissons en petites communautés ou en groupes
pour vivre la communion fraternelle avec Dieu et nous aider à grandir dans
notre vocation propre et notre mission (Notre charisme n°28 ; PG4).
Charisme 2001
135. Cette communauté d’amis dans le Seigneur est appelée à accompagner ses membres lors du discernement de leur
vocation personnelle et dans leur vie de collaborateurs de la mission du
Christ.
98. L’invitation à suivre Jésus (la vocation) se matérialise
dans les réponses personnelles à ces appels. Cette vocation initiale se
développera dans des activités concrètes au service du prochain, mais pour qu’elle devienne mission, il faut que la communauté
assume les appels individuels, aide à les discerner et, en définitive, envoie
chacun en mission.
4. Chaque individu a une vocation divine qui porte sur toutes
les dimensions de son existence… La vocation est ainsi l’appel de Dieu qui se
manifeste dans nos inclinations les plus profondes et nos désirs les plus
authentiques.
6. Chacun trouve dans sa
vocation personnelle une manière concrète de vivre la vocation universelle de
la famille humaine, qui est appelée à la communion avec le Père par le Fils
dans l’Esprit d’amour.
17. La vocation à la cvx
particularise la vocation universelle du chrétien par ces trois aspects
principaux :
➜ Trois aspects
« ancêtres » de disciple, compagnon, serviteur.
NB: 23. La spiritualité des ES donne force à des traits
propres à toute vocation chrétienne.
37. « La formation des fidèles laïques a comme objectif fondamental la
découverte toujours plus claire de leur vocation personnelle et la
disponibilité toujours plus grande à la vivre dans l’accomplissement de leur
propre mission. » (CFL58)
DC_7b
Nom propre, singularité aux yeux de Dieu
Dynamique de croissance – 7b
Poursuivre en Communauté de Vie Chrétienne suppose de
reconnaître que l’expérience vécue a donné davantage de cohérence dans la foi à
toutes les dimensions de sa vie. Le choix de la CVX demande
aussi de percevoir en soi deux désirs :➜ Celui d’unifier sa vie dans la suite du Christ en
réponse à l’amour inconditionnel reçu du Seigneur,➜Celui de vivre cette unification grâce au moyen
privilégié de l’échange de parole entre compagnons. Ce qui amènera la découverte progressive de son nom propre
20 pour se mettre plus radicalement au service du Christ.S’il éprouve ces deux désirs, le membre prononce une
parole21pour signifier qu’il choisit la CVX et les moyens qu’elle propose.
C’est
alors l’entrée en période de discernement de la vocation.
20 – Recevoir son nom propre, c’est accueillir la singularité du don de Dieu pour soi. C’est accueillir
la réponse aux questions : Quand Dieu, mon Créateur, m’envisage de son regard aimant
: qui suis-je à ses yeux ? Qu’a-t-il déposé de précieux en moi ? Que m’a-t-il
donné en héritage ? S’il n’est pas possible de « saisir » complètement sa
singularité et donc son nom propre, il est désirable d’en affiner la conscience
pour avancer dans la viespirituelle.
21 – Dans les documents
mondiaux, cette parole s’appelle : « engagement temporaire ». 22 PG n°4
DivorcésRemariés_PB
Nom propre, appel à mission singulière par Dieu
Divorcés
remariés. Ce qui change avec François, Philippe Bordeyne, Editions Salvator p116
Dans les notes que Bergoglio préparait pour sa thèse doctorale, se trouve la
traduction et le commentaire d’un rêve que Guardini avait fait et qu’il avait
raconté. Il raconte que, dans un rêve, il lui est révélé qu’au moment de la
naissance, il est donné à chaque homme et à chaque femme une parole propre,
une sorte de consigne (en allemand : Passwort), qui est, en même temps, un
don (Gabe) et une tâche (Aufgabe), une sécurité et un risque. De telle sorte
que tout ce qui nous arrive dans notre vie est ou devrait être la traduction,
l’éclaircissement, la réalisation et l’accomplissement de cette parole-là.
Celle-ci est donnée comme guide et principe de discernement à tous et à chacun
pour chaque circonstance particulière, à chaque fois différente, de façon
qu’elle puisse nous guider dans notre recherche et notre rencontre de la
Volonté actuelle de Dieu. Elle ne nous oriente pas seulement dans le choix de
notre vocation particulière et la mission à accomplir dans la vie, mais elle
peut aussi le faire dans ce qu’on appelle les « situations
irrégulières ». Il ne s’agit donc pas de l’application sous mode syllogistique,
statique, abstrait et atemporel de principes généraux, mais bien d’un processus
spirituel historique, dynamique, contextuel et ouvert.
Selon mon interprétation, cette consigne ou
parole-annonce signifie l’élection, la vocation et la mission singulière de
chacun, l’appel de Dieu qui est comme notre nom propre – qu’Il nous
donne gratuitement -, et qui, d’après Guardini, sera la base de la parole que
nous dira le Juge parfaitement juste au dernier jour.
NomPropre_HA1
Nom propre, caractère unique de la personne
Tu m’as appelé par mon nom – La vocation personnelle du croyant, Herbert Alphonso,
Editions Saint-Paul, 1995
« En fait, à son niveau le plus profond, la volonté
divine dans la disposition de notre vie, c’est le caractère vraiment unique de
ma personne, le « nom » par lequel Dieu m’appelle »
ProjetDeDieuPourChacun_GE
Unicité du projet de Dieu pour chaque personne
Gaudete et Exsultate, Pape François, Editions Salvator, 2018
11.
« Chacun dans sa route » dit le Concile. Il ne faut donc
pas se décourager quand on contemple des modèles de sainteté qui semblent
inaccessibles. Il y a des témoins qui sont utiles pour nous encourager et pour
nous motiver, mais non pour que nous les copiions, car cela pourrait même nous
éloigner de la route unique et spécifique que le Seigneur veut pour nous.
Ce qui importe, c’est que chaque croyant discerne son propre chemin et mette en
lumière le meilleur de lui-même, ce que le Seigneur a déposé de vraiment
personnel en lui (cf 1 Co 12,7 « À chacun est donnée la
manifestation de l’Esprit en vue du bien. ») et qu’il ne s’épuise pas
en cherchant à imiter quelque chose qui n’a pas été pensé pour lui.
Nous sommes tous appelé à être des témoins, mais il y a de nombreuses formes
existentielles de témoignages. …. .
En effet, la vie divine se communique aux uns « d’une manière [et aux] autres
d’une autre ».
13. Cela devrait enthousiasmer chacun et l’encourager à tout
donner pour progresser vers ce projet unique et inimitable que Dieu a voulu
pour lui de toute éternité : « Avant même de te former au ventre maternel, je
t’ai connu; avant même que tu sois sorti du sein, je t’ai consacré » (Jr 1, 5).
19. Pour
un chrétien, il n’est pas possible de penser à sa propre mission sur terre sans
la concevoir comme un chemin de sainteté, car « voici quelle est la volonté de
Dieu : c’est votre sanctification » (1 Th 4, 3). Chaque saint est
une mission ; il est un projet du Père pour refléter et incarner, à un moment
déterminé de l’histoire, un aspect de l’Évangile.
23. Toi aussi, tu as besoin de percevoir la totalité de ta
vie comme une mission. Essaie de le faire en écoutant Dieu dans la prière et en
reconnaissant les signes qu’il te donne. Demande toujours à l’Esprit ce que
Jésus attend de toi à chaque moment de ton existence et dans chaque choix que
tu dois faire, pour discerner la place que cela occupe dans ta propre mission.
Et permets-lui de forger en toi ce mystère
personnel qui reflète Jésus-Christ dans le monde d’aujourd’hui.
24. Puisses-tu reconnaître
quelle est cette parole, ce message de Jésus que Dieu veut délivrer au monde
par ta vie ! Laisse-toi transformer, laisse-toi renouveler par l’Esprit
pour que cela soit possible, et qu’ainsi ta belle mission ne soit pas
compromise. Le Seigneur l’accomplira même au milieu de tes erreurs et de tes
mauvaises passes, pourvu que tu n’abandonnes pas le chemin de l’amour et que tu
sois toujours ouvert à son action surnaturelle qui purifie et illumine.
AudienceSéminaire_François
L’importance de nommer
Audience au séminaire pontifical de Posillipo, Séminaire
pontifical de Campanie, Posillipo © L’Osservatore Romano
Allocution du pape François – 6 mai 2017
Je voudrais souligner ici trois aspects qui me
semblent importants.
