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J’ai eu un parcours spirituel assez mouvementé.
À l’âge de 20 ans, après la mort de ma grand-mère, j’ai décidé de revenir vers l’Église.
J’ai cheminé pendant 10 ans avec un groupe de renouveau charismatique, m’occupant essentiellement de l’animation. J’accompagnais les assemblées au piano.
Au fil des ans, je me suis rendu compte que ces rencontres hebdomadaires ne nourrissaient pas ma foi. Je me contentais de louer, de sauter, mais en aucun cas, il y avait de la réflexion.
J’ai donc «bifurqué» vers la Communauté du Chemin Neuf, où je bougeais tout autant, mais où j’ai eu la chance de découvrir les exercices spirituels de saint Ignace lors d’une retraite. Ça a été une grande grâce pour moi et une véritable découverte.
Toujours dans l’animation, je sentais que j’étais appelée à une période de réflexion et de calme. Il me fallait réfléchir sur ma relation avec Dieu, mais avec tant de mouvement autour de moi, cela m’était impossible. J’ai donc quitté la Communauté du Chemin Neuf.
Après quelques années d’errance, j’ai rencontré la communauté de vie chrétienne (CVX) de manière tout à fait originale. Journaliste pour le magazine Église à La Réunion, j’ai eu pour mission de faire un reportage sur la venue à La Réunion de Paul Legavre, assistant national de la CVX, en 2011. Pour l’occasion, les membres de la CVX de l’île Maurice avaient fait le déplacement.
J’ai interrogé un membre de la communauté qui m’avait parlé de la manière dont la CVX avait changé sa vie.
Elle avait avant la CVX une vie professionnelle, une vie associative, une vie spirituelle, mais rien n’était lié. En découvrant et en vivant de la spiritualité de la CVX, tout dans sa vie avait fini par ne faire qu’un… autour du Christ.
Ce témoignage m’a bouleversé, car moi aussi, j’avais besoin que ma vie soit unifiée autour du Christ. Il n’était pas présent dans mes multiples activités : au sport, dans mes soirées, ma famille… Il était juste cantonné à l’église.
Je suis donc entrée en parcours accueil de la CVX en septembre 2011.
J’ai découvert les exercices de saint Ignace, sa vie, sa spiritualité, à retrouver la parole chaque jour, à la méditer, la mâcher, à discerner, à agir, à avoir une discipline dans la prière, à accorder un temps au Seigneur chaque jour, j’ai découvert les retraites ignaciennes… et surtout, surtout, à retrouver et rencontrer Dieu dans l’ordinaire de ma vie.
Quelle joie de se rendre compte que dans des moments où je suis au sport, au travail, en famille, avec des amis… il est présent. Ça pouvait être n’importe où, mais la présence de Dieu était devenue palpable. Il était vivant, près de moi, et non plus seulement dans un livre. J’ai appris à l’écouter dans le silence… comme dans l’agitation.
J’ai aussi appris la relecture. Relire ma vie à a lumière de l’évangile, apprendre à découvrir dans chaque évènement ce que le Seigneur a voulu me dire, me faire comprendre. Ça m’a aidé à changer mon comportement, à me remettre en question, à m’engager davantage dans les actions caritatives ou dans des associations, à me rendre compte que même quand tout va mal, Dieu est à mes côtés.
À mes côtés, il y a aussi ma communauté locale, ma famille spirituelle, mes compagnons d’armes dans la foi et de cœur qui en savent mieux sur moi… que moi- même. Ils me questionnent, me guident, m’épaulent, m’aident à me remettre en question et souvent à m’en poser.
Grâce à eux et au Seigneur, je sais que je ne suis pas seule durant mes moments d’épreuve. Ils ne sont pas qu’une aide, ils sont devenus un soutien indispensable… une partie de moi-même. Leur souffrance et leurs joies sont devenues miennes… comme je sais que les miennes sont devenues les leurs. Ils sont ma communauté, ma famille. J’ai découvert dans cette communauté un lieu de ressourcement, de consolation, de paix et de joie.
J’ai grandi dans ma foi, et j’ai encore beaucoup de chemin à faire… mais saint Ignace est un excellent guide
Sonia
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