Michel, ex-président d’une association d’accueil et de soutien des réfugiés et demandeurs d’asile, a participé à l’Université d’été de Grenoble en novembre 2019, il témoigne de l’action de son association sur le terrain.
Origine et création
L’association Oisans Solidaire a été créée à Bourg d’Oisans (38) par quelques personnes ne supportant plus de rencontrer dans les rues de Grenoble des migrants sans hébergement et sans ressources. Après une période de réflexion et d’information, elles ont créé l’association en juin 2016. L’objectif premier était de procurer un logement et un soutien entre le jour de l’arrivée de demandeurs d’asile sur le territoire ou leur enregistrement à l’association ADATE (de Grenoble), et l’obtention d’un hébergement par l’OFII.
L’association a rapidement passé une convention avec l’ADATE prévoyant que celle-ci signale des demandeurs d’asile récemment arrivés dans une situation extrême, en échange de quoi l’ADATE doit pouvoir apporter une aide en matière juridique, administrative et en traductions.
Rapidement l’association accueille deux familles qui étaient à la rue.
Actions réalisées
– Recherche de financement auprès des adhérents, de la Communauté de Communes de l’Oisans (surtout) et des communes de l’Oisans.
– Prise en charge de la location d’un appartement et d’une location dans un gîte, plus partiellement d’un appartement municipal (pour de courts séjours, des hébergements se sont avérés possibles chez des adhérents, mais pas au-delà de quelques jours ou semaines).
– Attribution de nourriture (avec le Secours Catholique) et de vêtements (avec le Secours Populaire).
– Soutien juridique et administratif (avec l’association ADA de Grenoble).
– Soutien financier, surtout pour les familles ne recevant pas l’ADA.
– Conduites à Grenoble (à 50 km) pour des rendez-vous, ou à l’hôpital, ou des accompagnements à l’OFPRA, à la CNDA, au Tribunal Administratif de Grenoble, etc.
– Cours de français (parfois en lien avec le Département).
– Présentation d’enfants dans les écoles et soutien scolaire.
– Présentation dans des associations socioculturelles ou sportives locales (football, randonnées…), à des services sociaux et médicaux…
– Accompagnement social (nombreux cas de traumatismes).
– Une fois que les familles ont obtenu un hébergement de l’OFII, un contact est maintenu.
– Organisation de manifestations publiques de sensibilisation et d’information, présentations de films
suivies de débats, stands au marché, apéritifs publics…
Commentaires
Les conclusions que nous pouvons tirer de cette expérience sont :
1- L’accueil consenti par la France est inadapté (interdictions de travailler, hébergements très insuffisants, sévérité des conditions de reconnaissance du statut, accueil insultant dans les services sauf exceptions, etc.).
2- L’accueil constitue un engagement très prenant mais aussi instructif et formateur.
3- L’engagement associatif est important et souvent compétent.
4- La population est généralement peu favorable à l’accueil, voire hostile, jusqu’au jour où elle a un contact direct avec les migrants, ce qui humanise la relation.
Michel, ex-président de 2016 à 2019 de l’association Oisans Solidaire – Contact (clic droit “copier l’adresse électronique”)