Éduquer selon le style ignatien veut dire avant tout favoriser dans la personne l’intégration harmonieuse
à partir de centralité de la relation d’amitié personnelle avec le
Seigneur Jésus. C’est vraiment la primeur donnée à la relation avec
Jésus, qui nous appelle « amis » (cf. Je 15,15), qui
permet de vivre une spiritualité solide, profonde, mais non désincarnée. C’est
pour cela qu’il est important de connaître et
de réformer continuellement sa propre humanité. Ne pas se lasser
d’avancer, de réformer : toujours en
chemin. Dans cette direction, la formation intellectuelle aussi ne tend
pas à être un simple apprentissage de notions pour devenir érudits – vous
n’êtes pas des dictionnaires ! – mais veut favoriser
l’acquisition d’instruments toujours plus élaborés pour une lecture critique de
la réalité, à partir de soi-même. « Tu es le Christ » – « Tu
es Pierre » (cf. Mt 16,16.18) : tout le chemin
vocationnel, comme pour Simon Pierre et les premiers disciples, tourne autour
d’un dialogue d’amour, d’amitié, dans lequel, tandis que reconnaissons en Jésus
le Messie, le Seigneur de notre vie, Lui nous donne un nom
« nouveau », qui contient notre vocation, nous indique notre mission,
que le Père connaît et protège depuis toujours. La
découverte de notre nouveau nom, le nom qui nous définit le mieux, celui qui
est le plus authentique, passe à travers notre capacité de donner peu à peu un
nom aux différentes expériences qui animent notre humanité. Appeler les choses par leur nom est la première étape
vers la connaissance de soi et donc pour connaître la volonté de Dieu sur notre
vie. Chers séminaristes, n’ayez pas peur d’appeler les choses par leur
nom, de regarder en face la vérité de notre vie et de vous ouvrir en transparence
et en vérité aux autres, surtout à vos formateurs, fuyant la tentation du
formalisme et du cléricalisme, qui sont toujours à la racine de la double vie.
SousFiguier_AC
SousFiguier_AC
Vocation et désir
Quand tu étais sous le figuier…, Adrien Candiard, Editions du Cerf, 2017
Si la vocation est, comme l’indique l’origine de ce
mot, l’appel de Dieu, alors, elle ne peut être que personnelle et donc unique…
Il y a autant de vocations que de personnes, parce que la vocation n’est que
l’autre nom de la vie spirituelle, de la vie chrétienne, de la vie tout court
que Dieu veut nous proposer (p15).
La vocation est la chose la plus personnelle qui
soit, une affaire entre le Christ et nous, et il faut toujours qu’elle implique
d’autres personnes… (p22) Il s’agit de nous appuyer les uns sur les autres pour
découvrir qui nous sommes. Cette recherche n’est pas nécessairement
narcissique ou autocentrée, puisqu’on n’y progresse qu’au contact des autres,
par leur propre recherche, par leur propre vocation (p23).
On s’en aperçoit, je crois, quand on passe de l’autre côté. Quand on cesse de
s’interroger sans fin sur sa vocation, parce qu’on l’a trouvée et qu’elle nous
rend heureux, et qu’on sert alors de point de repère à d’autres (p23).
Les vocations conduisent à la joie (p154).
Oui, il y a du narcissisme dans le discernement d’une vocation, mais un narcissisme
nécessaire pour un temps, parce qu’il faut bien
répondre à cette question : au fond, qui suis-je ? (p34)
(Notre vocation) vient mettre de l’ordre, c’est à dire ordonner autour de notre vrai
désir, de notre désir le plus profond. Notre
vocation est en nous : c’est ce désir… (p115) ce désir que Dieu a mis en nous
quand il nous a créés, et qui est, de façon parfois un peu mystérieuse, un
désir de Dieu (p116).
Nous n’avons pas de meilleur indicateur de la volonté de Dieu que l’écoute attentive
du vrai désir qu’il a mis en nous, et que personne ne connaît sinon nous-mêmes…
(p116-117).
Discerner notre vocation, réaliser notre vocation, vivre une vie chrétienne, c’est
apprendre à nous libérer du poids de nos fantaisies, de nos envies du moment,
de nos tocades, pour nous concentrer sur notre désir le plus vrai, celui qui
nous constitue et nous fait avancer, celui qui nous appelle vers le bien
(p117).
Vocation_FWF
Vocation à essayer de découvrir
« Chacun de nous a sa vocation à
lui ; il n’y a pas d’homme ni de femme qui
soit un double emploi sur la terre ; il n‘y a jamais eu deux vocations
précisément identiques depuis le commencement du monde, et il ne s’en trouvera
pas d’ici au jour du Jugement.
Peu importe quelle est notre position
dans la vie, peu importe combien nos devoirs peuvent paraître ordinaires, peu
importe l’aspect vulgaire d’une existence commune, chacun de nous, secrètement,
a cette grande vocation. Nous sommes, dans un sens où l’amour peut autoriser
l’inexactitude, nécessaires à Dieu ; il a besoin de nous pour poursuivre
ses plans, et personne ne peut nous remplacer complètement : c’est là
notre dignité ; mais c’est aussi là que se trouve notre devoir.
Toute la vie spirituelle marche à
l’aventure, si elle n’est pas basée sur la connaissance de cette vocation ou
sur les efforts pour la découvrir. Cette vocation, quelle qu’elle soit, est la
volonté de Dieu sur nous ; il peut vouloir
qu’elle ne nous soit pas pleinement connue ; mais il veut que nous
essayions de la découvrir.
La sainteté consiste simplement en
deux choses qui sont l’une et l’autre un effort : l’effort pour connaître
la volonté de Dieu, et l’effort pour l’accomplir, une fois connue. »
Frederick-William Faber (+ 1863) poète et théologien britannique
converti au catholicisme.
Il rejoignit le cardinal Newman dans la congrégation de l’Oratoire.
NomPropre_HA2
Nom propre non partageable
Herbert Alphonso donne quelques
exemples de nom propre exprimés par des personnes qu’il accompagnait difficilement
compréhensibles par des tiers. En effet on est dans le registre du
« Sentir et Gouter les choses intérieurement » (ES2). Un nom propre n’aura de réelle signification que pour
la personne concernée : « Écris à l’ange de l’Église qui
est à Pergame …Tu n’as pas lâché mon nom et tu n’as pas renié ta foi, … Le vainqueur, je lui donnerai la manne cachée ; je lui
donnerai un caillou blanc, et sur le caillou est gravé un nom nouveau que seul connaît celui qui le reçoit.”
(Apocalypse 2,12)
DefCharisme_CEF
Définition du mot « charisme »
Site de la conférence des Évêques de France
(du grec charisma, don gratuit, de charis, grâce).
Don accordé par Dieu à un individu
ou à un groupe de croyants pour l’édification
de la communauté et non pour leur propre sanctification.
Dans la vie religieuse, le charisme indissociable d’une
spiritualité est à la fois un don, une intuition apostolique et une manière particulière
de vivre ensemble.
Chaque famille religieuse a un charisme reçu de son
fondateur, qui lui est propre ; c’est son identité.
Eglise_CVX
CVX dans l’Église
Charisme 2001, Processus de croissance
Charisme 2001
158. La cvx est et se
développe au sein de l’Église, où elle établit son union avec le Christ
lui-même.
Processus de croissance
5. L’Église confie à la Communauté Mondiale de Vie Chrétienne de
veiller sur le trésor du charisme qu’elle a
reçu du Seigneur.
Charisme 2001
162. Collaboration à la mission de l’Église
Ayant reçu sa mission de l’Église et par l’Église, la cvx, conformément à ses directives et à ses
priorités pastorales, apporte au peuple de Dieu
et à ses pasteurs la contribution de son service apostolique et de son charisme
riche et original, dans un esprit de discernement et de
coresponsabilité.
Canon_313
Association publique de fidèles
Droit canon
Can. 313 –
L’association publique comme la confédération d’associations publiques, par le décret même de l’autorité ecclésiastique compétente selon le can. 212 qui les érige,
sont constituées en personne juridique et reçoivent la mission, dans la mesure où cela est requis,
pour poursuivre au nom de l’Église les buts qu’elles se proposent elles-mêmes d’atteindre.
DiscernApos_CVX
Discernement apostolique au quotidien
Principes Généraux, Charisme 2001, Dynamique de croissance
PG
4. Notre Communauté se compose de chrétiens : hommes et
femmes, adultes et jeunes, de toutes conditions sociales, qui veulent suivre
Jésus-Christ de plus près et travailler avec lui à l’édification du Royaume.
