La journée régionale de la région CVX Paris Bonne Nouvelle 2018 avait pour thème : Envoyés comme compagnon… Notre interrogation : comment notre spiritualité nous dispose à être envoyés comme compagnon pour le monde …
La dynamique de cette journée : reconnaitre la manière dont le compagnonnage en communauté locale me dispose à une forme d’écoute et de parole qui peut faire progresser d’autres personnes, rencontrées dans d’autres cadres – amical, familial, professionnel, associatif, religieux – sur leurs chemins de vie.
Nous avons proposé une démarche personnelle, en quatre temps :
– prendre conscience que la vie de compagnons CVX nous dispose à vivre le compagnonnage auprès des autres personnes hors de la communauté, à travers trois témoignages résumés ci-dessous
– entendre comment le Christ appelle à être compagnons à sa suite (à travers le temps de la messe partagée avec la communauté paroissiale de Saint Hélène (porte de Clignancourt) ).
– entendre et discerner vers qui chacun se sent appelé (les compagnons ont été envoyées hors du lieu de la réunion, par groupe de trois, pour se tourner vers les appels du monde);
– relire nos relations de compagnons en petit groupe et voir comment nous pouvons ajuster notre façon d’être.
Avant la journée certaines communautés locales avaient préparé
une réflexion sur ce thème depuis plusieurs mois.
Des réunions ont été organisées, les textes de l’évangile choisis, les feuilles de préparation ainsi que des fruits, des épines et des idées sont présentés dans un document (Réflexions préparatoires à la journée sur le compagnonage° )
Trois intervenants –membres de CVX- ont nourri la réflexion autour du thème de la journée régionale :
Vous trouverez ci-dessous les notes prises pendant les trois exposés.
Armelle : être compagnon dans l’accueil de l’étranger. Son expérience de tutrice auprès de jeunes étrangers organisée par JRS Welcome (Jesuit Refugee Service)
Considérant que les « migrants » n’étaient présentés dans les medias que comme une « foule », des « personnes non identifiés», elle a souhaité mieux comprendre leur réalité en se rapprochant de l’atelier Étrangers de CVX. De là, quelqu’un l’a orienté vers JRS Welcome (Jesuit Refugee Service) où elle a décidé d’aller se renseigner voire de proposer ses services pour l’alphabétisation. Mais le besoin prioritaire est celui de tuteur. Demande inattendue pour laquelle elle ne se sent pas formée mais qu’elle accepte.
Depuis trois ans, la voici « tutrice » : accompagnement d’un « migrant » pendant neuf mois, lien avec les familles qui le logent, chacune, pour 6 semaines maximum.
Les attentes des personnes dont elle a été tutrice (hommes de 25-30 ans) : beaucoup d’écoute (ils sont seuls), l’espoir de s’intégrer, une grande reconnaissance d’être accueillis dans des familles françaises (ils ne rencontrent que des étrangers).
Pour Armelle : « accepter d’avoir des limites et d’être impuissante sur beaucoup de points, je suis un maillon, une présence à côté (pendant 9 mois mais elle garde le lien après, moins fréquent), je les écoute et les encourage, on invente un chemin ensemble, on s’accompagne mutuellement ».
En conclusion : Les migrants, de notion vague sont devenus pour Armelle des visages, chacun différent. A chaque rendez-vous, c’est une joie réciproque.
Etre tutrice, c’est être « amie dans le temps ».
Participer à un meilleur accueil des réfugiés en France ? (toutes les informations)
Alain : être compagnon au cœur de nos familles. Comment nourrir sa vie de famille des trésors découverts en CVX?
En complément deux documents rédigés par Alain à télécharger :
Alain témoigne d’un appel de CVX national sur ce que CVX peut apporter aux familles.
Sa conviction : on peut vivre en famille ce que l’on vit en CL.
Sa proposition : s’appuyer sur les trésors de CVX que sont
Dans un premier temps, s’interroger : qui est ma famille ? la réponse sera à géométrie variable selon chacun, parfois bien au delà des liens du sang. (on peut parfois aussi s’interroger sur les raisons pour lesquelles on a « oublié » quelqu’un par exemple ou au-contraire associé quelqu’un qui n’a pas de liens de sang).
Il propose de créer une Communauté locale familiale, c’est à dire de réunir la cellule familiale comme on réunit une communauté locale. Avec un premier tour puis un deuxième tour, où chacun amène la question qu’il veut soumettre à la famille et qui concerne « le vivre ensemble » (respect des lieux communs, faire telle ou telle activité familiale…). Quand tout le monde s’est exprimé à son tour, il y a débat pour échanger des précisions ou des propositions. Puis petite évaluation. Quelqu’un note dans un cahier les demandes et décisions, elles pourront être reprises la fois suivante.
Télécharger le document qui détaille la méthode Famille- Réunion de Communauté familiale
Les trésors de CVX
Dans le couple : se donner des temps de parole/écoute, « tu parles 5 minutes et je ne t’interromps pas », même si l’autre ne parle que 3 minutes, on respecte le temps fixé. Puis l’autre s’exprime le même temps. Ou l’on s’écrit (ça met un peu de distance, plus de profondeur).
Dominique : être compagnon au cœur de la vie professionnelle
Compagnon dans le Nouveau Testament :
– Une seule occurrence dans les Evangiles (Mt 18, 28) au sens de co-serviteur, quelque chose autour de la dette qui est invivable. La vie au contraire est de l’ordre du don, don de la vie reçu de Dieu et de nos parents.
– Compagnon : ceux qui partagent le pain. Ap3, 20 : « Voici, je me tiens à la porte et je frappe : si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi. »
Comment être compagnon ?
Etre compagnon dans nos CL :
Pour celui qui donne et pour celui qui reçoit. On suspend son jugement. Ne pas enfermer l’autre dans une catégorie, dans notre conception du bien, dans nos schémas de pensée. Chercher ce qui est juste (plutôt que différent) dans ce que dit l’autre. Cf le texte où l’on porte le paralytique : avoir foi en l’autre (dans sa capacité à grandir), avoir foi pour l’autre (croire pour l’autre dans les périodes de doute ou savoir que les autres croient pour moi). Se porter mutuellement dans la prière.
Etre compagnon, c’est être disciple du Christ dans sa manière d’être.
Dans le monde professionnel :
Le constat :
Ce qui émerge :
Les enjeux :
Ces trois présentations nous ont permis ensuite de nous interroger chacun sur notre façon d’être compagnon pour le monde. Par groupe de trois, les compagnons sont partis dans les rues de Paris pour réfléchir sur le thème « envoyés comme compagnon »
Télécharger document : Réflexions préparatoires à la journée sur le compagnonage