Trois années successives, des Semaines de Prière Accompagnée (SEPAC) ont été organisées à Albi, dans trois lieux différents mais proches. Chaque année, j’ai été appelée à « écouter ».
La première SEPAC a été ma première expérience d’écoutante spirituelle. J’ai accepté ce service, consciente de mon incompétence mais vaguement rassurée par la certitude du P. Paul Legavre, jésuite des Coteaux Païs qui nous assurait que nous serions fortement soutenus par des supervisions quotidiennes en groupe et individuelles.
∴ A lire >> Ecoutante lors d’une semaine de prière accompagnée : être témoin de la découverte de « pouvoir parler à Dieu » ∴
Je travaillais la journée et j’écoutais le soir de 19 heures à 21 heures. Les supervisions de groupe étaient juste avant ma première « écoute » et la supervision individuelle en fin de journée.
Je me souviens de la peur qui m’a envahie le premier jour. Entendre mes compagnons lors de leur supervision ne m’a guère apporté de confiance. Un temps de prière, où je m’en remettais totalement au Seigneur, m’a permis cet abandon. Abandon de moi-même pour laisser Dieu passer par moi, pour être totalement « écoute » de la Parole et de mon frère. Je me suis sentie physiquement transformée, allégée et habitée de Sa présence.
Chaque jour, dans la prière, je me suis ainsi allégée de moi-même pour être toute à Lui et Le laisser agir. Et j’ai vu combien la Parole peut pénétrer en chacune des personnes que j’écoutais et comment elle les transformait en si peu de temps. J’ai été témoin de leur découverte de « pouvoir parler à Dieu », de ne plus lire sa Parole comme un « texte » mais de l’écouter pour soi-même et de l’entendre résonner dans sa vie, d’oser lui parler, lui adresser une demande de grâce personnelle, de Le découvrir proche dans le colloque.
J’ai vu comment la Parole travaille en chacun de nous et nous ouvre à Dieu, à la Joie et à la Vie.
De là est venu un désir de me former à l’écoute, formation qui n’a pas abouti. Mais j’ai été appelée à la formation à l’accompagnement de communauté locale, puis à celle de l’accompagnement spirituel, à laquelle je participe actuellement. Cela a aussi éveillé, ou précisé, le désir de connaître où j’en étais de ma relation personnelle à Dieu. Car comment accompagner si je ne sais ni où j’en suis, ni où je vais… ? J’ai donc, entre ces deux formations, fait une retraite de trois fois dix jours selon les Exercices. Et ce désir d’approfondir ma relation au Christ m’a également conduite à faire un pèlerinage en Terre Sainte.
Ce qui n’était, de prime abord, qu’un service rendu a ouvert dans ma vie de nouveaux horizons et, par cette retraite de trente jours, m’a profondément bouleversée, transformée.
Et pour dire ce qui m’habite aujourd’hui, je laisse la Parole au livre de la Sagesse 6, 12-16 (lire le texte) :
La Sagesse est resplendissante, elle ne se flétrit pas. Elle se laisse aisément contempler par ceux qui l’aiment, elle se laisse trouver par ceux qui la cherchent. Elle devance leurs désirs en se faisant connaître la première. Celui qui la cherche dès l’aurore ne se fatiguera pas : il la trouvera assise à sa porte. Penser à elle est la perfection du discernement, et celui qui veille à cause d’elle sera bientôt délivré du souci. Elle va et vient à la recherche de ceux qui sont dignes d’elle ; au détour des sentiers, elle leur apparaît avec un visage souriant ; dans chacune de leurs pensées, elle vient à leur rencontre.
Brigitte