5. Notre vocation nous appelle à vivre cette spiritualité, qui
nous ouvre et nous rend disponibles à tout ce
que Dieu attend de nous dans chaque situation concrète de notre vie quotidienne.
6. Ce sens de l’Eglise nous pousse à une collaboration
créative et concrète pour faire avancer le règne de Dieu sur terre, et il
suppose que nous soyons prêts à nous laisser
déplacer pour servir là où l’Eglise a besoin de nous.
12.b. Puisque la Communauté de Vie Chrétienne vise à
travailler avec le Christ pour faire avancer le règne de Dieu, chaque membre
est appelé à une participation active dans le vaste champ du service apostolique.
Le discernement apostolique, personnel et
communautaire, est la façon courante de découvrir comment, de la meilleure
façon possible, rendre concrètement le Christ présent à notre monde.
Charisme 2001
109. Le discernement
apostolique est une attention intelligente et contemplative que le chrétien
adulte porte à l’Esprit face à ses propres engagements existentiels :
famille, profession, société, Eglise. Son but est de chercher et de trouver la
volonté de Dieu par rapport à sa mission.
118. Le membre cvx (qui) veut
faire du discernement apostolique son attitude habituelle.
DC
7. Cette dynamique
conduit vers une vie de discernement apostolique
au quotidien qui est la visée de la vie en CVX. Grâce à la
relecture des dons reçus au long de son histoire, la Communauté de Vie
Chrétienne a progressivement identifié quatre périodes dans le chemin de
croissance qui mène vers sa visée. À chaque période, elle propose les
moyens pour la croissance autant personnelle que communautaire. Le cœur de ces moyens est la vie en communauté
locale.
VocationLaïque_PaulVI
Vocation laïque
Evangelii nuntiandi, Pape Paul
VI, Editions Tequi, 2005
Laïcs
70. Les laïcs, que leur vocation spécifique place au cœur du monde et à la tête des
tâches temporelles les plus variées, doivent exercer par là même une forme
singulière d’évangélisation.
Leur tâche
première et immédiate n’est pas l’institution et le développement de la
communauté ecclésiale — c’est là le rôle spécifique des Pasteurs —, mais c’est
la mise en œuvre de toutes les possibilités chrétiennes et évangéliques
cachées, mais déjà présentes et actives dans les choses du monde. Le champ propre de leur activité évangélisatrice,
c’est le monde vaste et compliqué de la politique, du social, de
l’économie, mais également de la culture, des sciences et des arts, de la vie
internationale, des mass media ainsi que certaines autres réalités ouvertes à
l’évangélisation comme sont l’amour, la famille, l’éducation des enfants et des
adolescents, le travail professionnel, la souffrance. Plus il y aura de laïcs
imprégnés d’évangile responsables de ces réalités et clairement engagés en
elles, compétents pour les promouvoir et conscients qu’il faut déployer leur
pleine capacité chrétienne souvent enfouie et asphyxiée, plus ces réalités sans
rien perdre ou sacrifier de leur coefficient humain, mais manifestant une
dimension transcendante souvent méconnue, se trouveront au service de l’édification
du Règne de Dieu et donc du salut en Jésus-Christ.
Spiritualité_MR
Spiritualité
Laissez-vous
guider par l’esprit. Petit traité de théologie spirituelle, Michel RONDET, Editions
Bayard, 2005
Qu’est-ce qu’une
spiritualité ?
Page 141- 142.(N.B. ce texte est un
ensemble de notes résumant ces pages)
Lorsqu’on entre en contact
avec une spiritualité, à travers les écrits et la vie de son initiateur, la
première chose à laquelle on est sensible, c’est l’existence d’une référence évangélique
privilégiée. La prière, la contemplation reviennent spontanément aux
mêmes scènes évangéliques, comme attirées par une aimantation profonde. Pour
Charles de Foucauld, ce sera Nazareth et la vie cachée ; pour les
mystiques d’Helfta (monastère de Saxe, foyer de vie mystique au XIV℮
siècle),le cœur transpercé du Christ refuge de l’âme fervente ; pour Ignace de Loyola, le Christ accomplissant
l’œuvre du Père pour le salut du monde ; pour Jean de Dieu et
beaucoup d’autres, le Christ, Bon Samaritain, pansant les plaies de l’homme
blessé ; pour Bruno, le Christ en dialogue avec le Père seul sur la
Montagne ; pour François, le Christ pauvre et désarmé de la crèche et de
la croix… Le reste de l’Evangile n’est pas oublié, mais il est vu dans cette
référence privilégiée.
A cette attirance
évangélique correspond en général une forme
de charité en harmonie avec elle. Aimer, ce sera alors :
prendre la dernière place (Charles de Foucauld). Aider
les hommes à ordonner leur vie au service de Dieu (Ignace) ; faire
de toute la vie une louange et un service de Dieu (Benoît) ; vivre la
fraternité des pauvres dans la joie de l’Evangile(François) ; servir ses
frères malades ou abandonnés (Mère Térésa)… Ce choix ne sera pas exclusif, mais
privilégié, et il conduira à la création de communautés et d’institutions qui
auront pour vocation de le rendre visible et effectif. Ainsi l’Evangile
continuera-t-il à s’inscrite dans notre histoire.
Ces choix préférentiels
sont préparés et soutenus par une pédagogie
adaptée, un ensemble de moyens, dégagés de l’expérience vécue, qui
vont se révéler aptes à aider des personnes à se construite spirituellement
dans une ligne donnée. Pour les moines, ce sera la Règle, vécue dans
l’obéissance à un Abbé, qui sera pédagogue de la fidélité à l’Esprit et garante
de la paix. Pour les disciples d’Ignace, les
Exercices Spirituels, qui engageront la liberté dans le discernement de la
volonté de Dieu. Pour tous ceux qu’attire le visage du Christ pauvre, la
vie fraternelle vécue au milieu des petits (les Frères mineurs) en sera le
chemin et l’accomplissement. Pour les Dominicains (l’ordre né de la parole), ce
sera la fidélité à la Parole de Dieu, étudiée, méditée, priée, proclamée en
fraternité.
Une référence évangélique
fondamentale, une forme privilégiée d’exercice de la charité, une pédagogie adaptée,
ces trois éléments structurent une forme de vie et peuvent servir de guide et
de soutien à une vie spirituelle qui se veut cohérente avec un projet
évangélique.
Du bon usage des spiritualités
Page 159-161
Pour suivre l’Esprit
Saint, nous avons besoin de pédagogues, surtout pour éviter des erreurs qui
nous viendraient d’une générosité mal éclairée. Tout ce qui est bon n’est pas
conciliable. On voudrait par exemple unir dans une même vie la prière des
moines, la pauvreté des Franciscains, l’apostolat des Jésuites, la
contemplation des Carmes…. Ce n’est pas possible, l’Esprit
et la vie nous appellent à des options. C’est là que la familiarité avec
une spiritualité peut nous aider, elle nous indiquera des choix cohérents. Si l’on
se sent attiré par une spiritualité bénédictine, il faudra choisir un genre de
vie qui se rapproche de celui des moines, mais, si l’on veut nourrir
spirituellement une vie apostolique, on aura intérêt à se ressourcer à des
traditions correspondantes. Cela pour éviter de chercher, sous couleur de bien,
ce qui n’est pas en harmonie et de s’imposer des efforts stériles pour tenter
de concilier ce qui n’est pas conciliable.
Chacun d’entre nous est
devant Dieu une personnalité unique, mais il y a tout de même des parentés
spirituelles fondées sur des ressemblances de tempérament, des épreuves ou des
expériences communes. Les spiritualités nous
offrent la possibilité de chercher la
terre de notre alliance, celle où les semences évangéliques pourront
germer et s’épanouir le plus heureusement possible. Car il ne s’agit pas
seulement de faire le bien, mais de le faire allègrement et d’une manière qui
puisse être contagieuse. La familiarité avec une grande spiritualité peut nous
aider à trouver cette aisance et cette liberté dans l’action. Elle nous ancre
dans un terreau fécond où la semence évangélique peut porter du fruit.
Il est vrai qu’on peut
s’enfermer dans une spiritualité comme dans un carcan qui devient alors
contraignant ou trop étroit. C’est oublier qu’avant d’être un cadre, une
spiritualité est d’abord une source d’eau vive, au bord de laquelle la vie peut
germer et se développer. Encore faut-il qu’elle ne laisse pas se distendre
le lien fondamental qui la rattache à l’Evangile. Les prescriptions
humaines prendraient alors le pas sur les appels de l’Esprit et l’on n’aurait
plus en face de soi un charisme, mais sa caricature.
