État des lieux en passant…
Un appel est presque toujours une surprise. Particulièrement lorsqu’il vient de la Communauté : sitôt en retraite, et déjà au service par ailleurs comme Assistant d’une Communauté régionale, voilà que Thérèse me demande de participer au service de la communication, en panne avec Pauline Nardèse en congés maternité… Pourquoi moi ? Quelle drôle d’idée !
Certes, je m’y connais un peu, mais n’ai jamais réellement approfondi que deux ou trois branches du domaine lors d’expériences professionnelles variées, dont le commerce bancaire, l’illustration, l’informatique. Des loisirs anciens pratiqués sans modération, qui se sont changés peu à peu en métiers s’enrichissant les uns des autres. S’offre à moi un nouveau challenge en lien avec ma manière d’être ?
La communication, en particulier dans un organisme vivant tel que la Communauté de Vie Chrétienne, est plus large que ces modestes pratiques, aussi cela a été une occasion de discerner… sans perdre de temps. En effet, dans le petit monde de la com., fut-ce dans une Communauté dont le premier moteur de l’action est de contempler, tout est toujours pour hier ! La réponse fut « oui ».
Mais le discernement, aussi bien conduit soit-il, ne nous renseigne que de manière très partielle sur les conséquences précises d’un « oui » ou d’un « non ». Combien de temps, combien de talents seront nécessaires ? Quel impact sur la vie, ses habitudes, voire ses manies ? Comment prévoir l’imprévisible ?
La seule chose sûre, la décision elle-même, fut prise dans un acte de confiance. “Va vers le pays que je te montrerai” a entendu Abram qui, dès lors, marche en terre inconnue, traversant des territoires qu’il découvre peu à peu, avec sans doute un certain émerveillement, mais aussi quelques déroutantes surprises.
Ainsi le nouvel appelé emporte-t-il avec lui, comme Abram, son équipage de jeune retraité, de vieux mari, de père, de grand-père et de serviteur de Communauté régionale pour découvrir avec enthousiasme et appréhension des lieux nouveaux et de nouvelles activités dans lesquelles il reconnaît ici ou là quelques points de repères qui l’encouragent dans les moments de doute.
La Communauté travaille et communique beaucoup, il s’y passe tellement de choses ! Événements locaux, nationaux, mondiaux, tous remontent rue de la Roquette et sont l’objet d’attentions et de soins presque maternels tant ils ont mobilisé de bonnes volontés et d’énergies.
La Roquette est une ruche qui bourdonne de rencontres ; on traduit, on écrit, on téléphone, les claviers crépitent déjà ici tandis que là on prie encore. L’information arrive sur les écrans et parfois sur deux pieds, ceux des visiteurs qui se succèdent et dont la variété de questions est aussi infinie que bienvenue.
Servir en communauté, et peut-être plus particulièrement à la communication, c’est d’abord écouter. Écouter les gens, leur désir, recevoir leur propositions, les enrichir parfois, les soutenir toujours et favoriser la circulation des expériences. Communiquer n’est pas bavarder mais faire connaître des témoignages inédits et permettre aux initiatives locales de rayonner davantage par une plus grande exposition de leurs fruits.
La circulation de la parole, concept parfois galvaudé par excès d’imprécision (les ragots ne sont-ils pas aussi de la parole qui circule ?) retrouve son authenticité lorsqu’elle contribue à faire entendre, dans le flux de brouhaha médiatique dont nous sommes poursuivis, le murmure d’une brise légère, celui de l’Esprit à l’œuvre dans le monde. Le service se fait ainsi louange. A suivre… La Communication m’appelle…
Michel