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En 50 ans, que sont nos accompagnateurs devenus ?

Qui est votre accompagnateur ? Dans deux cas sur trois, vous répondez un laïc… il y a 50 ans vous auriez dit un jésuite dans tous les cas. Cette transformation du corps des accompagnateurs a été jugée comme un des tournants majeurs des 50 ans de CVX. Regardons cela plus en détails…

Lors de l’enquête sur les tournants, le recours aux accompagnateurs laïcs pour prendre le relais des jésuites et des religieuses ignatiennes jusqu’à devenir largement majoritaires dans les 20 dernières années est apparu à beaucoup comme un tournant important dans l’histoire de la Communauté.

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« Célébrer nos 50 ans » : synthèse des contributions reçues

50 ans

C’est bien au concile Vatican II, que la longue tradition des laïcs (c’est-à-dire  non clercs) comme maîtres de spiritualité a été pleinement reconnue tout comme la vie religieuse dans son autonomie. Cela fait partie de la reconnaissance de la réalité charismatique de l’Eglise.

D’ailleurs Ignace lui-même et ses premiers compagnons ont donné les Exercices avant de devenir prêtres. Mais il est vrai que l’Inquisition veillait et Ignace a eu maille à partir avec elle plusieurs fois. Il a toujours su faire reconnaître son bon droit. Enjeu essentiel pour une approche spirituelle qui vise à avancer dans la relation avec Dieu non à partir de la seule doctrine mais de l’expérience vécue et de la parole de Dieu.

Les Congrégations Mariales, qui permettaient  à des laïcs de vivre pleinement de la spiritualité ignatienne incarnée [avec un chemin d’union à Dieu, de service du frère, du développement de sa compétence sociale propre], ont été créées par des « pères Jésuites » qui, tout naturellement, devenaient leurs « accompagnateurs » spirituels. Mais ce terme n’existait pas. Les Congrégations avaient un « directeur », soigneusement choisi comme le rappelle en 1749 le Père Retz, alors général, s’adressant aux Provinciaux : « Nous vous faisons un devoir de ne désigner les directeurs des Congrégations que par l’effet d’un choix scrupuleux. Qu’ils soient élus entre tous pour leur vertu et leur prudence éprouvée ».

En 1959 dans les « Cahiers Notre Dame » émanant du Secrétariat des Congrégations  mariales, on sent que les choses commencent à bouger comme en témoignent les précautions oratoires prises avant de parler du directeur : « il n’est pas questions d’un « cléricalisme » de mauvais aloi mais puisqu’il s’agit d’assurer à l’Eglise des chrétiens solidement formés, la mission sacerdotale du prêtre directeur (et aumônier) manifestera de manière particulièrement claire sa double fonction hiérarchique et pédagogique ».

Après que les Congrégations Mariales soient officiellement devenues la Communauté de Vie Chrétienne, en 1967,  il n’y a plus de « directeur », il y a des « assistants ». Insistant sur la signification du mot « assister », le Père Arrupe, sj. écrit en 1968 : « Les Pères collaboreront  avec les dirigeants laïcs. Autant que faire se peut ils se conduiront plutôt en inspirateurs et animateurs…. »

Dix ans après, en 1978, un nouveau pas est franchi : la Communauté grandit, mais le nombre de jésuites disponibles pour « assister », et « accompagner » ne peut répondre à la croissance de la Communauté.

Dans les Yvelines, Sœur Marie-Thérèse Deprecq propose à quelques laïcs (hommes et femmes) qui ont déjà fait les 30 jours, et qui ont du goût pour cela, de devenir « accompagnateurs » ; et pour qu’ils puissent assurer cette mission elle leur propose de travailler avec eux  sur le livret des Exercices Spirituels. C’est revenir aux fondamentaux et le travail sur les Exercices restera évidemment la base de la formation donnée aux accompagnateurs.

Une première session nationale  est organisée à Biviers en 1980  à  laquelle participent  15 laïcs, 14 Jésuites, 5 religieuses, 2 prêtres diocésains. Cette formation sera reconduite tous les ans et sera fortement recommandée aux futurs accompagnateurs.

Histoire à suivre ………..

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