Même lorsqu’elles sont
largement authentifiées par la tradition, les spiritualités restent des aides
offertes, disponibles ; à nous de savoir quand et comment les utiliser.
Par ailleurs, une référence privilégiée – franciscaine, carmélitaine,
ignatienne…. – n’empêche pas d’être sensible à d’autres aspects. Au contraire,
c’est dans la mesure où l’on est bien ancré dans un terroir que l’on peut
comprendre et admirer d’autres paysages. Thérèse d’Avila a su tirer profit des
conseils de ses confesseurs jésuites tout en restant elle-même. Ignace de
Loyola, avant d’accepter la charge de supérieur de la Compagnie naissante, s’en
est remis au discernement de son confesseur franciscain. C’est aux Exercices
Spirituels que Charles de Foucauld a demandé de l’aider dans la retraite qui a
précédé son entrée à la Trappe…. On pourrait multiplier les exemples : ici,
comme en tout domaine, l’Esprit ne procède pas par exclusion mais par convergence.
L’histoire des spiritualités le manifeste, elle se révèle ‘’ catholique ‘’ et
dépasse toutes les frontières.
DC_5
La « coloration » CVX de l’être chrétien
5. Cette dynamique s’appuie sur trois
attitudes fondatrices de l’être chrétien: disciple, compagnon,serviteur,
déployées à la manière CVX:➜ disciple
de Jésus selon la spiritualité ignatienne qui a sa source dans l’écoute de
la Parole, les Exercices Spirituels et la vie de SaintIgnace,➜
compagnon dans la Communauté de Vie Chrétienne où s’exerce la
foi que Dieu «
parle » à chacun,
à travers
les paroles échangées,➜ serviteur
du projet de Dieu pour l’humanité, dans les lieux où avec l’aide de ses
compagnons, il discerne être appelé par le Seigneur. Envoyé par eux, soutenu
par eux, il est prêt à évaluer régulièrement aveceux.
Ces trois attitudes sont
intimement liées les unes aux autres. Gagner en vitalité spirituelle dans
l’une rejaillit sur les autres et fait grandir le membre dans sa réponse
personnelle à l’appel du Christ : devenir davantage disciple à la manière
ignatienne,compagnon envoyé
par la Communauté de Vie Chrétienne, serviteur donné pour lemonde.
VocationPart_CVX
<pVocation particulière
NP,
Charisme 2001
NP (glossaire)
Vocation particulière
dans l’Eglise: L’Eglise est une Communauté et un Corps.
La CVX appartient à la communauté ecclésiale ; elle est une partie du
Corps, reconnue comme ayant des spécificités dans sa composition, sa manière de vivre et sa mission. Quand un membre reconnaît en la CVX sa vocation particulière dans l’Eglise, il confesse à
la fois son appartenance à la communion ecclésiale et son lien particulier avec la CVX.
<pCharisme 2001
1. Ce document a pour but de décrire
le charisme propre à la CVX. Nous présentons celui-ci comme une vocation
particulière dans l’Église, un appel auquel les membres de la communauté
répondent par un engagement de vie.
ProjetCroiss_CVX
Projet CVX de croissance spirituelle
PG, Processus de croissance
PG
12. a) La manière de vivre de la Communauté de Vie Chrétienne engage ses membres à
tendre, avec l’aide de la communauté, à une continuelle croissance personnelle et sociale
qui soit spirituelle, humaine et apostolique.
Processus de croissance
1. La recherche de la vocation elle-même est un
cheminement personnel de croissance humaine et spirituelle.
Notre modèle de croissance est Jésus de Nazareth.
3. Nous croyons que l’Esprit
de Dieu, présent en nous tous et en toutes choses, encourage les personnes
(ES235) à rechercher une croissance harmonieuse vers le rêve que Dieu a pour
chacun.
4. Il est notre seul modèle,
notre inspiration et notre horizon dans notre croissance humaine et
spirituelle. Il est aussi le chemin pour connaître Dieu, pour découvrir
notre vocation et notre mission.
Croiss_François
La croissance du chrétien selon le Pape François
Evangelii Gaudium et Gaudete et Exultate, Pape François, Editions Salvator, 2013 et 2018
« Il faut accompagner avec miséricorde et patience les étapes possibles de
croissance des personnes qui se construisent jour après jour. » (EG 44)
➜ croissance humaine : devenir davantage ce que nous sommes appelés à être.
« Il ne nous est pas demandé d’être immaculés, mais plutôt que nous soyons toujours
en croissance, que nous vivions le désir profond de progresser sur la voie de
l’Évangile. » (EG151)
➜ croissance sur la voie de l’Évangile.
➜ terme de progrès.
« Il (le Père) invite toujours à faire un pas de plus… Il désire simplement … que
nous soyons disposés à continuer de grandir, et que nous lui demandions ce que
nous ne réussissons pas encore à obtenir. » (EG153)
➜ croissance sans arrêt.
« Le mandat du Seigneur comprend l’appel à la croissance de la foi quand il
indique : « leur apprenant à observer tout ce que je vous ai
prescrit » (Mt 28, 20). Ainsi apparaît clairement que la première annonce
doit donner lieu aussi à un chemin de formation et de maturation.
L’évangélisation cherche aussi la croissance, ce qui implique de prendre très
au sérieux chaque personne et le projet que le Seigneur a sur elle. Chaque être
humain a toujours plus besoin du Christ, et l’évangélisation ne devrait pas
accepter que quelqu’un se contente de peu, mais qu’il puisse dire
pleinement : « ce n’est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en
moi » (Ga 2, 20). » (EG160)
➜ croissance de la foi.
➜ croissance personnalisée : le projet que Dieu a sur chacun.
« Il ne serait pas correct d’interpréter cet appel à la croissance exclusivement ou
prioritairement comme une formation doctrinale. » (EG161)
➜ croissance doctrinale même si « pas uniquement ».
« Ce chemin de réponse et de croissance est toujours précédé du don… L’adoption en
tant que fils que le Père offre gratuitement et l’initiative du don de sa grâce
sont la condition de possibilité de cette sanctification permanente qui plaît à
Dieu et lui rend gloire. Il s’agit de se laisser transformer dans le Christ par
une vie progressive « selon l’Esprit » (Rm 8, 5). » (EG162)
➜ croissance dans l’Esprit pour être configuré petit à petit au Christ.
« C’est seulement à partir de cette écoute respectueuse et capable de compatir qu’on
peut trouver les chemins pour une croissance authentique. » (EG 171)
« Cela devrait enthousiasmer chacun et l’encourager à tout donner pour progresser
vers ce projet unique et inimitable que Dieu a voulu pour lui de toute
éternité : ‘Avant même de te former au ventre maternel, je t’ai connu ;
avant même que tu sois sorti du sein, je t’ai consacré ‘ (Jr 1, 5) »
(GE13)
➜ progresser vers son nom propre.
« C’est seulement à partir du don de Dieu, librement accueilli et humblement reçu, que
nous pouvons coopérer par nos efforts à nous laisser transformer de plus en
plus. » (GE56)
➜ le progrès suppose l’accueil préalable du don.
« Notre
chemin vers la sainteté est aussi une lutte constante. » (GE162)
➜ la croissance suppose le combat spirituel.
« Sur ce chemin, le progrès du bien, la maturation spirituelle et la croissance de
l’amour sont les meilleurs contrepoids au mal. Personne ne résiste s’il reste
au point mort, s’il se contente de peu, s’il cesse de rêver de faire au
Seigneur un don de soi plus généreux. » (GE163)
➜ le progrès du bien – la maturation spirituelle – la croissance dans l’amour
« Le discernement est un instrument de lutte pour mieux suivre le Seigneur. Nous en
avons toujours besoin pour être disposés à reconnaître les temps de Dieu et de
sa grâce, pour ne pas gaspiller les inspirations du Seigneur, pour ne pas
laisser passer son invitation à grandir. » (GE169)
➜ la croissance est une invitation du Seigneur.
« Sur tous les plans de notre vie, nous pouvons continuer à grandir et offrir quelque
chose de plus à Dieu, y compris sur les plans où nous faisons l’expérience des
difficultés les plus fortes. » (GE175)
➜ la croissance se fait sur tous les plans de notre vie.
DefMagis_FI
Définition de Magis
Site du réseau Magis, RVX n°61
réseau-magis.org/onglet :
en bref
Magis
est un mot latin, cher à saint Ignace. Il signifie : « plus,
davantage ». Il s’agit de faire un pas de
plus dans sa vie, avec ce que j’ai et qui je suis, pour avancer plus loin avec
le Christ et rendre ce monde meilleur.
