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Un appel
L’an dernier, deux compagnons de mon équipe CVX, à Châteauroux, m’avaient demandé :
« Serviteur », je ne voyais pas trop ce qu’ils voulaient dire par là ! Et Penboc’h était alors pour moi un simple point lumineux sur la carte de France : lumineux, comme l’étaient les visages de ceux qui m’en parlaient, à leur retour.
J’étais disponible ; j’ai fait confiance : c’était « oui » !
Cette année, en ce printemps 2018, Claire et Nicolas ont renouvelé leur demande et j’ai apporté la même réponse, franchement heureuse de reconduire l’expérience.
Le thème de la session avait changé : « Vivre Laudato Si’ en familles ». Et cette fois, il m’a été demandé d’organiser l’accueil des familles le premier jour, puis de coordonner l’équipe des animateurs des groupes d’enfants/ados pendant la session. J’accueillais cette seconde mission avec timidité, presque. Hormis le fait d’être maman de trois enfants, je n’ai pas de qualification particulière puis, surtout, l’équipe des animateurs comptait de jeunes adultes dont j’avais vu la gaîté, le talent et la gentillesse, l’année précédente : que pourrai-je bien leur apporter ?!! « Farfadulte » dans le groupe des Scouts et Guides de France à Châteauroux, je me sentais plutôt en position d’apprentissage auprès d’eux !
Des préparatifs.
Bien en amont de la session elle-même, Véronique, Claire et Nicolas, avec le père Miguel, avaient pris beaucoup de soin à préparer tout ce qui pouvait l’être : bien sûr, l’itinéraire spirituel qui allait être proposé aux adultes, mais aussi la constitution de l’équipe des serviteurs et la répartition des services de chacun. J’ai beaucoup aimé le fait qu’il nous soit proposé de vivre cette expérience de service d’une manière fraternelle. Dès le premier soir, nous avons formé une petite communauté, attentive les uns aux autres, pour nous mettre joyeusement et tranquillement au service des familles qui arrivaient le lendemain.
Le service.
A tour de rôle, par petites équipes qui se succédaient, quasiment tous les serviteurs ont participé à la journée d’accueil des familles. Puisque nous étions arrivés la veille et avions eu le temps de préparer ce qui devait l’être, nous étions comme impatients de les rencontrer. Notamment, les animateurs des enfants avaient hâte de découvrir les visages de « leurs » enfants !
Ceux-ci avaient en effet été répartis dans quatre groupes, correspondants à des tranches d’âges différentes. Pour chacun des groupes, des activités et des jeux avaient été préparés. Il s’agissait, autant que possible, de faire vivre aux enfants et aux ados un chemin parallèle à celui des « grands ». Ainsi, les uns et les autres, entrés dans la même démarche durant la matinée, poursuivaient naturellement autour des propositions d’activités familiales de l’après-midi. Par exemple, quand les parents ont reçu un éclairage sur la terre, notre maison commune, certains enfants sont allés concrètement visiter la maison de Penboc’h qui nous accueillait -et son potager-, d’autres ont réfléchi sur les pièces qu’ils préféraient ou aimaient le moins dans leur propre maison… L’après-midi, la mission familiale de bâtir concrètement une maison pour la famille s’inscrivait dans la continuité. Bien sûr, pour les plus petits enfants, les câlins, siestes et premiers pas restent des classiques à respecter !
Dans cette perspective, le service de coordination des animateurs des enfants avait trois formes. Premièrement, il s’agissait de créer des temps de rencontres pour permettre la circulation et les échanges d’idées. Deux d’entre nous ont été plus particulièrement chargés d’animer les mini-veillées qui, chaque soir, permettaient aux familles en leur entier de présenter s’ils le souhaitaient leur réalisation de l’après-midi. Le grand jeu collectif de la dernière matinée (intergroupes, sauf les tout petits) a été l’objet d’une rencontre à lui seul. Deuxièmement, assurer un petit lien avec la communauté permanente de Penboc’h, ce qui a permis que les plus grands enfants assurent la responsabilité de l’arrosage des fleurs ; par ailleurs, les enfants dressaient la table ET la décoraient chaque midi (de manière élégante ou ludique selon les équipe en responsabilité !). Enfin, n’étant attachée à aucun des quatre groupes, j’étais « volante », pour passer un temps plus privilégié avec l’un ou l’autre enfant. Le moment de la séparation avec les parents, pour les plus petits, pouvait nécessiter des bras en plus….
Une histoire d’eau et de vin.
Parmi les enfants, j’ai été particulièrement touchée par Benoit et Thomas. A travers eux, j’ai découvert des formes de différence que je connais mal. J’ai été touchée par vos sourires, l’amour de votre famille, et tout ce que j’ai partagé très simplement avec chacun, en vérité. Merci pour cela. Merci aussi Benoit pour tous les chants et comptines que tu as chantés. Merci Thomas pour la reprise, le dernier soir, lors de la veillée festive, du titre de France Gall « Résiste, prouve que tu existes » qui restera dans toutes les mémoires, je crois. Le lendemain midi, dans notre grand cercle uni pour se dire au revoir, l’un des adultes a lancé : « Continue Thomas, Résiste !
Bien sûr, je ne peux pas oublier mon grand Rémi, âgé de onze ans, qui m’avait déjà accompagnée, l’été précédent. A travers lui, je vois les fruits offerts par de telles rencontres. Dans un bel environnement naturel, accompagné dans un climat de bienveillance et de joie simple, les enfants font l’expérience d’un vivre ensemble heureux, entre petits et grands. Comme une graine semée.
Enfin, surtout, un grand merci aux huit animateurs des groupes enfants / ados : Bénédicte, Cassandra, Claire, Cyprien, Danaé, Etienne, Jean-Victor et Raphaëlle, sans oublier l’aide précieuse d’Isabelle. Ils m’ont fait le cadeau d’une espérance renouvelée : la source vive de l’Évangile continue. Comme les serviteurs des noces de Cana, je l’ai vue ».
Chantal,Communauté régionale Berry Nivernais, au service de la coordination des animateurs enfants / ados.