Qu’est-ce qui peut bien réunir une petite centaine de personnes au Couvent des Dominicains un samedi après-midi parmi lesquels une dizaine de membres de CVX ? A l’occasion de la sortie du livre : « Au cœur du monde. Témoignages de laïcs dominicains. » et dans le cadre du 8ème centenaire de l’Ordre des Prêcheurs, nous avons pu vivre une journée placée sous le signe de l’amitié et du partage autour de la question centrale de l’engagement…
Le prix de l’engagement
La journée a débuté par un exposé sur “Le prix de l’engagement” par Laurent Thirouin, professeur à l’Université Lyon 2. Archétype de l’intellectuel engagé : Zola qui publie une lettre ouverte au Président de la République dans l’Aurore le 13 janvier 1898 : “J’accuse… !” Pour cette prise de position en faveur du Capitaine Dreyfus, Zola sera condamné à la peine maximale et il s’exilera à Londres pendant 11 mois… L’engagement vaut ce que vaut le gage…
Pour le chrétien, l’engagement est l’âme de la foi mais “les œuvres” ne suffisent pas à faire l’engagement. Modèle de l’engagement chrétien : le martyr. Celui qui paie de la totalité de sa personne. Comme le Christ lui-même !
L’engagement, un appel ?
En retraçant son cheminement, Catherine Masson, responsable provinciale des Fraternités Laïques Dominicaines, considère que l’engagement est lui-même appel permanent à la conversion et à la mission. Il est aussi “réponse” à la manière du “me voici” de Samuel et du “OUI” de Marie. Impossibilité de vivre le laïcat dominicain sans être engagé. Invitation à “avancer en eau profonde”. Mouvement vers Dieu et vers l’autre…
L’après-midi a été consacrée à la présentation de l’engagement dans différentes familles spirituelles.
L’oblature Bénédictine
Pour Pierre Dupuis, oblat rattaché au monastère de Saint-Benoit sur Loire, l’engagement s’articule autour de la règle de St Benoit : “Ora et labora”. La prière prime sur le travail. Même pour le laïc bénédictin. Le lien est avec le monastère, pas entre oblats.
CVX- La grâce de l’engagement
Dans la Communauté de Vie Chrétienne, représentée par Anne Fumex, la dimension communautaire est fondamentale. Les membres sont invités à partager leur foi dans de petites communautés qui se réunissent régulièrement. Par la relecture, l’interpellation et le discernement, les membres sont invités à grandir en liberté au service de la mission. La Communauté nationale offre un cadre qui donne la possibilité aux membres de prononcer leur engagement. Ils reconnaissent alors que chemin ignatien est leur chemin dans l’Eglise.
Dans la Fraternité séculière Franciscaine présentée par Claire Dechenaux, les maîtres mots sont pauvreté et louange. Invitation à se désapproprier et à se mettre au service des plus pauvres.
Au terme de cette journée riche en découverte, chacun est reparti plein de dynamisme et dans la joie de mieux connaître la diversité et la richesse des chemins pour suivre le Christ.
Brigitte Minier, de la Communauté régionale Anjou