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Sur les pas de celui qui allait devenir le Pape François – Episode 2

Sur les traces du pape François :  Un homme incarné dans une histoire, un pays, un continent – Episode 2

Nous entreprenons dans la perspective de l’Assemblée Mondiale à Buenos Aires une série d’articles sur le Pape François. Peut-être encore plus que ses prédécesseurs, le Pape François parle à l’Eglise à partir de ce que le Seigneur lui a enseigné durant sa vie et des événements qui l’ont marqué. Merci à l’équipe Argentine 2018 de nous donner de marcher sur les pas du futur François.

Relire l’épisode 1

Un évêque jésuite, natif de Buenos Aires, a été élu pape en 2013, c’est le premier de ce continent. Il s’appelle Jorge Bergoglio et prend le nom de François. Pour mieux comprendre les orientations qu’il propose aux membres de l’Eglise universelle, il est intéressant de se tourner vers son enfance, sa jeunesse, pour mesurer son incarnation dans une réalité.

Né en 1936, dans une famille d’émigrants italiens arrivée en Argentine en 1929, il est baptisé à la Basilique St Charles Boromée et Marie-Auxiliatrice dans le quartier de Florès. Il y a cinq enfants dans la famille qui mène une vie simple. Sa grand-mère Rosa tient une place importante dans sa vie.

Sa préoccupation pour les personnes âgées, les jeunes et les émigrés, son goût pour la vie simple n’ont-ils pas pris racine ici ?

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© Jef

Il poursuit ses études au collège salésien Wilfrid Baron de Ramos Mejia puis à l’Escuela Nacional de Education Tecnica. Il obtient un diplôme de technicien chimiste et travaille dans le laboratoire d’Esther Ballestrino de Caragea avec laquelle il se lie d’amitié. Elle sera, pendant la dictature, une des “mères de la Place de mai” et sera enlevée à Santa Cruz puis assassinée (cf. Articles suivants).

Comme une grande partie de ses compatriotes, il aime le foot et supporte l’équipe de San Lorenzo (son père est décédé à 51 ans en assistant à un match), la musique argentine, il danse le tango (encore marqué par “la marge”) et il boit le “maté” (boisson nationale à base de plantes infusées).

Il s’intéresse à la politique. Tout au long des années 50 à 70 l’Argentine connaît une situation complexe et mouvementée : les nationalistes, les péronistes, seront populaires et gagneront souvent les élections tandis que les libéraux utiliseront la dictature pour écarter les péronistes du pouvoir. Dès 1952 Jorge est membre de l’Action catholique. Il va visiter  les quartiers les plus pauvres. Il  s’intéresse à la doctrine sociale de l’Eglise et explore les théories économiques de gauche.

L’Eglise de sa jeunesse est sûre d’elle, un peu triomphaliste. Elle connaît au lendemain de Vatican II des fractures aggravées par un climat de division politique dans le pays qui touche l’ensemble des catholiques. Enraciné dans sa foi, G. Bergoglio croit, en politique, au témoignage de foi et non à la défense de l’idéologie.

Il développera plus tard son idée du “pueblo fiel” (peuple fidèle), appelant à “retrouver les valeurs qui ont fait la grandeur des Argentins… leur amour de la vie et leur acceptation de la mort, leur solidarité face à la souffrance et à la pauvreté, ou leur façon de célébrer et de prier”, et à respecter et comprendre les formes de piété populaire née dans les campagnes (J.M. Bergoglio – allocution du Te Deum – Buenos Aires 25 mai 1999).

Tout ce chemin de vie influe sur sa vision universelle à la fois de l’Eglise et du monde. Il garde le cap vers lequel il oriente sa vie depuis toujours : servir le Seigneur, être proche des personnes pauvres, migrantes et s’adresser à tous. A l’image de François d’Assise, d’Ignace de Loyola, il garde toute sa liberté, quoiqu’il advienne avec lucidité et ose une parole forte.

” L’exemple de Notre Seigneur  nous sauve: Il s’est incarné dans le peuple. Les peuples ont des habitudes, des valeurs, des références culturelles…Prêter l’oreille pour entendre leur désir de changement exige de l’humilité, de l’affection, une habitude d’inculturation, et par dessus tout le rejet de toute prétention absurde à vouloir devenir la ” voix” des gens, à s’imaginer qu’eux-mêmes n’en ont pas une.” J.M. Bergoglio “Criterios de accion apostolica” in Boletin de Espiritualidad janvier 1980

Le voyage qui aura lieu en Argentine et en Uruguay du 18 au 30 juillet a pour but d’approfondir les éléments évoqués ici et dans les prochaines newsletters.

 

Pour toute information, contactez rapidement Marie-Colette LALIRE : argentine2018@cvxfrance.com

assembleemondiale2018.cvxfrance.com/

 

L’évêque de Buenos-Aires partageant le maté dans un quartier périphérique (source: CEFAL)