« Inigo Lib’ – prendre soin de ce monde que Dieu aime » a eu lieu au Centre Sèvres le samedi 10 octobre 2015 de 9h30 à minuit.
« Inigo » : nom espagnol de Saint Ignace. Lib’ » : clin d’œil à Paris, à ses Velib’ et Autolib’.
Ces 2 mots expriment ce que nous avons essayé de vivre durant une journée, comme dans toute activité de notre réseau (RJI) : nous appuyer sur les manières de faire de Saint Ignace et grandir en liberté intérieure pour mieux répondre aux appels du Seigneur et du monde. Le sous-titre fait bien sûr écho à la dernière encyclique du Pape sur l’écologie et à sa dynamique de conversion en vue de la COP 21 à Paris dans quelques semaines.
Nous étions plus de 180 jeunes (dont 60 inscrits les 3 derniers jours !) à vivre ce temps fort dans l’église et le centre de théologie des jésuites au 35 rue de Sèvres à Paris, en lien avec l’institut jésuite du CERAS (Centre d’Etudes et de recherche d’Action sociale) et sa revue « Projet » (excellent numéro de juillet sur « les spiritualités au secours de la planète »). Il s’agissait de nous poser, d’écouter et nous laisser faire. De fait, dans nos rythmes effrénés d’étudiants ou de jeunes professionnels, dans le bruit souvent assourdissant de toutes nos activités et préoccupations quotidiennes, l’appel du Pape François résonne comme une musique singulière : « Tout est lié », nous dit-il, « la préoccupation pour la nature, la justice envers les pauvres, l’engagement pour la société et la paix intérieure sont inséparables » (§10). Comment faire écho à cette nouvelle mélodie dans nos partitions quotidiennes si nous ne nous arrêtons pas un peu ? Comment rencontrer le Christ au cœur de cette démarche de conversion intégrale (§218) ?
Ainsi au programme de cette journée : louange, enseignement interactif sur l’encyclique par un jeune jésuite (Sébastien Carcelle), « messe pour la Création », 20 ateliers (voir plus bas), relecture, repas terroir (de l’aligot !), forum des activités ignatiennes (avec un stand CVX !) et soirée théâtrale (reprise de la veillée festive du Congrès) et dansante, tout cela portée par une équipe de jeunes surmotivés (Marthe, Adelaïde, Cécile, Manu and co). Par groupe de dix à douze, les participants devaient aller à deux ateliers répartis en cinq thématiques : prendre soin de la création, de la société, de l’Eglise, de son corps et des plus fragiles. Les ateliers étaient donc assez divers : contempler la ville depuis Montmartre, apprendre à trier des déchets de manière ludique, visiter des ruches dans les jardins de communautés religieuses, faire des exercices de contemplation et d’écriture, faire de la boxe éducative, jouer au clown, lire l’encyclique, découvrir la doctrine sociale de l‘Eglise, visiter des personnes âgées, etc.
On l’a mieux compris, la Création au sens large – donc aussi notre temps, notre corps, nos relations, la nature et la ville qui nous environnent – est un don que nous sommes appelés à recevoir de Dieu, à chaque instant, sans l’utiliser pour maximiser notre profit personnel. Cette attitude nous engage : le pape nous invite à « entrer en contact direct avec la détresse, l’inquiétude, la joie de l’autre et avec la complexité de son expérience personnelle. » (§47) Découvrons donc l’écologie comme une aventure spirituelle. Faisons preuve de créativité, là où nous sommes, et « utilisons notre intelligence, avec audace et responsabilité, pour trouver des formes de développement durable et équitable » (§192), tout cela dans l’esprit de la joie de l’Evangile.