Pour
une gloire de Dieu plus grande
Le Magis : un « davantage »
plus qu’une performance, Jacques Fédry (sj), RVX n°61, p28
Considérée comme la devise des jésuites, l’expression ad
majorem Dei gloriam ponctue constamment toute l’activité de la Compagnie de
Jésus programmée dans les Constitutions. Il convient de traduire le comparatif
de supériorité latin majorem de façon exacte : « pour une gloire de Dieu plus grande », ce
qui est une autre formulation du magis. Il ne s’agit pas de l’orgueilleux
superlatif absolu (qui serait exprimé par maximam), « la plus
grande gloire de Dieu », si fréquente dans la publicité : « the
best in the world » ! Non, il s’agit
simplement, avec nos pauvres moyens, de faire avancer un tant soit peu le Règne
de Dieu pour qu’il soit mieux reconnu, mieux aimé.
Magis_JF
Magis comme dynamique de la vie et de l’amour
Le Magis : un « davantage »
plus qu’une performance, Jacques Fédry (sj),
RVX n°61, p29
Cette dynamique du magis
est certes une caractéristique de la spiritualité ignatienne, du fait de
sa forte récurrence, elle n’en est pas pour autant une « exclusivité » :
caractéristique d’abord du désir, de la vie et
de l’amour, elle est au cœur de l’Évangile. Jésus la formule de façon
énigmatique à la fin de la parabole des talents : « A celui qui a,
il sera donné et il sera dans la surabondance ; mais à celui qui n’a pas,
même ce qu’il a lui sera retiré » (Mt 25, 29). Même si nous savons que
l’argent appelle l’argent, et que la pauvreté est une spirale entraînant à la
catastrophe, ce n’est évidemment pas de cela dont Jésus veut nous parler. De
quoi donc, alors ? J’entends pour ma part un appel à correspondre au dynamisme
de la vie que Dieu a mis en nous, nous conduisant à avancer sans cesse ;
refuser cette source en nous, laisser s’atrophier
le désir nous conduit – dans tous les domaines – non pas seulement à la stagnation, mais à la déchéance.
DC_6
Les passages
6Dynamique de croissance – 6
Cette dynamique est portée par le désir de la Communauté d’accompagner quatre passages spirituels
[9] qui se font et refont sous diverses formes et
à différents degrés de profondeur
[10].
Ils sont lieux de combat spirituel et de grâces reçues.
a- Le premier passage concerne la visée : passer d’un état de baptisé à la décision de
suivre le Christ de l’Évangile. La « suite du Christ » ne se réduit pas
à un engagement personnel à vivre comme le Maître ; il s’agit de vivre avec Lui,
en Lui et par Lui dans tout ce qui fait l’ordinaire de la vie, c’est-à-dire dans toutes les relations aux êtres et aux
choses dont l’existence humaine estconstituée.
C’est embrasser le projet du Christ de « fraternité universelle » [11].
b-Les deuxième et troisième passages concernent plus spécifiquement des axes de
croissance spirituelle, sans cesse à revivre : passer d’une vie généreuse
où il (le membre) reste maître de ses décisions à une vie spirituelle où il
reçoit sa vie de Dieu et passer d’une vie dispersée à une vie plus unifiée par
la Parole de Dieu. Lors de retraites selon les Exercices, par le
partage des relectures de vie et la circulation de la parole en communauté locale,
ces passages peuvent être nommés. Cette
reconnaissance est source de croissance [12] .
c-
Le quatrième passage concerne la façon de vivre dans la Communauté.
Le membre passe de
la Communauté vécue comme un groupe de ressourcement à la Communauté, corps
apostolique dans lequel il se sent appelé à vivre et qu’il se sent appelé
à faire vivre.
[11]Cf ES n° 95
[12]Ste Thérèse d’Avila : « La première grâce est d’être visité par Dieu, une autre est de comprendre que c’est un don et une grâce; une autre est de savoir la dire et de donner à entendre comment elle est. »
Livre de la Vie (17,5).
Ch01_174
L’appel à entrer en CVX
Charisme 2001
174.
La vocation – ou appel – est souvent perçue au début comme une attirance vague
et diffuse, mais cependant suffisante pour entrer en contact avec la CVX.
Lorsque le candidat s’incorpore à la communauté, celle-ci l’aide à se
familiariser avec les moyens de croissance dans l’Esprit qui sont propres à la
CVX (PG12). Ces moyens lui sont proposés de façon graduelle, de manière
pédagogique : étape où l’accompagnateur (NG41b) joue un rôle important.
DC_7
Chemin de croissance CVX
Dynamique de croissance
7 Cette dynamique conduit vers une vie de
discernement apostolique au quotidien qui est la visée de la vie en
CVX. Grâce à la relecture des dons reçus au long de son histoire, la
Communauté de Vie Chrétienne a progressivement identifié 4 périodes dans le chemin
[13] de croissance qui mène vers sa visée. À chaque période, elle
propose les moyens pour la croissance autant personnelle que communautaire. Le cœur de ces moyens est la vie
en communauté locale>[14].
C’est en elle que,
grâce aux relectures partagées des compagnons, chaque membre peut chercher à
répondre à l’Amour du Seigneur dans le concret de sa vie selon la manière de CVX.
a-Dans
la période de découverte, le membre commence à expérimenter le
mouvement caractéristique de la Communauté : contempler, discerner, agir selon les
trois attitudes du disciple, du serviteur et du compagnon. Si cette expérience
a eu du goût pour lui, la CVX lui propose d’entrer en formation à la manière
CVX par la période d’enracinement.
<pb. Dans la période d’enracinement, le
membre s’approprie le mouvement : contempler, discerner, agir, selon les trois
attitudes. La recherche d’un fruit commun selon l’une ou l’autre de ces
attitudes en élargit les dimensions [15] et construit la
communauté locale comme un lieu où se vit la fraternité enChrist.
Par ses relectures
partagées avec les compagnons, chacun est amené à reconnaître ce qu’il vit au
cœur de l’expérience chrétienne :
comme les premiers disciples,
recevoir le don du Seigneur au moment de la Cène [16],
reconnaître l’abandon de la Passion [17]
et accueillir le pardon du Christ Ressuscité [18].
La manifestation de l’amour inconditionnel du Seigneur fait alors retentir en lui
un appel à Le suivre davantage [19].
La réponse à cet appel demande au membre de discerner le lieu concret qui, avec sa
manière propre de vivre le mouvement apostolique, l’aidera à grandir à la suite
du Christ. Cela peut être la CVX ou tout autre lieu
d’Église. Il est proposé au compagnon de prendre cette décision à l’aide d’un
temps de retraite selon les Exercices.
Poursuivre en Communauté de Vie Chrétienne suppose de
reconnaître que l’expérience vécue a donné davantage de cohérence dans la foi à
toutes les dimensions de sa vie. Le choix de la demande aussi de percevoir en soi deux désirs :
➜ Celui d’unifier sa vie dans la suite du Christ en
réponse à l’amour inconditionnel reçu du Seigneur,
➜Celui de vivre cette unification grâce au moyen
privilégié de l’échange de parole entre compagnons. Ce qui amènera la découverte
progressive de son nom propre [20]
pour se mettre plus radicalement au service du Christ.
S’il éprouve ces deux désirs, le membre
prononce une parole [21] pour signifier qu’il choisit la CVX et
les moyens qu’elle propose.
C’est alors l’entrée en période de discernement de la vocation.
c.Dans la période de discernement de la vocation, la vie en CVX
accompagne le membre vers l’accueil de sa « vocation particulière
[22] », notamment grâce à la pratique du Discerner, Envoyer, Soutenir, Évaluer
(DESE) en communauté locale :
Grâce à la parole fraternelle qui
aide au Discernement, le membre reconnaît ce qu’il a reçu et peut
croître dans le désir de le redonner de façon ajustée. En se laissant Envoyer
par ses compagnons dans ses différents lieux de mission [23], il fait l’expérience de la
mission commune dans la fraternité en Christ.
Dans le Soutien,
il bénéficie de l’écoute spirituelle de ses compagnons et apprend à la donner.
Au moment opportun
il peut demander à ses compagnons d’Évaluer avec lui son action.
La communauté locale dans son ensemble développe une attitude d’accompagnement spirituel
mutuel. Le membre soumet véritablement le cœur de sa vie quotidienne à ses
compagnons, dans toutes les situations, heureuses ou souffrantes. Il leur partage
les questions où se joue pour lui son existence et se laisse interpeller par la
parole de la communauté locale et celle de la Communauté de Vie Chrétienne.
