Près de quarante jeunes ont répondu présents à l’invitation faite par des membres de la Communauté Vie Chrétienne et du réseau Magis de venir vivre les jours saints au centre Manrèse.
Au programme : une entrée progressive dans le silence et la découverte d’un vrai chemin de prière, personnelle et communautaire, autour du mystère de Pâques.
Pour ces jeunes professionnels, en majorité venus d’Ile-de-France, ce weekend posé pour Dieu a été un temps fort de ressourcement au milieu de vies souvent agitées, en proie au bruit, à la course au temps, aux inquiétudes face à l’avenir.
La proposition de ce weekend était de permettre aux jeunes de vivre ensemble le passage de Pâques, à travers des propositions variées : topos et témoignages, partages en équipe, ateliers créatifs et de préparation de la Veillée pascale, contemplation guidée, exercices corporels… Le weekend fut très riche.Les célébrations des Jours saints ont été fortes d’intériorité et de densité.
De mon côté, je participais pour la première fois à l’animation d’un tel weekend et j’ai été témoin de la paix progressive qui est venue habiter ces jeunes : le temps de pause et de ressourcement leur a permis d’expérimenter les points d’ancrage qui sont les leurs. Beaucoup se sont rendu compte que prendre du temps avec le Seigneur leur fait du bien ! Et de nombreuses craintes se sont estompées devant ce qu’ils ont découvert du visage de Dieu.
Avec les membres de CVX, les jésuites et les deux autres xavières qui ont formé l’équipe d’animation, je suis dans l’action de grâce devant la manière dont le Seigneur marche avec les jeunes… et les jeunes avec Lui!
Marine a vécu les “Jours saints” au centre spirituel jésuite de Manrèse, situé à Clamart (92), avec d’autres jeunes de la Communauté Vie Chrétienne (CVX) et du Réseau Magis. Elle témoigne des fruits reçus jusqu’à Pâques.
Tout a commencé dans la nuit. Par un vendredi soir échauffé de vacances scolaires, 35 jeunes convergeaient vers la banlieue sud de Paris, animés d’un même désir de vivre un temps pascal autrement. Se poser à l’écart de nos quotidiens tumultueux, à l’écoute du Passage du Christ qui veut se déployer en chacun d’entre nous.
Notre cheminement a commencé par l’office de la Passion, au plus profond de la nuit. Chacun découvre à sa manière comment Il nous invite à Le suivre jusqu’au bout, comment Il nous aime jusqu’au bout. Et comment Il vient visiter nos lieux de morts, Lui le Dieu fait Homme.
Découvrir Pâques autrement
Nous avons poursuivi notre halte dans le silence de ce Samedi Saint, riche de murmures et de bruissements de Résurrection. Grâce à des temps de partage, de prière personnelle, d’accompagnement individuel, chacun a pu nommer ce qui l’habitait et “faire communauté” pour se porter les uns les autres. Ce jour d’attente, où chacun se laisse façonner, a aussi été l’occasion de découvrir les textes de Pâques autrement. L’Exode a ainsi été revisité à la lumière d’un dessin animé. Nous projetant dans l’Histoire, nous nous imaginions tour à tour hébreux ou égyptiens, avec Moïse devant le Buisson Ardent, ou en marche vers la Mer Rouge.
Au travers d’une fresque de gouache et de pastels, chacun a pu ensuite représenter sa vision du “passage”, et comment elle rejoignait celle des autres. Par la littérature, nous avons été invités à nous ancrer davantage dans le récit de la Résurrection, en regardant tour à tour Marie-Madeleine, puis Pierre et Jean se rendre chacun au tombeau dans une Jérusalem encore endormie ou déjà bourdonnante d’activités. Imaginer les sentiments qui les ont traversés en contemplant cette pierre roulée, ce tombeau vide. Découvrir enfin, par les peintures d’Arcabas, comment le Ressuscité se manifeste sur le chemin d’Emmaüs, tout en délicatesse et en simplicité.
Et au milieu de cette halte, le feu pascal surgit soudain dans la nuit, et vient saisir chacun dans son silence et son cheminement intérieur.
“Ils sont finis les jours de la Passion”, annonce la liturgie, et c’est vraiment ce que cette halte nous a permis d’expérimenter et de goûter. Une joie profonde, collégiale et communicative se répand : la nuit devient jour !
Marine Samzun