Avec un air de fin d’été bien ensoleillé, un flottement de joies de retrouvailles, un désir attisé par les souvenirs d’éditions d’université d’été précédentes, je me suis retrouvée avec 80 compagnons au pied de la Chartreuse, à Saint-Hugues.
Entendre « le cri des pauvres, le cri de la terre, agir ensemble », c’était une invitation à creuser le sillon ouvert depuis quelques années par la Communauté de Vie Chrétienne, labouré régulièrement par le pape François et dans lequel je me sens engagée à ma façon, personnellement et en couple. J’ai pu le partager avec d’autres qui le vivaient différemment dans nos « communautés d’université », mais aussi avec d’autres témoins rencontrés sur leur terrain d’action ou autour d’une table ronde. Des rencontres vivantes, interpellantes, le partage de nos convictions, de nos doutes, de notre joie, de nos ambitions d’être la voix des sans voix … et, émergeant de cela, des idées pour discerner l’essentiel pour moi, imaginer de nouveaux chemins à expérimenter, seule, en couple, en communauté locale…
J’ai aimé voir se déployer toute la gamme des actions possibles, du très petit et concret jusqu’au politique, en passant par le lobbying, l’accompagnement personnel au long cours, ou encore la conversion personnelle à des pratiques simplificatrices… toutes les couleurs de la palette qui permet de composer une société et une communauté riches de leurs complémentarités et du respect de chacun.
Agir ensemble découle alors assez naturellement de cette écoute. Mais que signifie cet « ensemble » ? Une action commune ? Ou discernée et relue en communauté ? La question a été discutée, mais ce qui est sûr, c’était le désir de chacun de passer à l’action, une action sincère et qui lui ressemble, joyeuse, d’une joie née de l’énergie du plus pauvre qui dépasse le découragement potentiel devant les montagnes à déplacer !
Les montagnes, elles constituaient le fond de notre paysage, le décor du temps d’éveil corporel de Saint-Hugues, le terrain de jeu des enfants, l’inépuisable source d’émerveillement et de ressourcement de nos prières personnelles, la couleur originale de cette communauté temporaire, l’une des trois composantes géographiques de cette université d’été.
Marie-Laurence, Communauté régionale Paris Bonne Nouvelle