Nourri par ailleurs de la pratique individuelle des Exercices Spirituels, il découvre
ainsi peu à peu ce que Dieu lui offre d’être singulièrement, son nom propre.[24]
Alors, dans son cœur,
peut grandir le désir de répondre à sa vocation particulière [25]
dans un don de lui-même en reconnaissance de l’amour reçu. En toutes les circonstances de sa vie,
il désire ne chercher que ce que Dieu veut.
S’il se sent confirmé dans son désir profond de s’offrir tout entier au Seigneur en
réponse d’amour à la manière du corps apostolique de la CVX, il le manifestera par une parole de
reconnaissance et d’offrande appelée « engagement [26] ».
d.S’ouvre
alors, la vie de discernement apostolique au quotidien : il
veut suivre Jésus-Christ de plus près et travailler avec lui à l’édification
du Royaume, et ila reconnu en la Communauté de Vie Chrétienne
sa vocation particulière dans l’Eglise [27].
La vie en communauté locale reste le cœur de la vie du membre dans
la Communauté de Vie Chrétienne.
Elle s’accompagne d’un souci croissant à prendre part à la vie du Corps apostolique,
dans sa vocation particulière à l’écoute des besoins de notre temps.
Il vit comme apôtre selon son charisme propre et celui de la Communauté, et ainsi,
il fait vivre la Communauté comme corps apostolique laïc.
[13] Processus de croissance en CVX (Supplément Progressio n° 64 – 2009) : trois périodes de formation qui ouvrent sur la vie de discernement apostolique au quotidien.
[14] PG 11
[15] Les trois attitudes de disciple, compagnon, serviteur s’expérimentent de plus en plus largement, passant de la dimension personnelle à la dimension communautaire et enfin à la dimension « dans et pour le monde ».
[16] Mc 14, 22-25 et //
[17] Mc14, 50-51 et //
[18] Mc 16, 15-18 et //
[19] « Qu’ai je fait pour le Christ ? » ES n° 53
[20] Recevoir son nom propre, c’est accueillir la singularité du don de Dieu pour soi.
C’est accueillir la réponse aux questions : Quand Dieu, mon Créateur, m’envisage de
son regard aimant : qui suis-je à ses yeux ? Qu’a-t-il déposé de précieux en moi ?
Que m’a-t-il donné en héritage ? S’il n’est pas possible de « saisir » complètement
sa singularité et donc son nom propre, il est désirable d’en affiner la conscience pour
avancer dans la vie spirituelle
[21] Dans les documents mondiaux, cette parole s’appelle : « engagement temporaire ».
[22] PG n° 4
[23] Franklin Ibanez : « la vocation d’un corps apostolique laïc » – assemblée mondiale
du Liban 2013.
[24] Ap 2,17
[25] La vocation de tout homme est de communier avec Dieu en fraternité avec tous nos
frères humains. Cette vocation est un appel à la fois universel (pour tout homme)
et singulier (en raison de son nom propre). Fort de la connaissance de son nom propre,
l’apôtre peut répondre plus pleinement à l’appel de Dieu pour lui à savoir sa vocation
particulière.
[26] Dans les documents mondiaux, cette parole est appelée « engagement permanent ».
[27] PG n° 4.
Ch01_176&183
Engagement temporaire
Charisme 2001
176 :
Arrive enfin le moment où le candidat doit se
demander en son âme et conscience s’il perçoit ou non ce chemin, le long duquel
il a été instruit et accompagné pendant un certain temps (de 1 à 4 ans selon
NG2), comme un appel et une grâce de Dieu. Ce temps de discernement peut
venir de manière spontanée ou au contraire être demandé comme dans un
cheminement pédagogique.
183.
L’engagement temporaire, manifesté au
sein de la communauté et assumé par cette dernière, est, de la part de la personne, l’expression
de sa ferme intention de rechercher la volonté de Dieu en utilisant pour cela
les moyens ignatiens et, de la part de la communauté qui l’accueille,
de lui proposer de façon désintéressée la pédagogie ignatienne propre à la
CVX.
Ch01_191
Engagement permanent
Charisme 2001
191 :
« L’engagement temporaire dans la
cvx est lié au chemin de formation, en consonance avec l’appel du Roi éternel
et « l’élection ». L’engagement
permanent est lié au style de vie cvx devenu manière de vivre, il
dispose à l’abandon plein de confiance de la contemplation pour obtenir
l’amour ».
DireFaire_JA
La parole est performative
« Quand dire, c’est faire », John Austin,
Le discours performatif signifie que la parole peut être une action.
Dans le détail, il est constitué par un
signe linguistique (énoncé, phrase, verbe, etc.) qui possède la faculté de réaliser lui-même ce qu’il énonce,
c’est-à-dire que produire ce signe (le prononcer ou l’écrire) produit en même
temps l’action qu’il décrit. Ainsi, John Austin montre que certaines phrases
ont la capacité d’accomplir elles-mêmes l’acte qu’elles désignent. Le discours
performatif est notamment utilisé par les institutions pour produire du droit,
si bien qu’un acte de langage peut équivaloir à un acte juridique. Lorsque, par exemple, le maire scelle le mariage en prononçant
la phrase « Je vous déclare mari et femme »,
il constitue les fiancés comme mari et femme, les faisant ainsi passer de
l’état de fiancés à celui de mariés – c’est-à-dire que la réalité a été
modifiée par la parole. Le même
phénomène est à l’œuvre quand le président de l’Assemblée nationale ouvre la
séance en la déclarant ouverte. « Pour ces exemples, écrit John
Austin, il semble clair qu’énoncer la phrase (dans les circonstances
appropriées, évidemment), ce n’est ni décrire ce qu’il faut bien reconnaître
que je suis en train de faire en parlant ainsi, ni affirmer que je le fais :
c’est le faire » (Quand dire c’est faire).
Ch01_198
Engagement permanent et Communauté
Charisme 2001
198 :
Ce signe construit et fortifie la communauté dans
sa suite de Jésus-Christ, l’Envoyé du Père. Dans la foi, l’engagement
public d’un membre de notre communauté est une invitation à « rejeter tout
fardeau et assumer avec constance » le service auquel nous avons été
appelés en tant que communauté, « les yeux fixés sur Jésus, l’initiateur
de notre foi et qui la mène à son accomplissement » (He 12, 1-4).
DC_2note3
Définition
du mot « apostolique »
Dynamique de croissance
La vie apostolique se définit comme vie à la suite du Christ
dans la participation à son mystère pascal de mort et résurrection. L’apôtre meurt à sa volonté propre chaque jour
dans toujours davantage de domaines de sa vie quotidienne pour renaître à la
vie reçue du Père en Église. Car c’est avec et
par d’autres apôtres comme soi que chacun peut reconnaître et recevoir
ce qu’il est appelé à être par l’Esprit du Père et du Fils.
Liban_FI
Les
différents « niveaux » de la vie d’un corps apostolique
Discours à la clôture de l’assemblée mondiale au Liban
(extraits), Franklin Ibanez, Beyrouth, 2013
Je propose un schéma qui
synthétise la manière dont nous comprenons la CVX comme corps apostolique.
Niveau (a) les activités ordinaires
Nous essayons de donner un sens apostolique aux réalités, même les plus humbles, de
la vie quotidienne. (PG 8c).
Au premier niveau (a) nous
trouvons les activités ordinaires ou la vie quotidienne. Ceci mérite une
attention particulière car c’est ici que commencent nombre des ambigüités et
des mauvaises images sur la CVX (ou d’autres associations de laïcs). Bien souvent
on interprète mal la mission des laïcs, ce qui conduit à penser ou dire
facilement qu’ils ne font rien ou très peu. Je crois que c’est une erreur.
Partons de la célèbre phrase de Saint Irénée : « Gloria Dei Vivens Homo » (« La gloire
de Dieu, c’est que la personne vive »). La gloire de Dieu sera d’autant
plus grande que l’être humain vivra davantage et mieux. La vie de chacun est un
projet précieux aux yeux de Dieu. Dieu désire que chaque homme et chaque femme
puisse vivre en plénitude. Accepter cette phrase avec toutes ses conséquences
nous introduit de plain-pied à la thématique de la mission des laïcs :
vivre leur vie en plénitude, voilà leur mission ! Le Concile Vatican II a
voulu redécouvrir la mission des laïcs. Il dit : « La vocation propre
des laïcs consiste à chercher le règne de Dieu précisément à travers la gérance
des choses temporelles qu’ils ordonnent selon Dieu. Ils vivent au milieu du
siècle, c’est-à-dire engagés dans tous les divers devoirs et travaux du monde,
dans les conditions ordinaires de la vie familiale et sociale ».[7] Donc la mission des
laïcs, c’est de s’occuper des choses ordinaires comme toutes les
personnes ; mais le laïc est invité à le faire d’une manière
différente : à la manière chrétienne. En d’autres mots, il leur est demandé
de vivre dans le monde selon l’Evangile. Il s’agit de trouver et manifester
Dieu dans les activités quotidiennes ou la vie ordinaire. [8]
Bien que de nombreux laïcs – hommes et femmes – de la CVX vivent pleinement leurs activités
quotidiennes, parfois on entend dire « la CVX ne fait rien »,
« pourquoi la CVX est-elle si peu visible ? », « pourquoi
fait-elle si peu ? ». Ces affirmations sont injustes car il y a une
grande radicalité chez nos membres comme chez beaucoup d’autres laïcs. Oui, la
sainteté existe bel et bien chez les laïcs, mais nous l’avons occultée pendant
des siècles car l’Eglise a une longue histoire de cléricalisme. Le cléricalisme
est une mentalité bien enracinée dans l’Eglise. Selon elle, les prêtres et les
religieux ont fait un choix de plus grand prix que celui des laïcs, ou encore
que leur mission vaut davantage que celle des laïcs. Les prêtres, les
missionnaires, etc., ont été le modèle de la sainteté pendant des siècles. Ce
schéma clérical nous affecte tous et tous nous le reproduisons d’une manière ou
d’une autre. Le cléricalisme occulte les œuvres bonnes des laïcs et met à mal
leur possibilité de prendre des responsabilités. Il nous faut redécouvrir la
sainteté invisible des laïcs.
Comme laïcs de la CVX nous sommes très engagés dans les « tâches ordinaires ». Le problème n’est
pas que nous n’avons pas une mission. Bien sûr que nous en avons une ! Le
vrai problème est que parfois, nous ne vivons pas notre vie quotidienne avec
une radicalité apostolique ; mais ceci est une autre affaire. 100% de nos
membres ont une vie, un travail, une famille ; ils exercent leur rôle de
citoyen, etc. Par conséquent, 100% de nos membres sont déjà très engagés dans
cette mission (a). Dans bien des cas, ces missions ordinaires consomment toute
notre énergie.
(a) est une mission primordiale ou fondamentale pour les laïcs. En outre, dans le cas des membres
de la CVX, beaucoup de ce qui se fait (travail, famille, etc.) est assumé comme
mission, précisément comme résultat d’un discernement et/ou des Exercices Spirituels.
J’ai l’impression que la majorité de nos membres vit bien ces missions
ordinaires. Disons que la majorité vit sa vie quotidienne de manière chrétienne
et ignatienne. Mais nous acceptons que cela passe inaperçu la plupart du temps.
D’un côté, dans une grande partie de l’Eglise nous nous sommes habitués à
mesurer la sainteté des laïcs dans les termes du cléricalisme, c’est-à-dire en
fonction de ce qu’ils font les choses que font les prêtres ou les choses que
ceux-ci leur suggèrent de faire. D’un autre côté, dans la société, nous nous
sommes habitués à mettre en valeur ce qui est exceptionnel ou encore les grands
événements [9] .
Un laïc ne sera éventuellement visible dans sa mission ordinaire que lorsqu’il
exerce une profession socialement valorisée (homme/femme politique ou grand
patron). La plupart d’entre nous sommes condamnés à l’anonymat et
particulièrement les femmes. En ne valorisant pas les activités ordinaires,
nous nous imputons une dette historique envers les femmes car ce sont elles qui
ont été rendues les plus invisibles dans l’histoire des sociétés et l’histoire
de l’Eglise. Par exemple, élever des enfants n’a pas été considéré aussi
important que mener une guerre. Comme la tâche d’éduquer les enfants était le lot
des femmes, c’est comme si les femmes n’avaient pas été des protagonistes de
l’histoire.
Un premier défi : redécouvrir et revaloriser les activités ordinaires comme mission
fondamentale des laïcs. Vivre avec une radicalité apostolique nos activités quotidiennes.
Niveau (b) « les apostolats »
Pour le niveau (b) nous pouvons utiliser différentes expressions comme mission, volontariat, apostolat,
service, etc. Pour le moment, ne nous arrêtons pas trop pour savoir quel est le
meilleur terme. Lorsque nous avons l’habitude de parler de mission CVX, (b) est
souvent le niveau auquel nous avons donné le plus d’attention. C’est le type de
mission que nous connaissons le mieux. Par apostolats, nous comprenons les
activités non rémunérées en dehors des horaires de travail. Elles se vivent en
heures supplémentaires et gratuitement. Parfois on dit : « Si tu
travailles dans un hôpital et qu’on te paie pour ce travail, alors ce n’est pas
ton apostolat ». « Ce serait ton apostolat si tu le fais gratuitement
et en dehors de tes heures de travail normal. » Ce malentendu survient
précisément parce qu’on ne reconnaît pas le niveau (a) comme mission
fondamentale du laïc. Il est évidemment important d’avoir des apostolats de
type (b) mais cela ne doit pas occulter ou conduire à mépriser la valeur de la
vie quotidienne comme premier apostolat.
Je voudrais souligner la relation entre les niveaux (a) et (b). Imaginons que quelqu’un ait un père ou
une mère très âgée qui a besoin de beaucoup d’attentions : cette situation
fait partie du niveau (a). Par contre si cette même personne prend soin d’une
personne âgée qui n’est pas un parent mais qui se trouve dans une maison de
repos ou qu’il a rencontrée en rue, on parlera alors du niveau (b). Mais (b) n’est pas meilleur
que (a). Non! Tous deux sont des missions, mais chacune d’un type différent. On pourrait se
demander : « Est-ce que ceux qui ne connaissent pas Dieu ne font pas
aussi (a) ? » Ce qui nous différencie d’eux, ce n’est pas que nous
faisons (b), mais c’est surtout que nous trouvons Dieu dans notre quotidien, dans
le niveau (a). A la rigueur, aussi nous nous différencierons de la majeure
partie de la société parce que la majorité d’entre nous (je viens de parler
d’au moins 70%) fait le (b).
Il est évidemment important d’avoir des missions de type (b). Ces engagements manifestent la
solidarité avec des personnes qui nous sont étrangères, ainsi que la gratuité
du service dans un monde où tout se vend. Là où il est possible de mener des
missions (b), il faut le faire. Si Dieu nous appelle à prendre en charge ce type
de missions, il serait mesquin de ne pas en tenir compte. Mais vu ce que je
viens de dire, j’ajoute maintenant une réserve : les missions (b) ne sont
pas toujours possibles pour tous. Il existe des situations où nous n’avons ni
le temps ni l’énergie et c’est bien compréhensible.
Chaque membre et chaque communauté à ses différents niveaux, doit se demander et répondre honnêtement à
la question de savoir si, en ce moment, il ou elle fait ce qu’il/elle peut et
doit. La question est permanente ; donc chaque année ou régulièrement
j’évalue à nouveau. Parfois les bonnes raisons, telles que « j’ai des
jeunes enfants », peuvent se convertir en ruses du mauvais esprit ou en
faux prétextes. Par exemple, si mes enfants sont déjà plus âgés et autonomes,
je ne devrais pas continuer à dire « je ne peux pas à cause de mes
enfants ». C’est pourquoi, nous devons nous répéter cette question :
« Faisons-nous ce qui est nous est possible ? » Mais nous ne
devons pas imposer (b) comme une réponse automatique.
J’insiste. Je ne veux pas dire que l’apostolat (b) n’est pas important. Au contraire, il l’est. Et si
Dieu nous y appelle, nous devons l’écouter. Mais il ne sera pas toujours
possible pour tous. Par contre, tous les membres sont appelés à vivre
radicalement la mission (a). Elle n’est pas facultative ; il faut
l’assumer toujours.
Niveau (c): présence ou mission institutionnelle
Passons maintenant à un troisième niveau ou type de mission, le niveau (c) qui se caractérise par
l’accent mis sur l’institutionnel. Aux niveaux (a) et (b) la CVX est présente à
travers des membres individuels. A ce niveau (c), la CVX a une présence
apostolique comme institution.
Pour pouvoir parler de présence institutionnelle, ce qui importe c’est que la CVX (à un de ses
niveaux, bien que principalement aux niveaux national et régional) soit
présente comme institution. Aux niveaux (a) et (b) ce sont certains membres qui
participent. Par contre, au niveau (c), c’est la CVX comme institution qui
participe. Ainsi, la présence institutionnelle peut se réaliser à travers une œuvre,
une thématique ou une activité, ou encore un mélange de celles-ci.
Cependant, sommes-nous appelés à la présence institutionnelle? Sans doute dans certains cas,
mais ce n’est pas quelque chose d’automatique. Il ne s’agit pas de stimuler ce type de missions
pour le simple fait d’en avoir, ou uniquement pour gagner de la visibilité.
Pour le moment, posons-nous la question : « Quels enseignements pouvons-nous tirer de
la croissance de la présence institutionnelle de la CVX ces dernières années ? ».
A mon avis, la grande leçon, c’est « l’appel à concrétiser la mission
commune ».
Deuxième défi : vérifier si notre compréhension du corps apostolique nous invite à de nouvelles
présences institutionnelles autour de missions communes.
Niveau (d) Action internationale ou corps mondial
J’aimerais qu’au Liban
en 2013, l’Assemblée réfléchisse à sa mission du niveau (d). N’est-ce pas le
moment de faire un pas de plus qu’à Itaicí et Nairobi ? Tout en gardant un
quoi général et permanent, comme celui qui a été défini à Itaicí,
serait-il possible et opportun pour la communauté mondiale de définir des
« quoi(s) » concrets et temporaires ? Imaginons
que tous les cinq ans nous nous proposions une priorité apostolique, un quoi
commun pour toute la communauté mondiale, tel que (i) la diffusion des
Exercices Spirituels, (ii) la protection de l’environnement, (iii) la lutte
contre le SIDA en Afrique, (iv) la paix au Moyen Orient, (v) une économie
mondiale moins basée sur la spéculation, ou (vi) la promotion des droits des
migrants. Ou alors il n’est pas nécessaire de définir un champ de mission, mais
plutôt une activité concrète. Imaginons que tous les deux ans, on identifie une
campagne internationale que les membres pourraient appuyer de manière simple.
Troisième défi : discerner notre potentiel apostolique sur des missions qui impliquent la communauté
mondiale.
Récapitulatif : J’ai voulu mettre en valeur la
mission (a) qui se vit déjà dans la CVX. Il nous faudrait vivre avec plus de
radicalité le quotidien comme première mission des laïcs. Ce serait génial
qu’on nous reconnaisse pour notre manière différente de faire les choses, pour
les valeurs que nous donnons aux choses les plus simples.
Le fait d’avoir présenté quatre niveaux de mission, les uns sur les autres, peut donner l’impression que
ce qui se trouve au sommet est la mission finale ou la mission qui a le plus de
valeur. Je ne le crois pas. J’ai défendu la priorité de (a).
Plutôt que de comprendre le graphique comme une pyramide ascendante, nous devons la
comprendre comme un iceberg. Un iceberg, c’est une grande masse de glace
flottante. Nous n’en voyons qu’une petite partie, celle qui se trouve au-dessus
de l’eau et une autre qui se trouve juste sous la superficie. Mais la majeure
partie de sa masse se trouve en bas, cachée, invisible, et pourtant c’est elle
qui soutient la pointe que nous voyons. La mission de la CVX ou d’une autre
association de laïcs est à cette image. Le niveau (a) est comme condamné à
l’invisibilité. Une partie des apostolats (b) est visible de manière très
diffuse. Par contre on voit clairement la présence institutionnelle (c) et
l’action internationale (d). Mais il n’y aurait pas d’iceberg sans une grande
masse de (a).
Dernier défi : Collaboration avec la Compagnie de Jésus et avec d’autres
Lorsque, laïcs de la CVX et jésuites, nous abordons le thème de la collaboration, nous le faisons
souvent avec la perspective de (b), (c) et plus récemment de (d), comme si la
collaboration commençait seulement à partir de (b). Ce qui n’est pas juste. Il
y a beaucoup de collaboration au niveau (a), mais lorsque nous occultons (a)
comme mission légitime du laïc, nous occultons du même coup la collaboration
qui s’y vit, et notamment le service de nombreux jésuites. Au niveau (a), nous
les laïcs, réalisons nos missions ordinaires et les jésuites « collaborent
avec nous » de bien des manières : comme accompagnateurs personnels,
comme accompagnateurs de groupes, comme confesseurs, en donnant les Exercices,
etc. Chaque fois que j’ai une « conversation spirituelle » avec un
jésuite sur mon travail ou ma famille, il collabore avec moi. Au niveau (a), il
existe une grande collaboration, mais malheureusement nous, laïcs et jésuites,
ne le voyons pas ainsi parce que (a) n’est pas encore de manière évidente une
mission.
Dans la mentalité de nombreux laïcs ou jésuites, il n’y a de collaboration véritable qu’à partir de
(b), lorsqu’il s’agit de missions qui ont un rapport avec des institutions,
précisément parce que ce type de mission a une grande visibilité. Le problème,
c’est que la vie quotidienne des laïcs n’est pas une mission de ce type.
On dit évidemment que la mission est unique et que c’est la mission du Christ. Mais lorsqu’il s’agit de
planifier concrètement la collaboration ou de former des personnes pour la
collaboration, on le fait bien souvent en ayant en vue les œuvres. Si la
mission commence aux niveaux (b) ou (c), où la majorité des œuvres
appartiennent aux jésuites, il est inévitable qu’on continue à penser et à agir
comme si « ce sont les laïcs qui collaborent avec la Compagnie ».
Quand un jésuite travaille dans une université (même lorsque cette université
n’est pas jésuite), personne n’hésite à reconnaître cela comme sa mission. Mais
lorsqu’un laïc travaille dans une université, au niveau (a), on dit souvent que
c’est son travail mais qu’il lui manque une mission. Si l’on ne redécouvre pas
la mission (a) et si on ne la met pas en valeur, nous perpétuerons un modèle de
collaboration où il semble que les jésuites font davantage que les laïcs.
Il nous faut donc récupérer le rôle du laïcat, considérer la vie comme mission, nous rappeler que la CVX
est un corps apostolique dès le niveau (a), que la collaboration entre les deux
corps commence à ce niveau et éliminer une hiérarchisation. Ainsi nous évangéliserons
les relations de collaboration. Ainsi nous nous évangélisons mutuellement laïcs
et jésuites.
Quatrième défi : proposer des modes de collaboration qui, à partir d’une juste compréhension des
différentes parties, soient des modèles d’efficacité apostolique et de fraternité.
Ch01_132
Communauté apostolique
Charisme 2001
132. Il s’agit là non seulement d’une communauté
d’apôtres, c’est à dire de personnes plus ou moins engagées dans leur mission individuelle,
mais d’une communauté apostolique dont les membres, bien que remplissant
des tâches différentes, partagent leur vie, la manière de vivre leur mission et
discernent ensemble le contenu de cette mission. Ils sont envoyés par la
communauté qui les aide à prendre conscience et à évaluer la manière dont ils
suivent Jésus-Christ, l’Envoyé du Père.
[1] Ce charisme ou nom de
grâce est reçu à travers des expériences, une histoire, des essais et erreurs,
une relecture du vécu qui incluent la prière, la conversation spirituelle, les
aspirations profondes, le discernement de l’Esprit, l’action.
[2] Enfant … Amour …
[3] Nazareth… Au cœur des
masses…
[4] Miséricorde… Eligendo
et miserando
[5] Le nom de grâce ou
charisme est le sens profond de notre vie, la signification de notre existence
dans ce qu’elle a d’unique. C’est notre combat pour passer de la mort à la vie.
[6] L’intuition de ce
chapitre est due à Herbert Alphonso, Tu m’as appelé par mon nom – La
vocation personnelle du croyant, Saint-Paul, 1995, en particulier les pages
27 à 29.
[7] Lumen Gentium 31,2
[8] Dans les documents du Concile (Lumen
Gentium, Gaudium et Spes, Apostolicam Actuositatem) nous trouvons des termes ou
des expressions telles que « les affaires temporelles », « les
activités ordinaires », la « vie quotidienne ». Dans ce texte,
je suppose qu’ils se réfèrent à la même chose : les activités habituelles ou la
vie normale de toute personne.
[9] Le cléricalisme et la culture de l’image,
du spectaculaire sont des causes de l’invisibilité de la mission des laïcs mais
il y en a d’autres. Par exemple, la pression de certains milieux
hyper-sécularisés qui oblige à cacher l’identité chrétienne.